« Mare Nostrum II » ; du jazz de chambre en miniatures

Paolo Fresu, Richard Galliano, Jan Lundgren, Mare Nostrum II. ACT 2016 (ACT 9812 2).

Enregistré au Studio La Buissonne, Pernes-les-Fontaines, 23-26 février 2014.

25 février 2016, par Alain Lambert ——

Voilà le second opus du trio suédo-méditerranéen réuni une première fois en 2008 à l'initiative du pianiste Jan Lundgrun. En cédé ou vinyle dès le 4 mars, un peu en avance sur le printemps. Du jazz de chambre qui joue sur les variantes complémentaires des instruments à vent (trompette, bugle, accordéon, bandonéon, accordina), une sorte de camaïeu sur fond de piano, avec très souvent de belles échappées de cordes cristallines bien sûr.

Un répertoire équilibré, quatre morceaux par musicien, dont un arrangement, un thème traditionnel pour Lundgrun, un air de Monteverdi pour Fresu et une Gnossienne de Satie pour Galliano, un brin décalée, avec son accordéon mystérieux.

Apnea, Blue Silence, Aurore, les trois premiers titres donnent l'ambiance. Parfois la trompette s'électrifie légèrement, apportant une touche supplémentaire à la palette des vents, avant que le bandonéon ne lui réponde (Gisèle).

Si Farväl nous emmène dans les brumes de la mer du nord, Leklät, aussi du pianiste, nous emporte plutôt vers les bayous de la Louisiane avec un accordéon un peu cajun. Notre mer, malgré son nom latin, ne se limite donc pas à la Méditerranée, même si elle est doublement représentée dans le trio.

Des miniatures joliment irisées, dont seule la dernière dépasse les six minutes. La reprise de Monteverdi, Si Dolce È Il Tormento, montre elle aussi que la musique peut dépasser les limites, tant géographiques, politiques, que temporelles. S'il faut encore le réaffirmer. Et que chaque matin, dans le silence bleu, l'aurore nous fait à chaque fois retenir notre souffle.

À écouter sur la page du label.

Alain Lambert
25 février 2016