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14 janvier 2021 —— Jean-Marc Warszawski.

Vincent Bernhardt prélude et fugue le clavier bien tempéré

Vincent Bernhardt, Bach, das Wohltemperierte Klavier, Teil I (BWV 846-869). Calliope 2020 (CAL 2070).

Enregistré les 9-11 mars et 14-15 avril 2019 à Remerschen (Luxemburg)

Claveciniste, organiste, chef d’orchestre, Vincent Bernhardt est passé par le Conservatoire de Metz, le Conservatoire national supérieur de Lyon, die Hochschule für Musik de Stuttgart, la Schola Cantorum Basiliensis. Il mène une carrière de concertiste, de directeur musical à la tête de son ensemble de musique ancienne Il delirio fantastico, avec lequel il a enregistré deux cédés d’œuvres d’Antonio Vivaldi, il est continuiste dans de nombreux orchestres et professeur d’orgue au Conservatoire de Metz.

Pour son troisième enregistrement, il a choisi le premier cycle du Clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach, vingt-quatre préludes et fugues dans tous les tons majeurs et mineurs, avec les versions plus anciennes, deux préludes et une fugue, du premier numéro, BWV 846, que l’on connaît par une copie de Johann Nikolaus Forkel (1749-1818), ou par le recueil de pièces destiné à son premier fils Wilhelm Friedemann.

Le livret ne fait pas l’économie du couplet de justification historiciste au sujet du grand clavecin 16 pieds, copie de Matthias Kramer (Berlin 2018) d’un instrument du facteur hambourgeois Christian Zell (1683-1763), qu’on voudrait bien mettre sous les doigts du chantre de Leipzig, qui est d’ailleurs, quand il compose ce premier cycle en 1722, encore au service de la cour se Köthen. Le fait qu’il y ait peut-être eu un tel clavecin au café Zimmermann de Leipzig où Bach, après Georg Philipp Telemann, dirigeait chaque semaine, de 1729 à 1739, le Collegium Musicum, ne joue pas un grand rôle. De plus ces préludes et fugues ne furent édités qu’en 1801, cinquante ans après la mort du compositeur. Même s’il était possible de reconstituer le passé, il n’y aurait pas ici grand-chose à reconstituer. Mais il n’y a pas à dire, ce clavecin a du coffre et des basses solides.

Cela convient parfaitement au choix esthétique de Vincent Bernhardt, généreux, puissant, conquérant, rapide parfois très rapide en fougue et joie et grosse sonorité qui raviraient la géniale Wanda Landowska si elle était encore au monde, elle-même s'étant fait construire par Pleyel un clavecin « Bach » avec des couplages d'octaves, dont un effet de seize pieds.

On peut être parfois être étonné ici par un rubato, un ralentendo, là par un break, peu usités de nos jours dans ce répertoire, Vincent Bernhardt nous a prévenu, il porte au clavecin des manières de son jeu d'organiste, l'instrument de Johann Sebastian Bach.

 

plume 7 Jean-Marc Warszawski
14 janvier 2020


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Vendredi 15 Janvier, 2021 15:27