Heinrich Schutz vers 1660, peinture à l'huile de Christoph Spetner (1617-1699), Universitätsbibliothek Leipzig.
Né à Köstritz [Bad Köstritz], près de Gera, baptisé le 9 octobre 1585 ; mort à Dresde, 6 novembre 1672.
Les principales sources biographiques (en dehors de la recherche archivique) proviennent d’un mémorandum d’Heinrich Schutz adressé le 14 janvier 1651 au prince électeur Johann Georg I de Saxe et d’une annexe à la publication du sermon funèbre prononcé par le premier prédicateur de la Frauenkiche de Dresde, Martin Geier, lors des obsèques du compositeur.
Son grand-père, Albrecht Schütz, est signalé, en 1545, comme premier aubergiste de l’Oberschenke, à Köstritz, une taverne dont l’existence est au moins attestée en 1508, qu’il racheta en 1550. Il était tenu par contrat de vendre tous les vins et bières du domaine de Köstritz sans préférence. Il rebaptisa l’auberge Zum goldenen Kranich (À la grue d’or). En 1562, son fil Christoph reprit l’affaire et dès 1582 brassa sa propre bière. Il épousa en 1583 et troisième noce, la fille du maire de Gera, Euphrosine Bieger. En 1585, Heinrich (Henricus sur l’acte de baptême) Schütz fut le second enfant de ce mariage. Ses frères et surs furent Johann, David, Christoph, Dorothea, Georg, Benjamin né en 1596, Justina née 1598.
À la fin de l’été 1590, la famille s’installa à Weißenfels, où Albrecht, décédé le 28 juillet, lui avait légué une auberge nommée « Zum güldenen Ring ». Christoph devint bourgmestre de la cité. En 1615, il acheta une deuxième auberge, connue sous les noms de « Zur güldenen Sackpfeife » et « Zum güldenen Esel », qu’il rebaptisa « Zum Schützen ».
Heinrich Schütz, peut-être placé à la maîtrise, a probablement reçu une éducation musicale, à la St. Marienkirche, auprès du cantor local Georg Weber et de l’organiste Heinrich Colander, oncle par alliance du jeune musicien et qui fut bourgmestre de la ville.
En 1598, le Landgrave Moritz von Hessen-Kassel passa la nuit à l’auberge de Christoph Schütz. Selon Martin Geier, il entendit le jeune Heinrich chanter et en fut charmé. Schütz fut intégré à la maîtrise de la cour du Landgrave, sous l’autorité maître de chapelle Georg Otto. L’année suivante, il fut scolarisé au Collegium Mauritianum de Kassel.
Moritz von Hessen-Kassel, gravure de Sebastian Furck ou de Jacob van der Heyden. Nürnberg, Germanisches Nationalmuseum
Le 27 septembre 1608, il est immatriculé à l’Université de Marbourg où il suit des études de droit. Mais en 1609, pourvu d’une bourse annuelle de 200 thalers, il est envoyé à Venise pour étudier durant deux années auprès de Giovanni Gabrieli.
En 1611, il dédie au Landgraf Moritz von Hessen son Primo libro de Madrigali (avant-propos daté du 11 mai), ce qui a pu disposer le prince à accéder à la demande du musicien qui désirait rester une année supplémentaire à Venise et qui fut de retour à Kassel en 1612 (selon Geier, 1613 selon Schütz) après la mort de Giovanni Gabrieli le 12 août.
Heinrich Schütz, Il primo libro de Madrigali, « O primauera giouentu », « O dolcezze amarissime », Ensemble Orlando di Lasso, 1999.Fin 1613, les registres de la Chapelle de la cour de Hesse le désignent comme second organiste avec un salaire annuel de 80 florins.
Le 27 août 1614, Schütz est requis par le prince électeur Johann Georg I. von Sachsen pour la cérémonie de baptême de son fils auguste fixé au 18 septembre à Dresde. La musique était placée sous la direction de Michael Praetorius. Schütz est de retour à Kassel en octobre.
Le 25 avril 1615, le prince-électeur demanda au Landgrave Moritz de lui céder les services de Heinrich Schütz pour deux années, le temps que des membres de sa chapelle (probablement Johann Nauwach et Johann Klemm) achevassent leurs études en Italie. Schütz fut à Dresde à la fin du mois d’août.
Johann Georg I. von Sachsen (1585-1656), gravure de Kilian, Lucas.
Il devint l’assistant du maître de chapelle de la cour de Dresde, Rogier Michael, et de Michael Praetorius, dirigeant la chapelle lors d’occasions spéciales.
