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Voyage en terre galloise avec Bryn Terfel à l'opéra de Monte-Carlo

Monaco, le 5 novembre 2016, par Jean-Luc Vannier ——

Le baryton-basse Bryn Terfel n'est certes pas un inconnu en Principauté. Après un mémorable Falstaff en 2010, un concert Bad Boys à l'auditorium Rainier III en 2013 puis une incarnation magistrale du baron Scarpia en novembre 2015, celui qui, l'année passée, célébrait très dignement son cinquantième anniversaire, proposait vendredi 4 novembre à l'opéra de Monte-Carlo un récital insolite, voire iconoclaste en présence de S.A.S. Le Prince Souverain Albert II. Accompagné au piano par Natalia Katyukova, Bryn Terfel nous immerge dans ses racines britanniques et principalement galloises avec, en première partie, une série de titres dont l'artiste nous traduit fort heureusement le contenu avant de les interpréter : Can yr ara goch d'Idris Lewis (1889–1952), Sul y blodau de l'américain Owen Williams (1963- ) mélodie élégiaque sur un enfant disparu, Y Cymro du gallois Meirion Williams (1901- 1976), puis Salt Walter Ballads une série de chansons folkloriques sur la mer, les ports et les pêcheurs de l'anglais Frederick Keel (1871-1954). Le répertoire français n'est pas oublié avec les Chansons de Don Quichotte de Jacques Ibert (1890-1962) qui offrent au baryton-basse l'occasion d'une descente vertigineuse de sa voix dans les graves les plus profonds (Chanson du départ) ou qui se pare d'une émotion flirtant avec les aigus (Chanson de la mort) sans se départir de son inimitable souffle.

La seconde partie réclame une impressionnante métamorphose de son registre vocal où la gouaille vindicative et virile cède la place à une onctuosité plus aristocratique des rythmes et des intonations dans trois du Schwanengesang, « Chant du cygne » D 957, un recueil posthume sur des poèmes de Ludwig Rellstab et Heinrich Heine, de Franz Schubert : Liebebotschaft, Das Fischermädchen, Die Taubenpost. Trois morceaux au sein desquels s'est glissé — subrepticement ? — Auf dem wasser zu singen D 774, un autre Lied composé en 1823 fondé sur le poème du même nom de Friedrich Leopold zu Stolberg-Stolberg. Le programme nous emporte ensuite outre-Atlantique où, explique Bryn Terfel, « il fallait donner de la voix dans ces théâtres de musique sans micro », afin d'entendre des extraits de South Pacific (Broadway, 1949) et de State Fair (1945 puis 1962) des célèbres compositeurs de comédies musicales Richard Rodgers (1902-1979) et Oscar Hammerstein II (1895-1960). Puis le public de la salle Garnier découvre une authentique curiosité avec un extrait de Camelot, comédie créée en 1960 à Broadway par Alan Jay Lerner (1918-1986) et Frederick Loewe (1901-1988) et où Richard Burton interprète How to Handle a Woman ? Enfin, clin d'œil complice à l'auditoire, Bryn Terfel termine son récital avec un truculent If I Were a Rich Man tiré de la pièce « Un violon sur le toit » (Broadway, 1964) de Jerry Bock (1928-2010). Plusieurs ovations conduisent le baryton-basse à offrir aux mélomanes monégasques deux « bis » dont nous vous proposons ci-après un court extrait.

 

Monaco, le 5 novembre 2016
Jean-Luc Vannier

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Mardi 22 Novembre, 2022

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Dimanche 6 Novembre, 2016 1:05