musicologie.org —— 26e année,
« Épisodes de la vie d’un artiste » : La Damnation de Faust vue par Silvia CostaAlfred Caron — Berlioz lui-même ne voyait pas La Damnation de Faust comme un opéra et lui donna du reste le sous-titre de « légende dramatique », la destinant au concert. Le livret n’offre pas de continuité et les scènes qui le composent jouent d’ellipses pour faire avancer l’action. Silvia Costa l’a bien compris et sa mise en scène minimale s’ancre sur une approche dramaturgique où l’on croit percevoir une sorte de vision « autobiographique » du compositeur, en quelque sorte « les épisodes de la vie d’un artiste ». Son Faust est en effet un homme jeune, presque un adolescent, un créateur impuissant qu’elle présente d’entrée de jeu dans l’univers régressif d’une chambre en désordre dont le lit restera l’élément central de la scénographie. Elle fait de Marguerite, dans le tableau final,
La pianiste Maria Joao Pires (81 ans) annonce sa retraite définitive
En Palestine, Martial et Caroline réparent les instruments et ravivent l’espoir grâce à la musique
Alfred Caron
Alain Lambert
Frédéric Léolla
Frédéric Norac
Michel Rusquet
Michaël Sebaoun
Jean-Luc Vannier
Jean-Marc Warszawski
Sexe et opéra (XIX. 14) : Z mrtvého domu (De la maison des morts) Frédéric Léolla — ans cette succession d’instantanés sur les prisonniers d’un bagne sibérien, l’allusion à la prostitution est accidentelle, l’opéra se déroulant dans une ambiance carcérale presque exclusivement masculine. Le seul personnage féminin est en effet une prostituée de basse étoffe qui n’a que quelques répliques. Répliques assez crues, par ailleurs. La prostitution n’est donc ici qu’une touche sordide de plus dans l’ambiance sordide de ce chef-d’œuvre.
Car ce n’est pas d’une « courtisane » qu’il s’agit, c’est une des rares fois où prostitution et luxe ne vont pas de pair dans le monde de l’opéra.
Der fliegende Holländer à l’Opéra de Monte-Carlo : Bryn Terfel et Asmik Grigorian en haut de la vague !Jean-Luc Vannier — « Dans Le Vaisseau fantôme, la seule chose que je me fusse proposé principalement était de ne pas sortir des traits les plus simples de l’action, de bannir tout détail superflu et toute intrigue empruntée à la vie vulgaire… » explique Richard Wagner dans ses Écrits sur la musique (Gallimard, 2013, p. 387). Il était donc logique, dans la perspective énoncée par le compositeur, d’attendre de cette version « mise en espace » et proposée pa
À s’y méprendre : Astrophil & Stella de Patrick AyrtonAlfred Caron — Notre époque est décidément bien étrange. Non contente de ressusciter tout un pan oublié de la musique ancienne, elle suscite de nouvelles créations dans le style de ces époques révolues. Non pas des faux comme l’Adagio d’Albinoni ou le Canon de Pachelbel, mais des œuvres nouvelles qui se réclament d’un style de composition ancien et en utilisent le langage au premier degré.
Le temps arrêté du festival Érard Jean-Marc Warszawski — Les 10, 11, 12 octobre dernier se tenait Salle Érard de Paris, le 4e festival du même nom que celui de la salle et même de celui des pianos. « Festival » est peut-être quelque peu exagérant pour ces trois jours et cinq concerts dans ce cadre intime, un peu retiré du temps où de nombreuses belles musiques ont été jouées, pour certaines créées. La cour ouvrant sur une rue du Mail vidée depuis quelques années, comme tout le quartier, des classes populaires et de ses activités industrieuses, dont celles du grand immeuble au coin de la rue du Louvre, celui de la
(France 24) Décès du batteur américain de jazz Jack DeJohnette
(Ouest France) « Un bon violon dure au moins 100 ans » : au Mans, des instruments du conservatoire mis aux enchères
(Orient XXI) Décoloniser la musique classique, un devoir de justice, par Adam Laloum
Le violon Giovanni Battista Grancino de 1690 et deux archets Eitan Hoffer, du violoniste Ryo Terakado ont été volés dans le train entre Breda et Den Haag.