Le 1er décembre 1616, le landgrave Moritz demanda le retour de Schütz, car son maître de chapelle Georg Otto ne pouvait plus remplir ses fonctions. Moritz souhaitait également que Schütz soit le précepteur de ses fils. À la cour de Dresde, le maréchal Christoph von Loss, maître du trésor, conseiller influent et engagé dans la vie musicale de la cour, déconseilla son prince, dans un mémorandum du 11 décembre, d’accéder à cette demande. Cela peut être en vue des festivités entourant la venue à Dresde de l’empereur Matthias à l’occasion du centenaire de la Réforme, en 1617.
Après plusieurs échanges Kassel capitula par une lettre du 16 janvier 1617, puis revint à la charge après la mort de Georg Otto en novembre 1618, pour essuyer un nouveau refus du prince électeur. Le poste de maître de chapelle de Hesse fut attribué à Christoph Cornet. Mais Heinrich Schütz eut toujours de bons et étroits rapports avec la cour de Kassel.
En décembre 1617, il fut demandé à Gera pour réorganiser la musique de la ville et de la cour du Heinrich II Posthumus von Reuss. L’année suivante, il est à Magdebourg avec Praetorius, pour réorganiser la musique de la cathédrale.
Heinrich II Posthumus von Reuss (1572 - 1635).
En 1618, il obtint de l’électeur un privilège d’impression, qui sera au long des années renouvelé.
Dans les sources imprimées et manuscrites, Schütz se présentait comme « derzeit Kapellmeister », Kapellmeister provisoire ou intérimaire. Après la mort de Rogier Michael, le 25 janvier 1619, il fut officiellement nommé maître de chapelle et son salaire annuel porté à 200 florins.
Il se maria le 1er juin de la même année avec Magdalena Wildeck, la fille d’un fonctionnaire de l’administration électorale, et gagna Bayreuth avec Samuel Scheidt et Michael Praetorius pour y examiner les orgues. Il publie ainsi les « Concerts de mariage », Wohl dem, der ein tugendsam Weib hat (swv20), Haus und Güter erbet man von Eltern (swv 21), composés pour le mariage du conseiller consistorial saxon Joseph Avenarius et d’Anna Dorothea Görlitz, le 21 avril, et celui du juriste de Leipzig Michael Thomas, un ami des frères du compositeur, également juristes, et d’Anna Schultes le 15 juin.
Heinrich Schutz, Wohl dem, der ein tugendsam Weib hat (swv20), Weser-Renaissance Bremen, sous la direction de Manfred Cordes, 1998.En 1621, il se rendit à Breslau à l’occasion de l’hommage des états silésiens rendu à Johann Georg, il composa à cette occasion son Syncharma Musicium (SWV 49). Sa fille Anna Justina naît en la même année.
Heinrich Schutz, Syncharma Musicium (SWV 49), « In Novus Elysiis », Consort Musica Vera, Paris 2022.Il publie une Élégie en 1623, pour la mort de la duchesse Sophia survenue le 28 janvier à Freiberg, et au printemps son Historia der fröhlichen und siegreichen Auferstehung unsers einigen Erlösers und Seligmachers Jesu Christi ou Auferstehungshistoria, dédicacé au prince Johann Ulrich von Eggenberg. Une seconde fille, Euphrosyna, naît le 28 novembre de la même année.
Au cours de l’été 1625, il composa le motet Gutes und Barmherzigkeit (swv95) à l’occasion de la mort de Jacob Schultes, le frère d’Anna Schultes, dont il avait composé la musique de mariage en 1618, et l’aria De vitae fugacitate (wv94), à la mémoire d’Anna Maria Wildeck, sa belle-sœur, décédée le 15 août, trois semaines plus tard, le 6 septembre, son épouse Magdalena décéda après une courte maladie. Il ne se remaria pas comme il en était l’usage et confia ses enfants à la grand-mère maternelle. Il illustra sa peine par son Klaglied auf den Tod seiner Ehefrau Magdalena Schütz geboren Wildeck (SWV 501)
Heinrich Schutz, Klaglied auf den Tod seiner Ehefrau Magdalena Schütz geboren Wildeck (SWV 501). Dresner Kammerchor, sous la direction de Hans-Christoph Rademan.Après le décès de son épouse, et selon ses dires, Schütz se consacra à la composition du Psautier Becker (swv97a-256a), une collection de chants basés sur les paraphrases de psaumes populaires du théologien de Leipzig Cornelius Becker. Le volume est paru au début de l’année 1628 avec une dédicace à l’électrice douairière Hedwig, belle-sœur de frère de Johann Georg.
En 1627, il composa Da pacem, Domine pour deux chœurs et 5 violes, à l’occasion de l’assemblée électorale et l’opéra Dafne, sur un livret d’Opitz, qui fut créé à Torgau, où Schütz séjournait avec ses musiciens à l’occasion du mariage de la fille du prince-électeur, Sophie-Éléonore avec le landgrave Georges II de Hesse-Darmstadt, le 1er avril. Du 4 octobre au 5 novembre, Schütz était à l’assemblée électorale à Mühlhausen avec six chanteurs et 12 instrumentistes.
