Mort après 1650.
Sa famille est originaire des Pays-Bas. Compositeur. Il est chanoine d'Embrun et de la cathédrale de Briançon, mais vit à Paris. Il enseigne la notation alphabétique de Jean Lemaire. Les Estrennes sont un exemple de pièces écrites selon ces principes.
Voir: Lemaire J. (1581-1650)
Estrennes pour MM. et Dames du concert de la musique almérique, presentées par M. Gouy, prof. en icelle, en l'année 1642
Pirro André Gabriel Édmée (1869-1943), Revue de la société Internationale de Musique. Avril 1908 [version sur portée des Estrennes].
—, Jean le Maire et l'Almérie. Dans « Bulletin français de la Société internationale de musicologie », (iv/4) avril 1908, p. 479–483.
Vander Straeten Edmond, Jacques de Gouy, chanoine d'Embrun : recherches sur la vie et les œuvres de ce musicien du XVIIe siècle. Extrait des Annales de l'Academie de l'Archeologie de Belgique, Anvers 1863.
Brenet Michel (Marie Bobiller), Les concerts en France sous l'Ancien régime. Fishbacher, Paris 1900, p. 329 et suivantes :
Un document très obscur et très sommaire nous enseigne l'existence en 1642 du « Concert de la musique almérique », auquel participaient des chanteurs des deux sexes et qui était destiné à propager ou à expérimenter les inventions musicales d'un très actif amateu, champenois d'origine, né à Chaumont-en-Bassigny vers 1581, habitant alternativement Toulouse et Paris, Jean Lemaire consacrait sa fortune et le meilleur de son temps au projet du canal des deux mers, par les rivières d'Aude et de Garonne, et ses loisirs à de nombreux essais musiceaux1. Le P. Mersenne lui attribue l'introduction de la syllabe za pour arriver à la solmisation sans muances2, Michel de Marolles l'invention de Valmerie, variété de luth dénommée par l'anagramme de son nom3 ; il était enfin l'auteur d'un système nouveau et bizarre de notation sans portée, décoré pareillement du nom d'almérien ou almérique4, et par le moyen duquel est gravée à quatre voix, sur une seule grande feuille, une pièce de poésie et de chant intitulée « Estrennes pour Messieurs et Dames du Concert de la Musique almérique, présentées par M. Gouy, premier professeur en icelle en l'année 1642 »5. Un chercheur plus heureux découvrira le sens de cette notation, que nul traité à notre connaissance ne cite ; le même compositeur Jacques de Gouy, chanoine d'Embrun, va précisément nous fournir d'utiles renseignements sur d'autres concerts, beaucoup plus importants, de la même période. C'est dans la préface de son livre d'Airs à quatre parties sur la parapphrase des psaumes, de Godeau6, que Jacques de Gouy décrit les « concerts spirituels » donnés avant 1650 dans la maison de Pierre de Chabanceau de La Barre. Il en parle comme des premiers concerts qui aient eu lieu à Paris. Nous ne pouvons, après ce que nous avons essayé de montrer dans les pages précédentes, prendre à la lettre cette affirmation peut-être cependant de Gouy avait-il raison en un sens ; peut-être les séances de La Barre, dont il ne nous a pas expliqué l'organisation matérielle, ont elles inauguré le régime des concerts publics et payants. Quoi qu'il en soit, son récit doit être lu en entier « Les premiers concerts, dit-il, furent faits chez M. de La Barre7, organiste du Roy, qui n'excelle pas seulement dans la composition des instruments, mais encore en celle des voix, sans parler de la manière incomparable dont il se sert à bien toucher l'orgue, l'épinette et le clavecin, que toue l'Europe a ouy vanter, et que tout l'Univers seroit ravi d'entendre. C'est là où MM. Constantin, Vincent, Granouilhet, Daguerre, Dom, La Barre l'aisné et son frère Joseph ont fait des merveilles qui n'ont point d'exemple, et surtout Mademoiselle de La Barre, que Dieu semble avoir choisie pour inviter à son imitation toutes celles de son sexe à chanter les grandeurs de leur Créateur, au lieu des vanitez des créatures. ... La renommée de ces concerts spirituels, que Madame la duchesse de Liancour et Madame sa sœur la duchesse de Schomberg, appellent des secondes Vespres, fut si célèbre, que cela obligea plusieurs Archevesques, Evesques, Ducs, Comtes, Marquis, et autres personnes très considérables, à les honorer de leur présence. »
1. Ces renseignements biographiques sont donnés P. Mersenne dans une de ses lettres à Peiresc (du 17 novembre 1636), qu'a publiées Ph. Tamizey de Laroque dans la Revue historique et archéologique du Maine, t. XXXV, p. 193 — Voyez aussi l'article Lemaire dans la Nouvelle Biographie gén. Didot, t. XXX, p. 560.
2. Mersenne, Harmonie universelle, « livre des consonances », p. 342. D'autres musiciens avaient antérieurement à Lemaire proposé et essayé l'introduction d'une septième syllabe.
3. Discours sur l'excellence de la ville de Paris, les Mémoires de Michel de Marolles, 2e édit., , III, p. 206.
4. C'est évidemment de cette notatiopn que parle Constantin Huygens dans une lettre au P. Mersenne, du 26 août 1639 « Pour l'Almerien, vous m'y donnez un peu plus de pour que par le passé mais je voy, que sans le veoir, on n'y verra goutte. Il fault attendre quel progrez l'usage y donnera. » (Correspondance et œuvres musicales de Constantin Huygens, publ. par Jonckbloet et Land, p. 7.)
5. Cette feuille gravée est reliée à la fin d'un recueil manuscrit de Dubuisson-Aubenay, concernant l'arithmétique et les horloges (Bibl. Mazarine, ms. 4401).
6. Bibl. nationale, exemplaire complet en quatre parties séparées. Edm. Vander Straeten a reproduit cette préface dans sa notice sur Jacques de Gouy, i863 in-80.
7. Pierre de Chabanceau, écuyer, sieur de La Barre, avait le titre d'organiste ordinaire de la chapelle de la chapelle du ropi et de la reine. Il mourut à Paris et fut inhumé à Saint-Germain-l'Auxerrois, le 31 mars 1656. Fils de Pierre de Chabanceau de La Barre, organiste de l'église de Paris (Notre-Dame), il eut lui-même six enfants, dont trois sont mentionnés dans la préface J. de Gouy : Joseph, qui devint organiste du Roi et fut pourvu dun bénéfice, l'abbaye de Saint-Hilaire, prés Narbonne, ce qui lui valut d'être surnommé quelquefois l'abbé de La Barre; il est l'auteur d'un recueil d'Airs avec les seconds couplets en diminution chez Ballad en 1669 ; Charles-Henri, qui fut joueur d'épinette de la rein ; Anne, cantatrice très estimée, qui fit en 1653, avec un de ses frères, un essai de séjour chez la reine Christine de Suède et revint occuper à Paris son poste dans la musique du Roi ; elle épousa un sieur Coquerel. Voyez Correspondance et œuvres musicales de Const. Huygens; XXI et suiv., et l'article de Ernest Thoinan sur les de La Barre, dans Le Moliériste, no 102, septembre 1887.
Jean-Marc Warszawski
2 octobre 2016
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Dimanche 24 Décembre, 2023