(Acadie nouvelle, Canada) Le secteur musical se mobilise pour préserver le financement du Fonds de la musique du Canada
(Le Temps, Suisse) À Genève, des artistes unissent leurs voix pour Gaza
Le fil Chostakovitch à la philJean-Marc Warszawski — Il est rare que nous arrivions en avance au concert, il est tout aussi rare que nous lisions les notes de concert, malgré le fait que nous en avons rédigé beaucoup. Mais il faut bien tuer le temps, pacifiquement s’entend. Nous découvrons, malgré la signature de Nicolas Derny, que ce sont les algorithmes de ce qu’on appelle « intelligence artificielle », qui rédigent ces notes. Des algorithmes qui ramassent ce qu’ils peuvent sur le Web, Wikipédia en tête, c’est-à-dire les poncifs de l’idéologie américaine, l’idéologie atlantiste, encore métastasée de guerre dite froide.
Frédéric Léolla — Magda, courtisane de luxe, est soutenue par le riche Rambaldo. N’ayant jamais connu le vrai amour, elle tombe amoureuse du jeune Ruggero et décide de vivre avec lui. Lorsque Ruggero demande à ses parents leur consentement pour épouser Magda, celle-ci s’oppose en raison de la vie qu’elle a eue avant de le connaître et le quitte.
Oui, ici elle s'assume, notre courtisane, et du coup, elle ne fait plus d'histoires. Même pas un drame. Mais un bon prétexte pour mettre en exergue Paris et la France — n’oublions pas que le dernier acte a lieu sur la Côte-d’Azur — comme haut lieu du plaisir, ce qui, dans l’imaginaire du public masculin bourgeois de l’époque était peut-être tout bonnement synonyme de prostitution.
Ce qui est aussi curieux est l’évocation de l’ennui que les trois courtisanes présentes au premier acte ont toutes trois senti dans leurs jeunesses respectives, avant de devenir des « professionnelles ». Serait-il donc « l’ennui » le seul motif pour se prostituer ?
Herman Schmerman de W. Forsythe et See You de P. Lightfoot par les Ballets de Monte-Carlo : Dance first, then music ?Jean-Luc Vannier — Pour lancer leur nouvelle saison chorégraphique, saison d’autant plus signalée qu’elle vise à célébrer en 2025 les quarante ans de leur création, les Ballets de Monte-Carlo ont invité, jeudi 23 octobre salle Garnier, William Forsythe et Paul Lightfoot. En 2014, William Forsythe nous avait
Charles Valentin Alkan, Grande sonate opus 33, « es quatre âges de la vie », Sonatine opus 61, Pierre Réach (piano). Anima 2025 (ANM 250301).
Pepita Jiménez d'Albeniz mérite mieux Frédéric Léolla — S'il est vrai qu'Isaac Albéniz est reconnu comme grand compositeur pour le piano (en ce sens Messiaen même le plaçait parmi les pères de la musique contemporaine), sa production opératique peine à s'imposer au répertoire malgré toutes ses vertus, à commencer par une écriture personnelle, assimilant l'influence wagnérienne, mais aussi vériste (Mascagni et Puccini) et française (Massenet et Bizet) et les conjuguant parfois avec un nationalisme espagnol moins basé sur les citations réelles que sur les tournures propres au folklore ibérique et particulièrement au folklore andalou.
ans le cas de Pepita Jiménez, l'œuvre, écrite en anglais, se présenta du vivant d'Albéniz dans des traductions italienne et allemande, toujours avec peu de succès. Le livret part d'un roman épistolaire de Juan Valera, écrivain espagnol qui sut mélanger un fin sens
Quatre cédés de musiques du monde Alain Lambert — Quatre cédés de musiques du monde pour changer de saiso : Voisinages de Vent du Nord, La noche de Radio Tarifa, Les bandits manchots du duo cotentinais Lemonnier-Leprest et Tradition de Gabriel Yacoub.