Heinrich Schütz à l'âge de 42 ans, gravure d'August John.
La guerre de Trente Ans, qui durait depuis 1618, eut des répercussions économiques sur la cour électorale, bien qu’elle ne fut pas partie prenante dans le conflit. Le 23 avril 1628, les chanteurs et instrumentistes de la chapelle présentèrent une pétition, rédigée pour eux par Schütz, demandant à Johann Georg le paiement de leurs arriérés de salaires.
Après plusieurs demandes, le prince-électeur autorise Schütz à séjourner de nouveau en Italie et le recommande même auprès de la duchesse de Toscane à la cour de Florence, où il a probablement séjourné. À Venise, il a peut-être rencontré Monteverdi. Au moins s’est-il intéressé à la nouveauté au style de de monodie accompagnée, comme en témoigne une lettre du 6 février 133 à Friedrich Lebzelter, serviteur de la chambre du prince-électeur de Saxe et son résident à Hambourg :
Lors de mon récent voyage en Italie, je me suis intéressé à une méthode de composition singulière : comment une comédie à voix diverses peut être traduite en style déclamatoire, portée à la scène et interprétée en chanson — des choses qui, à ma connaissance, sont encore totalement inconnues en Allemagne.
Le 20 novembre 1629, il était de retour à Dresde, avec quelques compositions dans le style nouveau, accompagné par le violoniste Francesco Castelli qu’il avait embauché et de Caspar Kittel, enfant de chœur à la cour de Dresde, également de retour, après quatre ans de formation.
Son père décèda en 1630.
En 1631, la Saxe prit parti dans la guerre de Trente Ans en rejoignant les armées suédoises de Gustave II Adolphe de Suède, qui mourut à la bataille de Lützen en 1632. Les frais engendrés conduisirent à la réduction du nombre des musiciens de la chapelle et de leurs activités.
Le 6 février 1633, Schütz fut requis pour se rendre à la cour de Copenhague à l’occasion du mariage de Magdalena Sibylla, fille de Johann Georg avec le prince héritier Christian de Danemark. Son passeport lui fut envoyé le 1er mars. Après un séjour à Hambourg, en compagnie de deux musiciens de la chapelle, Matthias Weckmann et Daniel Hämmerlein, il gagna Copenhague début décembre et fut nommé le 10 décembre maître de chapelle du roi Christian IV, avec un salaire annuel de 800 reichsthaler.
Les festivités du mariage durèrent toute la première moitié du mois d’octobre 1634. Schütz y fit venir des musiciens de Dresde, de Königsberg, aussi l’organiste Michael Cracowit de Dantzig, pour renforcer ses effectifs. Il y fut donné entre autres un ballet, deux pièces dramatiques avec musique et danse, Comoedia de raptu Orithiae (8 octobre), Comoedia de Harpyriarum profligatione (12 octobre). Aucune de ces œuvres n’a survécu, sinon la canzonetta swv278, chantée dans le cadre d’un tableau lors d’une procession le 13 octobre. Schütz quitta le Danemark en mai 1635 avec en cadeau 200 reichsthaler et une chaîne en or ornée d’un portrait, qu’on aime reconnaître sur les tableaux du représentant le compositeur.
On célébra la paix de Prague (30 mars 1635) à la fin juin, Schütz en dirigea sans doute la musique.
La mère de Schütz décéda en 1635.
Heinrich II von Reuss-Gera, Heinrich Posthumus Reuß (Postulus car né après la mort de son père) meurt le 23 décembre 1635. Pour les funérailles et sur des textes laissés par le défunt, Schütz compose les Musikalische Exequien
Heinrich Schütz, Musikalische Exequien, première partie, « Concert in Form einer teutschen Begräbnis-Messe », La Chapelle royale sous la direction de Philippe Herreweghe.Il semble, peut-être à la suite de l’entrée en guerre de la France, que Schütz ait eu le projet de se mettre au service de la couronne du Danemark, par une offre écrite et aussi, en février 1637, par une demande de permission afin de se rendre au Danemark pour récupérer ses partitions, selon lui « ses meilleures pièces musicales ». Il attendra cinq ans avant de pouvoir faire le voyage.
Après la mort de son frère Georg en 1637, Schütz fut chargé de l’éducation des enfants de ce dernier. Il fit venir l’un d’eux, dont l’école était en ruine à cause de la guerre, et l’intégra à la chapelle comme soprano.
Sa fille aînée, Anna Justina, mourut au début de 1638.
À la fin de l’automne, Schütz composa la musique du mariage du prince Johann Georg et de la princesse Magdalena Sybilla de Brandebourg. Des joueurs de cornemuse et de trompette renforcèrent les musiciens électoraux pour les festivités, qui durèrent du 13 au 20 novembre et se terminèrent par un opéra-ballet en cinq actes sur la légende d’Orphée. Seul le livret de cette œuvre, d’August Buchner, subsiste. La page de titre indique que la musique a été « composée par le Kapellmeister électoral Heinrich Schütz à la manière italienne ».
