Chloé Breillot et Pierrick Hardy à Caen. Photographie © Alain Lambert.
La saudade, un mot portugais qui navigue entre le Portugal, le Brésil et le Cap Vert pour dire à la fois la mélancolie, la nostalgie et l’espoir. Le fado et la bossa-nova en sont des formes d’expression. C’est un marin perdu loin de Lisbonne, et qui savait y retourner aussi, qui dit-on, inventa il y a deux cents ans le fado, cette façon de chanter tout en bourdon et en cordes de guitare portugaise.
Mais dans le duo venu ce samedi dans les foyers du théâtre de Caen, ni Portugais ni Portugaise, juste une chanteuse venue de la Manche en Normandie et un guitariste venu lui de la proche Bretagne, tous deux amoureux de ce répertoire et complices depuis trois ans. Chloé Breillot est une jeune dame frêle à la voix puissante, faussement fragile, capable de rendre un arc-en-ciel d’émotions en passant d’une tonalité à l’autre. Elle y ajoute depuis peu les arpèges d’un ukulélé.
Pierrick Hardy est un guitariste qui se promène entre classique et jazz, et passionné de cette musique, l’a arrangée joliment pour voix et guitare, on l’a déjà entendu ici à Caen comme compositeur pour l’Orchestre régional de Normandie, un concerto avec en soliste une percussionniste japonaise et un saxophoniste alto. Nous avions chroniqué ce concert. Il est un guitariste discret dans les quelques groupes auxquels il participe, avec Régis Huby ou Claude Tchamitchian. Mais ici, les deux voix sont à égalité, la guitare introduisant, accompagnant, contrechantant avec bonheur les mots de cette langue si mélodique. Il offre même un beau morceau instrumental, Mioka, pour permettre à sa compagne de reprendre souffle, avant de reprendre Luiza, du duo brésilien Vinicius de Moraes — Tom Jobim,
Toute l’histoire du fado est évoquée entre deux chansons, ses voix, ses guitaristes, ses mots traduits. Un répertoire qu’on retrouve sur un cédé sorti récemment, Valeu a pena, qu’on peut acquérir sur Bandcamp, aussi à la fin d’un concert (leur site informe de leur agenda à venir), ou en le demandant par mail.
À noter que la radio numérique caennaise Station B a enregistré ce concert qui sera diffusé le 11 février prochain à 20 h.
Prochains concerts dans les foyers de musique du monde avec un duo de musiciens iraniens chaudement recommandé par Pierrick Hardy qui les connait bien le 8 mars. Et un mois avant l’octet jazz de Leila Olivési.
Alain Lambert
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Mercredi 22 Janvier, 2025 1:27