Paolo Fresu au Conservatoire de Caen. Photographie © Gérard Boisnel.
Le premier quartet avec guitare de Paolo Fresu à la fin du siècle dernier était déjà bien électrique, avec Nguyên Lê à la guitare, l'Angel 4tet, du nom d'une compo de Jimi Hendrix reprise sur le cédé. Puis un nouveau quatuor complètement italien s'est formé ensuite sur le même principe, le Devil 4tet dans la continuité. Avec Bebo Ferra à la guitare, Paolino Della Porta à la contrebasse et Stefano Bagnoli à la batterie.
Tous les quatre étaient hier sur la scène du conservatoire de Caen, de façon presque acoustique, celle du récent cédé Carpe Diem, amplifiés quand même, et avec pas mal de reverb pour la guitare et les cuivres. Plus quelques effets d’écho pour le bugle dans Un Tema per Roma ou le rappel final très Miles Davis. Un autre moment davisien, Moto Perpetuo beaucoup plus acoustique effectivement que dans leur premier album, mais tendant vers une transe répétitive palpitante.
Pas mal de ballades implexes aussi, In Minore, Secret Love, ou le premier rappel à la trompette, juste un thème, sans sourdine, avec l'élégance d'un Chet Baker. À qui plus tôt le morceau Gulio Libano était dédié, après une longue histoire autour des hôtels de charme en Toscane, à Lucca, où Chet résida avant d'aller rejoindre pour un an l'hôtel carcéral de la même ville pour cause de drogue. Paolo Fresu aime autant raconter la musique que la jouer. Et si Miles tournait le dos au public, lui se tient toujours de profil.
Les trois autres l'écoutent en souriant quand il jase, avant de se jeter avec lui dans la mêlée des thèmes annoncés. Quelques-uns sont aussi du contrebassiste, aussi grand que son instrument dont il parcourt les cordes avec agilité. Ou du batteur aux balais d'argent, qui, sans baguettes, donne d'autres couleurs à ses tambours et cymbales, et aussi une très grande puissance à l'ensemble. Quant au guitariste, au jeu électro-acoustique spécial Carpe Diem, passionnant, il contribue avec ses trois compères à faire de ce groupe un des phares de la scène jazz actuelle.
Paolo Fresu au Conservatoire de Caen. Photographie © Gérard Boisnel.
À partir de mardi prochain au Conservatoire, la nouvelle édition d'Aspects des musiques d'aujourd'hui, jusqu'au dimanche 24 mars, autour du compositeur Thierry Pécou. À découvrir l'ensemble du riche programme sur le site de l'Orchestre de Caen qui, pour le concert inaugural, sera dirigé par Kanako Abe. Alain Lambert
12 mars 2019
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