En 1641, il propose une réorganisation de la chapelle de la cour de Dresde.
En octobre 1642, il put enfin se rendre au Danemark. Il y dirigea la musique du double mariage des filles jumelles du roi Christian en novembre. Il reçut le dernier paiement de la cour danoise le 30 avril 1644.
Ses activités artistiques connues furent alors mises au service de la cour du duc Auguste le Jeune de Brunswick-Lunebourg à Wolfenbüttel et de son épouse d’Auguste, Sophie Élisabeth, princesse de la maison ducale de Mecklembourg-Güstrow et elle-même compositrice. Ils composèrent certainement ensemble la Theatralische neue Vorstellung von der Maria Magdalena, un spectacle présenté à la fin de l’année 1644.
Le 23 février 1645, Schütz devint le parrain du troisième enfant de Delphin Strungk, organiste de la Marienkirche de Brunswick. Le 10 avril, il se rendit probablement à Wolfenbüttel pour assister à la fête d’anniversaire du duc Auguste. Il séjourne à Leipzig, où il aurait fait la connaissance de Johann Rosenmüller. De retour à Dresde, il demanda, en septembre, sa mise à la retraite, après trente années de service, avec pension annuelle de 200 thalers, le droit de conserver son titre et de diriger la chapelle lors d’occasions spéciales, « notamment en présence de souverains ou d’émissaires étrangers ». Il souhaita également s’installer à Weißenfels.
Johann Georg, tout en laissant Schütz séjourner à Weißenfels chaque automne ou hiver, n’accepta pas la demande.
En quittant Dresde après Pâques 1646, Schütz se rendit apparemment à Calbe an der Saale, pour les fiançailles d’Auguste de Saxe avec la princesse Anne-Marie de Mecklembourg-Schwerin, prévu pour le 6 septembre. Le 7 septembre, Schütz écrivit de Calbe à un certain Christian Schirmer, sur la polémique entre Paul Siefert critiquant le traité de Marco Scacchi, publié en 1643 : Cribrum musical ad triticum Syferticum, par un autre ouvrage Anticribratio musica ad avenam Schachianam. Schütz refusait de se prononcer.. tout en penchant pour Scacchi
En 1647, ses Symphoniae sacrae II furent créées à la cour de Weimar, à l’occasion de l’anniversaire d’Éléonore Dorothée, épouse du duc Guillaume de Saxe-Weimar. Il composa aussi un chant de remerciement sur un poème de Christian Timotheus Dufft, venu de Gotha, Fürstliche Gnade zu Wasser und Lande (SWV368). En août, sa fille Euphrosina se fiança avec Christoph Pincker, juriste à Leipzig. Il se marièrent Dresde le 25 janvier 1648.
Heinrich Schütz, Symphoniae sacrae II, « Meine Seele erhebt den Herren », Marzena Lubaszka (sopran), Cappella Augustana, ous ladirection de Matteo Messori.Schütz semble être resté à Dresde après le mariage et avoir consacré la majeure partie de son temps à superviser la publication de sa Geistliche Chor-Music (swv 369-597), un recueil de motets qu’il avait vraisemblablement achevé l’année précédente.
Il fut mis à disposition du duc Guillaume de Saxe-Weimar, dont la Chapelle devait être réorganisée. Un inventaire de la Chapelle ducale de 1662 recense un nombre important de ses compositions, dont plusieurs ont disparu.
La paix de Westphalie, mettant fin à la guerre de Trente Ans, fut signée le 24 octobre 1648. Les cérémonies commémoratifs n’eurent lieu que le 22 juillet 1650, après le départ des forces d’occupation suédoises. Des œuvres de Schütz y furent jouées dont le psaume Herr, der du bist vormals genädig gewest (swv461), composé pour l’occasion. Au printemps 1651, l’électeur employait 19 chanteurs et instrumentistes, le prince 18, mais la cour était lourdement endettée et les musiciens continuèrent à ne pas être payés.
Heinrich Schütz, Herr, der du bist vormals genädig gewest (swv461), Cantus Cölln, Musica Fiata, Knabenchor Hannover, sous la direction de Konrad Junghänel, 2011.Du 14 novembre au 11 décembre, la cour organisa une série de festivités pour le mariage des plus jeunes fils de Johann Georg, Christian et Moritz, avec les princesses Christiana et Sophie Hedwige de Holstein-Glücksburg, avec des œuvres de Schütz.
