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3 juin 2024 — Jean-Marc Warszawski

Il y a trente ans l'orgue de la cathédrale cadurcienne renaissait : une galette de fête

Estampie, Albertus Dercksen, orgue Stoltz de la cathédrale de Cahors, Sylvain Calmon (marimba), œuvres de François D'Agincour, Gabriel Pierné, Albertus Dercksen, César Franck. AAOCC / Anima Nostra 2023 (AN 0006).

Du grand orgue à quatre manuels érigé par François Picard de l’Espine au début du xviiie siècle à la cathédrale Saint-Étienne de Cahors, il ne reste que le buffet. En 1838, un siècle plus tard, un projet de restauration n’aboutit pas. Un nouvel orgue, conservant et prolongeant le buffet, construit par Jean-Baptiste Stoltz fut inauguré en 1863. Modifié au cours du xxe siècle, il fut débarrassé, pour un temps, de la machine Barker (qui améliore le toucher des transmissions mécaniques) et enrichi de jeux. Comme en 1838, des projets de relevage au début des années 1960 et 1970 sont sans suite, et l’orgue est pratiquement injouable dix ans plus tard. L’instrument restauré par Gérard Guillemin, revenant au plus près de l’orgue conçu par Stoltz, est inauguré en 1993.

Avec ce cédé, l’association des Amis de l’orgue de la cathédrale de Cahors fête les trente ans de la seconde résurrection de cet instrument bicentenaire, les trente ans du titulariat d’Albertus Dercksen et les presque cinquante ans de son existence.

Au menu, une suite de François D’Agincour qui fait magnifiquement sonner le penchant baroque plutôt lumineux de la facture Jean-Baptiste Stoltz, un peu plus de rondeurs flûtées et de romantisme, dans les trois pièces de Gabriel Pierné, avec un, un prélude en toccata d’héritage franckiste montant sur un plateau dramatique jusqu’à un dernier accord vainqueur, en deux, une cantilène recueillie et aérienne, par endroits bluette, en trois un alerte scherzando de concert fugué, puis la danse avec une suite d’Albertus Dercksen pour orgue et marimba, apportant à l’orgue ce qu’il n’a pas, la percussion. Le mariage est une belle réussite, mais n’est pas le premier du genre. Enfin de fin, le troisième choral de César Franck.

Ce sont là de belles pièces, faisant honneur à leurs compositeurs, faisant briller l’interprète, mais c’est la somptueuse et riche sonorité de l’instrument qui nous invite à entrer dans le jeu, d’autant que l’enregistrement est d’une pureté discographique sonore étonnante : assez peu de réverbération brouillant les voix, les détails, les traits rapides ou les plans sonores, peu d’harmoniques, sinon pas d’harmoniques résiduelles, qui sont pourtant le propre de l’instrument, pas de sons mécaniques ou de souffle, sinon celui de l’inspiration musicale.

plume_07 Jean-Marc Warszawski
3 juin 2024
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