21 Mai 2024, Dijon
Appel à contribution
Journée d’étude
Université de Bourgogne.
La classification des instruments de musique héritée des travaux de Sachs et Hornbostel, et de l’article fondateur « Systematik der Muzikinstrumente : ein Versuch » (Hornbostel et Sachs, 1914), demeure une référence incontournable pour la classification et la description des instruments de musique (Lee, 2020 ; Kartomi, 2001). La révision établie par le consortium de musées publics européens MIMO (2011) constituant à ce jour, la version la plus avancée d’une logique de la classification des instruments de musique, basée sur le critère des « caractéristiques physiques de production du son ». Cette révision comprend aujourd’hui pleinement la cinquième catégorie des électrophones (Weisser et Quanten, 2011), au côté des quatre catégories « classiques » des cordophones, des aérophones, des idiophones et des membranophones (Montagu, 2009).
Cependant, l’histoire tumultueuse de la (non) prise en compte de certains instruments de musique, comme la voix, ou les « équipement périphériques » (tels que l’ordinateur, les platines vinyles ou les amplificateurs) par l’organologie interroge (Dournon, 2007 ; Battier, 2018 ; Knight, 2016 ; Battier, Navarret, Bruguière et Gonin, 2022).
Une première raison serait due à la situation historique et technologique de l’organologie (émergence d’une musicologie comparée avec l’école de Berlin, rendue possible par l’invention du phonographe à la fin du XIXe siècle), guidée par des intérêts muséographiques et une conception évolutionniste de la musique (Dehail, 2019).
Une seconde raison viendrait du principe classificatoire originel des « caractéristiques physiques de production du son » (Hornbostel et Sachs, 1961), (déjà présent dans la classification de Victor Charles Mahillon en 1890, ou dans la classification indienne « Nāṭya Śāstra » des instruments de musiques au XVe siècle). La persistance de ce critère difficilement délimitable relevant d’une connaissance située (Haraway, 1988) au sein du domaine plus vaste des sciences de la culture (Rastier, 2001).
Au-delà de l’organologie « classique », un retour sur l’idée même de l’organon aristotélicien doit nous permettre de mettre en lumière les logiques à l’œuvre guidant par exemple, l’entreprise encyclopédique du Grove (2014 ; 1984), pour envisager et revenir sur des approches minoritaires ou oubliées par l’organologie, et de (ré)interroger le versuch (essai) suggéré par Sachs et Hornbostel eux-mêmes.
Axe 1 : Ontologie des instruments de musique
Ontologie des instruments de musique, ontologies des œuvres musicales et finalement ontologie de la musique elle-même. Si les discours sur la musique façonnent et constituent la réalité concrète des disciplines académiques, cet axe nous permettra d’avancer sur des bases concrètes.
Axe 2 : Usage de la classification
Quel est le but d’une classification des instruments de musique ? Quelles sont les méthodes et les biais des différents systèmes de classification ? Qu’en est-il précisément de la classification propre au système Hornbostel-Sachs ? Comment classer les instruments de musique et pourquoi ? Quels sont les usages en vigueur ?
Axe 3 : Pratique instrumentale
Quels sont les éléments pratiques relevant du geste instrumental ? Comment confère-t-on à un objet quelconque, le statut d’instrument de musique ? Qui en est responsable ? Qu’est-ce que les analyses de la performance musicale nous apprennent quant à la nature de l’instrument de musique ?
Comité scientifique
Vincent Cotro (Université de Tours), Catherine Rudent (Sorbonne Nouvelle), Philippe Gonin (Université de Bourgogne), Alexandre Ayrault (Université de Bourgogne), Baptiste Bacot (Université de Lille), Vincent Tiffon (Aix-Marseille Université), Deborah Lee (University College London).
Envoi des propositions
Les propositions (Français ou Anglais) de communication ne devront pas dépasser 500 mots. Elles seront accompagnées d’une courte biographie et devront être envoyées à Alexandre Ayrault (alexandre.ayrault@u-bourgogne.fr) et Philippe Gonin (philippe.gonin@u-bourgogne.fr) pour le 29 Février 2024 au plus tard. Réponse du comité le 30 Mars 2024. Nous encourageons les propositions de jeunes chercheurs et jeunes chercheuses ou de doctorant·e·s.
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Lundi 19 Février, 2024