Avec son célèbre mémorandum autobiographique 14 janvier 1651, il demanda de nouveau à être relevé de ses obligations habituelles, reprenant les termes de sa précédente demande, et proposant le castrat Giovanni Andrea Bontempi pour l’e remplacer. Le mémorandum n’eut aucun effet ni le rappel fait auprès de Reichbrodt, le secrétaire particulier de l’électeur. La situation matérielle des musiciens était très dégradée. Bontempi ayant été nommé maître de chapelle du prince Johann Georg, Schütz, prêt à repousser sa retraite, proposa alors Christoph Bernhard pour le remplacer.
Fin 1651, Schütz acheta une maison à Weißenfels. Elle était située en face de l'ancienne auberge paternelle, Nikolaistraße (l'actuelle maison Heinrich Schütz).
La maison Heinrich Schütz à Weißenfels.
Il revint à Dresde entre le 17 novembre 1651 et le 24 janvier 1652.
Le 4 février 1652, il écrivit à Reichbrodt que quatre membres de la Chapelle avaient décidé de quitter le service de l’électeur, le 28 mai, que la Chapelle risquait désormais de perdre un bassiste. En vain.
Schütz sollicita l’aide du maréchal de la cour, Heinrich von Taube, à qui il écrivit le 26 juin 1652, encore en vain.
Le 11 octobre 1652, la fille de l’électeur, Magdalena Sibylla, veuve du prince héritier danois, épousa le duc Frédéric-Guillaume de Saxe-Altenbourg, Schütz a certainement fourni les musiques, dont un opéra-ballet, Der triumphierende Amor, sur un livret de Schirmer, dont la représentation fut annulée suite à un décès dans la famille électorale.
Comme il l’avait annoncé à Heinrich von Taube, il put alors se rendre à Halle et à Weißenfels « pour rassembler le peu de biens qui me restent ». Puis il revint à Dresde pour auditionner trois musiciens arrivés d’Italie et participer aux célébrations prévues pour la fête de Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 1653, jour du nom de l’électeur, du prince et de son fils aîné.
Le prince Johann Georg eut l’idée de confier la direction des représentations, alternativement une semaine sur deux, à Schütz et à Bontempi (chacun ayant sa chapelle). Schütz prit cette décision comme un affront et s’en plaignit, par une lettre du 21 août 1653, auprès à Reichbrodt, de Taube et du chapelain de la cour Jacob Welle, car la direction musicale des dimanches ordinaires revenait normalement au vice-maître de chapelle, et malgré sa haute estime pour Bontempi, le fait qu’« un vieux serviteur, et je l’espère digne de ce nom » doive se présenter devant le public sur un pied d’égalité avec « un homme trois fois plus jeune que moi et castré de surcroît » était un comble. On ignore la suite qui fut donnée à cette protestation.
Le même jour, Schütz adressa une nouvelle demande de mise à la retraite à l’électeur ; il semble qu'i n'ait pas reçu de réponse.
Le 21 septembre 1653, une nouvelle demande insistante de mise à la retraite resta sans suite, comme celle du 19 juin 1654 (qui évoque le projet de commencer à verser aux musiciens une partie des salaires impayés). Projet jamais réalisé.
Le 11 janvier 1655, sa fille Euphrosine décéda à Leipzig. Schütz rentra à Dresde le 29 mai, et adressa une nouvelle demande de retraite à l’électeur.
Il échangea des lettres avec Sophie Élisabeth de Brunswick-Lunebourg concernant le remplacement du maître de chapelle Stephanus Körne (décédé ou parti). Le compositeur prit s'arrangea pour que Johann Jacob Löwe von Eisenach prenne la direction de la chapelle, iol contribua à recruter des chanteurs et des instrumentistes, et mit à disposition les enfants de chœur qu’il avait formés.
Heinrich Schütz continua ses activités à Dresde, dirigeant certainement les offices spéciaux célébrés les 24 et 25 septembre 1655 pour le centenaire de la paix d’Augsbourg, les journaux de la cour font état de plusieurs représentations sous sa direction au printemps et au début de l’été 1656 : le 6 avril, il présenta son Historia der fröhlichen und siegreichen Auferstehung unseres einigen Erlösers und Seligmachers Jesu Christi, ist ein geistliches ou Auferstehungshistorie (swv 50), et il dirigea la musique à la Pentecôte (25 mai), à la Trinité (1er juin), aux fêtes de Saint-Jean-Baptiste (24 juin) et de la Visitation (2 juillet).
Heinrich Schütz, Auferstehungshistorie (swv 50), Dresdner Kammerchor sous la direction de Hans-Christoph Raderman.La chapelle dut répéter l’office dans les appartements privés de l’électeur Johann Georg, gravement malade, qui ne pouvait plus assister aux offices. Il mourut le 8 octobre, l’inhumation eut lieu à Freiberg le 4 février 1657. Schütz composa les deux mises en musique du Nunc dimittis allemand (swv432–433). Il vendit sa maison de Dresde et aménagea à Weißenfels avec sa sœur devenue veuve, Justina Thörmer (1598-1672).
