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Carmen(s) de José Montalvo : les Carmen dansent rouge !

Carmen(s). Photographie © Patrick Berger.Carmen(s). Photographie © Patrick Berger.

Caen, 22 mars 2018, par Aalain Lambert ——

Revendiquer la liberté sexuelle pour les femmes, un 22 mars en plus, la liberté et la dignité, on a l'impression que depuis 50 ans les choses n'ont pas vraiment avancé. Les Carmen de José Montalvo sont là pour revendiquer, dans leurs tenues rouges, et leurs yeux noirs de colère, ou de malice. Les pauvres danseurs n'ont plus qu'à se prosterner devant elles, ramper, reculer, sauter et faire toutes les figures possibles.

Sa grand-mère s'appelait Carmen, sa mère a dansé Carmen la gitane quand ils étaient réfugiés à Carcassonne, et à l'image de ce peuple nomade, José Montalvo a compris l'importance des migrations et des métissages dans le culture humaine, dans la musique en particulier,  y compris dans l'imaginaire puisque Bizet n'a jamais vu l'Espagne, et l'a réinventée à partir d'un texte de Mérimée.

Ce spectacle est nourri de toutes ces rencontres qui se jouent, ici sur scène entre danseurs et danseuses venues de toutes les langues et de toutes les cultures. L'amour est un oiseau rebelle est chanté et mimé par elles en français, en anglais, en espagnol et en coréen, avant d'éclater dans la Habarena de la suite instrumentale, et de devenir ballet multiple avec les cinq danseuses flamenco, les quatre danseuses plus classique et les danseurs de hip hop augmenté, entre énergie, jeunesse, optimisme et folie douce.

L'histoire est dite en intermèdes par l'une d'elles, en espagnol, traduite en français par l'un d'eux, qui commente en gestes décalés et ironiques, sauf la phrase finale, quand Don José la tue.

Carmen(s). © Patrick Berger.Carmen(s). © Patrick Berger.

La vidéo comme toujours chez Montalvo accompagne avantageusement ce qui se passe sur scène, le commente ou le double comme dans les bagarres entre deux femmes puis deux hommes, et la scène de corrida où la musique de Toréador retentit dans une version vieux jazz, pendant que le taureau caracole à l'écran, évité acrobatiquement par tous, histoire de dédramatiser. Un autre moment très fort, quand chaque danseuse et quelques danseurs disent à l'écran ce qu'est Carmen pour elles comme pour eux, tout en dansant sur scène sur leurs mots, chacun leur tour. Elle redevient juste une image flottante, des portraits des danseurs ou d'autres, un décor humain, quand le ballet reprend ou pour les interludes musicaux par Saeid Shanbehzadeh, Ji-eun Park et Kee-ryan Park, au grand tambour, à la cornemuse, ou au jeu de voix, tout en dansant bien sûr.

Un superbe spectacle tourbillonnant et flamboyant à ne pas rater. Le 10 avril à Neuilly, du 3 au 6 mai à Sceaux, et les 29 et 30 juin à Luxembourg.

Au théâtre de Caen, nouveau cirque avec Espaece d'Aurélien Bory du 5 au 7 avril, danse encore avec Oh Louis de Robyn Orlin les 29 et 30 mai, et My Ladies Rock de Jean-Claude Gallotta du 19 au 21 juin.

plume 14 Alain Lambert
22 mars 2018


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