Voisinages (Compagnie du Nord 2025 à paraître en cédé en France le 31 octobre — déjà disponible en
Résonances arméniennes : Le voyage de Komitas (et d’Artavazd Sagsyan)Alfred Caron — Vu par Artavazd Sargsyan, qui l’a imaginé, écrit et mis en scène, ce « Voyage de Komitas », est un portrait en creux, impressionniste en quelque sorte, du père de la musique arménienne. Plus que sa propre musique, on y entend les échos de la traversée de son temps. On y rencontre avec lui Saint-Saëns, , Rameau, Koechlin, Debussy, Ravel, Fauré, Poulenc et même
The Silk Roads, œuvres de Sheng Song, Shady Hanna, Camal Abdelz Rahim, Maurice Ravel, Florentine Mulzan, Lodovico Beretta, Ensemble instrumental sous la direction de Mostafa Fahmy, Indésens Calliope 2025 (IC 091).
Folksongs : tour du monde, Maîtrise de Toulouse, sous la direction de Mark Opstad, 21 chants populaires du monde entier. Anima Nostra 2024 (AN 0008).
Six cédés jazzy pour ralentir la tombée des feuilles. Morpho Paradiso d’Olivier Louvel, Echoes of Answer du To Be Or Not 4tet, Live in Armenia de Thibaud Mennillo, La cloche qui résonne de Vincent Martial, Inspirations de Jean Baptiste Hardy et Il vento de Wassim Soubra.
Komitas : père de la musique moderne arménienne Artavazd Sargsyan — Komitas occupe une place singulière dans le paysage musical mondial. Il n’appartient à aucune école au sens strict : il a, en quelque sorte, créé la sienne.
Son parcours prend une dimension encore plus saisissante quand on se penche sur son enfance. Né en Turquie, à Kütahya, il perdit sa mère alors qu’il n’avait pas encore un an, puis son père à l’âge de onze ans. Recueilli par sa grand-mère, il fut de nouveau frappé par le destin lorsque celle-ci mourut peu de temps après. Orphelin, sans ressources ni appui, il n’eut d’autre choix que de partir en Arménie et
La Petite messe solennelle inspirée de Thomas Hengelbrock Alfred Caron — Rares sont les exécutions de la Petite messe solennelle où le sentiment religieux émerge avec autant d’acuité et communique tant d’émotion. Dans cette œuvre de commande, devenue testamentaire, que Rossini, dans une sorte de boutade, dédia au « Bon Dieu », et où il semble interroger et sa foi et la nature de sa musique, il est possible de ne voir qu’un exercice de style.
À la tête de son ensemble choral, le Balthasar Neumann, et d’un excellent quatuor de solistes, Thomas Hengelbrock ne l’entend pas de cette oreille. Sa direction inspirée réussit à triompher de cette mosaïque où réminiscences opératiques et canons de la musique sa
Cahiers Maria Szymanowska (7) : Parler du corpsOn ne vit intensément que dans et par son corps. Le corps est le moyen de faire avec la violence du monde. Si toutes les souffrances de l’humaine condition s’y (ré)percutent, il est également l’espace de toutes les joies et jouissances de la chair ! C’est autant le plaisir des sens que l’action qui nous rattache à l’existence et nous enjoint de goûter à la saveur de la vie. Parler du corps, c’est donc parler de cette interface confuse qui touche au cœur de l’intime, de son rendu sensible et social, et que la réflexion politique
Le Trio musica humana en vrai et en cédéJean-Marc Warszawski — Musica Humana est un trio vocal à trois, ce qui est en général le cas : Martial Pauliat (ténor, muselaar), Yann Rolland (contre-ténor), Igor Bouin (baryton) et Élisabeth Geiger, un nom à jouer du violon, mais qui joue du muselaar. C’est donc un trio à quatre, ce qui est plus
Rochard Jean et Tenne Pierre, Le jazz en 101 citations. Éditions i, Paris 2025 [84 p. ; ISBN 978-2-37650-185-5 ; 8,50 €].
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MÜLLER RETO, Rossini : profilo Biografico-cronologico, Fondazione Rossini, Pesaro, 2025 [52 p ; ISBN 973-12-80640-55-0 ]
Cahiers Maria Szymanowska (7) : Parler du corps. Société Maria Szymanowska, Paris 2025 [212 p. ; ISBN 978-2-48764-602-5 ; 20 / 14 €]
Barre Jessica, Myrelingues au féminin : des compositrices classiques au fil de l'Afrique et des Caraïbes. Éditions Belles Couleurs 2024 [114 p. ; ISBN 978-2-9546443-70 ; 20 €].
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