Le nouvel électeur, Jean-Georges II, combina sa propre chapelle avec celle de son père, plaçant l’ensemble sous la direction de Bontempi et de Vincenzo Albrici. Il libéra ainsi Schütz de ses responsabilités quotidiennes, qui reçut le titre de maître de chapelle en chef ou selon les documents, de maître de chapelle principal, avec une pension d'un montant probablement égal à la moitié de son ancien salaire.
Les journaux de la cour décrivent la musique des Vêpres de Noël de 1660 comme « la naissance du Christ en style récitatif ».
Il continua à composer de nouvelles œuvres pour les grandes occasions et contribua sans doute à la politique musicale de la cour. Il consacra son temps à la préparation d’une version révisée et augmentée de son Psautier Becker, qu’il fit paraître en 1661 (swv97–256).
Heinrich Schütz, Becker-Psalters, Psalm 45, « Mein Herz dichtet ein Lied » (swv 142), Bergedorfer Kammerchor, sous la direction de Frank Löhr, Hamburg-Curslack, St. Johannis, 5 juillet 2022.Chapelle du château de Dresde avec Heinrich Schütz entouré de la cantorale. Copie de la couverture du Geistreiches Gesangbuch (1676).
Le 10 avril 1661, pour les 82 ans du duc Auguste, Schütz envoya deux exemplaires de la nouvelle édition du Psautier Becker à Wolfenbüttel, un pour le duc et un pour la duchesse.
Le 15 juin 1662, un chroniqueur note la présentation d’un motet de Schütz, Aquae tuae, Domine (perdu), selon le même chroniqueur, Schütz composa une nouvelle mise en musique du Psaume c, « avec trompettes » (perdu), pour la réouverture de l’église après réfection le 28 septembre 1662.
Le 7 octobre, il est à Leipzig, où il composa une épigramme liminaire pour les Geistliche Arien, Dialogen und Concerten de Werner Fabricius.
Il se rendit à Dresde pour le mariage d’Erdmuth Sophia, la fille de l’électeur, avec le margrave Ernst Christian de Brandebourg-Bayreuth, dont les festivités durèrent du 18 octobre au 13 novembre.
En 1663, Schütz participa à l’organisation d’une chapelle pour le frère de l’électeur, Moritz duc de Saxe-Zeitz. Il organisa la nomination de Löwe von Eisenach comme maître de chapelle et de Clemens Thieme comme premier instrumentiste, il reçut lui-même le titre de « Kapellmeister von Haus aus » (maître de chapelle de métier). Il procura également des instruments pour le nouvel ensemble, supervisa la formation de trois enfants de chœur que le duc envoya à Dresde à la mi-avril et suggéra même des modifications architecturales pour améliorer l’acoustique de l’église du palais alors en reconstruction.
Le 10 janvier 1664, Schütz écrivit de Leipzig à August de Brunswick-Lunebourg pour lui annoncer qu’il autant d’œuvres qu’il pouvait en rassembler pour le moment, pour la bibliothèque ducale de Wolfenbüttel.
Il réclama avec insistance l’argent que ses mécènes lui devaient encore, notamment afin de pouvoir éditer ses compositions.
Le 1er mai 1664, Moritz de Saxe-Zeitz célébra l’inauguration de l’église reconstruite de son palais par une cérémonie solennelle de consécration. Schütz assista à la cérémonie. Sa Passion selon saint Jean (swv481a) fut chantée par la chapelle électorale le 24 mars 1665 (Vendredi saint), il en envoya une copie à Auguste de Brunswick-Lunebourg, pour ses 83 ans (10 avril).
Pour l’anniversaire de l’épouse de l’électeur, le 16 octobre 1665, il composa une nouvelle mise en musique du Psaume c (swv493 ?), mais aussi un concert Renunciate Johanni quae audistis (perdu).
La Matthäus-Passion (Passion selon saint Matthieu) (swv 479) a été créée le deuxième dimanche avant Pâques 1666 (11 avril).
Heinrich Schütz, Matthäus-Passion, Jurgen Puschbeck, Reinhard Wiemeyer, Tilman Rau, Armin Ude, Hans-Joachim Rotzsch, Hans-Jurgen Wachsmuth, Peter Schreier, Gothart Stier, Siegfried Lorenz, Hermann Christian Polster, Peter-Volker Springborn, Dresden Kreuzchor, Dresdner Kreuzchor, sous la direction de Martin Flamig.La Lukas-Passion (Passion selon saint Luc) (swv 480) a été créée le dimanche des Rameaux 1666 (18 avril 1666).
Vers la fin des années 1660, une augmentation spectaculaire des salaires de la chapelle électorale porta la pension de retraite de Schütz à 800 thalers par an. L’électeur lui offrit une coupe dorée « en gracieux souvenir », probablement pour les 84 ans du compositeur, âge symbolique dans la cosmologie des Stufenjahr (avec 49 et 63 ans).
