Né à Narbonne le 25 décembre 1711 ; mort à Belleville
le 8 octobre 1772.
Violoniste virtuose et compositeur, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville naît
à Narbonne où son père est musicien à la cathédrale Saint-Just.
Il s'installe à
Paris vers 1731, publie deux recueils de musique instrumentale en 1733 et 1734
(sonates pour violon avec basse continue, opus 1 ; sonates en trio pour deux
violons ou flûtes et basse continue, opus 2). Il fait un bref séjour à Lille, où
il compose ses premiers motets, puis revient à Paris.
Il entre au Concert spirituel en 1738 comme violoniste. L'année suivante, il
est musicien du roi et, en 1744, il occupe les fonctions de sous-maître de la
chapelle royale.
En 1755 Mondonville succède à Royer et dirige le Concert
spirituel où ses motets sont très appréciés, aussi bien les motets pour choeur
(Dominus regnavit, Jubilate Deo, Magnus Dominus, Lauda Jerusalem, Cantate
Dominum, etc.) que ceux pour soliste (Regina coeli,Simulacra gentium). Il
écrit beaucoup pour le théâtre, notamment le ballet héroïque Le Carnaval du
Parnasse (1749) et les opéras-ballets, Bacchus et Érigone, Vénus et Adonis,
Titon et l'Aurore (1753). En 1752, lors de la Querelle des bouffons, il prend
vigoureusement parti pour la musique française et représente le « coin du
roi ».
Mondonville. Pastel
de Maurice Quentin de La Tour, 1747,
Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer.
De 1755 à 1762, il est le directeur du Concert spirituel. En même temps que
compositeur religieux, il se révèle comme compositeur d'opéras et de ballets, et
obtient deux succès importants avec le ballet héroïque Le carnaval de Parnasse (1749) et surtout avec l'opéra Titon et l'Aurore (1753), par lequel il affirme,
aux côtés de Rameau, les traditions de la tragédie lyrique française. Toutefois
son Thésée (1765) est un échec: on lui reproche d'avoir utilisé le livret de
Quinault déjà mis en musique par Lully. Il compose également trois oratorios:
Les israélites au mont Horeb (1758), Les fureurs de Saül et les Titans.
Dans le domaine instrumental, Mondonville réalise d'intéressantes expériences
tendant à élaborer un traitement instrumental de la voix (concert de violon avec
voix sur des textes de psaumes, 1747).
Catalogue des œuvres
1733, opus 1, Sonates, pour violon et basse continue
1734, opus 2, Sonates en trio, 2 violons ou flûtes, basse continue
1734, opus 3, Pièces de clavecin en sonates, clavecin violon
(arrangé en « 6 sonates a 4, pour 2 violons, hautbois, basson, basse continue)
Sonate en do majeur (extrait).
1738, Concert à trois chœurs (perdu)
1738, opus 4, Les sons harmoniques, sonates, violon, basse continue
1739, concerto pour violon (perdu)
1742, opus 6, Isbé, pastorale-héroïque,
en un prologue et 5 ates, sur un livret de H.-F. de la Rivière), créée
le 10 avril 1742
1747, Erigone, ballet, en 1 acte, sur un argument
de C.-A. Le Clerc de la Bruyère, créé à Versailles,
en 1747 (publié en 1758, comme partie des « Fêtes de Paphos)
1747, Concert de violon avec chant, perdu)
1748, opus 5, Pièces de clavecin, calvecin, violon ou voix
1749, opus 7, Le carnaval du Parnasse, ballet-héroïque,
en un prologue et 3 actes, dur un livret de L. Fuzelier, créé
1752, Concert de violon avec voix, orchestre et choeurs (perdu)
1752, Vénus et Adonis, ballet-héroïque,
en 1 acte, sur un lifvret de J. B. Collet de Messine, créé à
Bellevue, le 27 avril 1752 (publié en 1758, comme partie des «
Fêtes de Paphos)
1753, opus 8, Titon et l'Aurore, pastorale-héroïque,
en un prologue et 3 actes, sur une livret de l'Abbé de La Marre, avec
des ajouts de C.-H. de F. de Voisenon, prologue de A. H. de Lamotte, créé
le 9 janvier 1753