Mélanges, Guillermo Anzorena (baryton), Silvia Dabul (piano), œuvres de Berio, Mucillo, Naon, Ronchetti, Sciarino, Lambertini, Solare, Barber. L'empreinte digitale, 2017 (ED 13249).
Né à Mendoza en Argentine, le baryton Guillermo Anzorena a étudié au Conservatoire national de Cuyo, emporte le concours des jeunes voix de Buenos Aires en 1991, est distingué deux ans après par la Sociéte Richard Wagner. Il a depuis 2000 intégré l'ensemble de renommée mondiale des « Neuen Vocalsolisten Stuttgart ». Il enseigne à Tübingen.
Née à Mendoza en Argentine, la pianiste Silvia Dabul a étudié à la faculté des arts de l'université de Cuyo. Elle a joué en récital et avec orchestre, en Amérique du Sud, Afrique, et en Europe, a créé de nombreuses œuvres en Argentine. Elle enseigne et dirige des études au Conservatoire de musique Manuel de Falla de Buenos Aires. Poétesse, elle a publié plusieurs ouvrages.
Avec de cédé, ils livrent un remarquable témoignage d'une collaboration musicale qu'ils entretiennent depuis des années.
Le critique musical et littéraire Pablo Gianera cite pertinemment Goethe (à propos de Carl Friedrich Zelter) dans le livret : Pour ce que je peux en juger, l'originalité de ses compositions ne réside pas dans une idée musicale, mais dans la reproduction profonde de mes intentions poétiques.
Le Titre donné au cédé, Mélanges, n'évoque pas seulement un florilège d'œuvres de divers compositeurs des xxe et xxie siècles, mais un véritable mélange de musique et de poésie, dans des choix qui ne sont pas des mises en musique de poésies, mais de juxtaposition ou de mise en paysage, de mise en scène sans toutefois verser dans le théâtre musical, de compagnonnage. Ni accompagnement servile, ni musique concertante.
On peut penser aux effets que réservent certains passages des œuvres de Charles Ives, quand surgit une fanfare ou un ragtime d'un brouillard sonore, ou bien au beau film de Jim Jarmusch, Paterson, où tant de beauté émerge des textes du poète chauffeur de bus, ou des décors en noir que son épouse peint obsessionnellement sur toute surface disponible de leur appartement, même sur ses vêtements ou la voiture, dans un décor de friches industrielles, et d'un quotidien banalement dépressif.
Mélanges aussi entre les thèmes musicaux les plus souvent issus de fonds populaires ou anciens et leurs installations (souvent plus que réécriture) contemporaines.
Une réussite, c'est beau, séduisant, sort radicalement la routine sans pour autant être radical. Luis Mucillo, « À la claire fontaine » (extrait), de Dos canciones francesca .
1-4. Quattro canzoni popolari, 1947 (Luciano Berio /Jacopo da Lentini, S. XIII) : Dolce cominciamento, La donna ideale, Avendo gran disio, Ballo, 5-6. Dos canciones francesas, 2012 (Luis Mucillo) : À la claire fontaine, La belle si tu voulais, 7-9. Amor a Roma, 1997 (Luis Naôn / Charlie Feiling) : 7. Alondra de Iuz, Himeneo, Comun requiebro, 10. Studio d'Urien, 2013 (Lucia Ronchetti / André Gide), 11-12. Due nuove mélodie, 2003 (Salvatore Sciarrino) : Tell me (Bob Dylan), Lo sguardo velato (Pier P. Pasolini), 13-15. Tankas, 1988 (Marta Lambertini /Jorge Luis Borges), 16. Vacio blanco, 2006 (Juan Maria Solare / Silvia Dabul), 17. Nocturne, 1959 (Samuel Barber / Frédéric Prokosch), 18. There's nae lark, 1927 (Samuel Barber / Algernon Swinburne)
Jean-Marc Warszawski
11 mai 2017
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Dimanche 15 Septembre, 2024