Schütz meurt le 6 novembre 1672 à Dresde à l’âge de 87 ans.
1611, SWV 1–21, Il Primo libro de Madrigali : 1. O primavera, gioventù de l’anno ; 2. O dolcezze amarissimi d’amore ; 3. Selve beate, se sospirando in flebili susurri ; 4. Alma afflitta, che fai ; 5. Cosi morir debb’io ; 6. D’orrida selce alpina ; 7. Ride la primavera ; 8. Fuggi o mio core ; 9. Feritevi, viperette mordaci ; 10. Fiamma ch’allaccia 11. Quella damma son io ; 12. Mi saluta costei, ma nel soave inchino 13. Io moro, ecco ch’io moro ; 14. Sospir che del bel petto ; 15. Dunque addio, care selve ; 16. Tornate o cari baci ; 17. Di marmo siete voi ; 18. Giunto è pur, Lidia, giunto ; 19. Vasto mar, nel cui seno ; 20. Wohl dem, der ein Tugendsam Weib hat (1618) ; 21. Haus und Güter erbet man von Eltern (1618).
1619, SWV 22–52, Psalmen Davids, 22. Der Herr sprach zu meinem Herren (Ps. 110) ; 23. Warum toben die Heiden (Ps. 2) ; 24. Ach Herr, straf mich nicht in deinem Zorn (Ps. 6) ; 25. Aus der Tiefe ruf ich, Herr, zu Dir (Ps. 130) ; 26. Ich freu mich des, das mir geredt ist ; 27. Herr, unser Herrscher (Ps. 8) ; 28. Wohl dem, der nicht wandelt im Rat der Gottlosen (Ps. 1) ; 29. Wie lieblich sind deine Wohnungen (Ps. 84) ; 30. Wohl dem, der den Herren fürchtet ; 31. Ich hebe meine Augen auf zu den Bergen (Ps. 121) ; 32. Danket dem Herren, denn er ist freundlich (Ps. 136) ; 33. Der Herr ist mein Hirt (Ps. 23) ; 34. Ich danke dem Herrn von ganzem Herzen (Ps. 111) ; 35. Singet dem Herrn ein neues Lied (Ps. 98) ; 36. Jauchzet dem Herren, alle Welt (Ps. 100) ; 37. An den Wassern zu Babel (Ps. 137) ; 38. Alleluja! Lobet den Herren in seinem Heiligtum (Ps. 150) ; 39. Lobe den Herren, meine Seele (Ps. 103) ; 40. Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn ; 41. Nun lob, mein Seel, den Herren ; 42. Die mit Tränen säen (Ps. 126) ; 43. Nicht uns, Herr, nicht uns (Ps. 115) ; 44. Wohl dem, der den Herren fürchtet ; 45. Danket dem Herren, denn er ist freundlich (Ps. 136) ; 46. Zion spricht: Der Herr hat mich verlassen ; 47. Jauchzet dem Herren, alle Welt (Ps. 100) ; 48. Siehe, wie fein und lieblich ists ; 49. Syncharma Musicum „En novus Elysiis“ / Der 124. Psalm ; 50. Historia der fröhlichen und siegreichen Auferstehung unsers einigen Erlösers und Seligmachers Jesu Christi („Auferstehungshistorie“) ; 51. Der 116. Psalm. Das ist mir lieb ; 52. Kläglicher Abschied: Grimmige Gruft.
1625, SWV 53–96, Cantiones Sacrae, 53. (Prima pars:) O bone, o dulcis, o benigne Jesu ; 54. (Secunda pars:) Et ne despicias humiliter te petentem ; 55. Deus misereatur nostri, et benedicat nobis ; 56. (Prima pars:) Quid commisisti, o dulcissime puer? ; 57. (Secunda pars:) Ego sum tui plaga doloris ; 58. (Tertia pars:) Ego enim inique egi ; 59. (Quarta pars:) Quo, nate Dei, quo tua descendit humilitas ; 60. (Quinta et ultima pars:) Calicem salutaris accipiam ; 61. (Prima pars:) Verba mea auribus percipe, Domine ; 62. (Secunda pars:) Quoniam ad te clamabo, Domine ; 63. (Prima pars:) Ego dormio, et cor meum vigilat ; 64. (Secunda pars:) Vulnerasti cor meum, filia charissima ; 65. Heu mihi, Domine, quia peccavi nimis ; 66. In te, Domine, speravi ; 67. Dulcissime et benignissime Christe ; 68. Sicut Moses serpentem in deserto exaltavit ; 69. Spes mea, Christe Deus, hominum tu dulcis amator ; 70. Turbabor, sed non perturbabor ; 71. (Prima pars:) Ad Dominum cum tribularer clamavi ; 72. (Secunda pars:) Quid detur tibi aut quid apponatur tibi ; 73. (Prima pars:) Aspice pater piissimum filium ; 74. (Secunda pars:) Nonne hic est, mi Domine, innocens ille ; 75. (Tertia et ultima pars:) Reduc, Domine Deus meus, oculos majestatis ; 76. (Prima pars:) Supereminet omnem scientiam, o bone Jesu ; 77. (Secunda pars:) Pro hoc magno mysterio pietatis ; 78. (Prima pars:) Domine, non est exaltatum cor meum ; 79. (Secunda pars:) Si non humiliter sentiebam ; 80. (Tertia et ultima pars:) Speret Israel in Domino ; 81. Cantate Domino canticum novum ; 82. Inter brachia Salvatoris mei ; 83. Veni, rogo in cor meum ; 84. Ecce advocatus meus apud te, Deum patrem ; 85. (Prima pars:) Domine, ne in furore tuo arguas me ; 86. (Secunda pars:) Quoniam non est in morte qui memor sit tui ; 87. (Tertia et ultima pars:) Discedite a me omnes qui operamini ; 88. (Prima pars:) Oculi omnium in te sperant, Domine ; 89. (Secunda pars:) Pater noster, qui es in coelis ; 90. (Tertia et ultima pars:) Domine Deus, pater coelestis, benedic nobis ; 91. (Prima pars:) Confitemini Domino, quoniam ipse bonus ; 92. (Secunda pars:) Pater noster: Repetatur ut supra (= SWV 89) ; 93. (Tertia et ultima pars:) Gratias agimus tibi, Domine Deus Pater ; 94. Ich hab mein Sach Gott heimgestellt ; 95. Ultima verba Psalmi 23 Trauermotette) ; 96. Glück zu dem Helikon (Aria) .
1628 (révision 1661), SWV 97–255, Beckerscher Psalter, 97. Wer nicht sitzt im Gottlosen Rat (Psalm 1) ; 98. Was haben doch die Leut im Sinn (Psalm 2) ; 99. Ach wie groß ist der Feinde Rott (Psalm 3) ; 100. Erhör mich, wenn ich ruf zu dir (Psalm 4) ; 101. Herr, hör, was ich will bitten dich (Psalm 5) ; 102. Ach Herr mein Gott, straf mich doch nicht (Psalm 6) ; 103. Auf dich trau ich, mein Herr und Gott (Psalm 7) ; 104. Mit Dank wir sollen loben (Psalm 8) ; 105. Mit fröhlichem Gemüte (Psalm 9) ; 106. Wie meinst du’s doch, ach Herr, mein Gott (Psalm 10) ; 107. Ich trau auf Gott, was soll’s denn sein (Psalm 11) ; 108. Ach Gott, von Himmel sieh darein (Psalm 12) ; 109. Ach Herr, wie lang willst du denn noch (Psalm 13) ; 110. Es spricht der Unweisen Mund wohl (Psalm 14) ; 111. Wer wird, Herr, in der Hütten dein (Psalm 15) ; 112. Bewahr mich, Gott, ich trau auf dich (Psalm 16) ; 113. Herr Gott, erhör die Grechtigkeit (Psalm 17) ; 114. Ich lieb dich, Herr, von Herzen sehr (Psalm 18) ; 115. Die Himmel, Herr, preisen Dein göttliche Macht und Ehr (Psalm 19) ; 116. Der Herr erhört dich in der Not (Psalm 20) ; 117. Hoch freuet sich der König (Psalm 21) ; 118. Mein Gott, mein Gott, ach Herr, mein Gott (Psalm 22, 1. Teil) ; 119. Ich will verkündgen in der Gmein (Psalm 22, 2. Teil) ; 120. Der Herr ist mein getreuer Hirt (Psalm 23) ; 121. Die Erd und was sich auf ihr regt (Psalm 24) ; 122. Nach dir verlangt mich (Psalm 25) ; 123. Herr, schaff mir Recht, nimm dich mein an (Psalm 26) ; 124. Mein Licht und Heil ist Gott der Herr (Psalm 27) ; 125. Ich ruf zu dir, Herr Gott, mein Hort (Psalm 28)… ; 130. Freut euch des Herrn (Psalm 33) ; 182. Herr, der du vormals gnädig warst (Psalm 86) ; 194. Singet dem Herren ein neues Lied (Psalm 96) ; 207. Herr Gott, des ich mich rühmte ; 215. Lobt Gott mit Schall (Psalm 117) ; 217. Wohl denen, die da wandeln (Psalm 119) ; 255. Lobt Gott in seinem Heiligtum (Psalm 150).
1629, SWV 257–278, Symphoniae sacrae I, 257. Paratum cor meum, Deus - S/T, Vl1, Vl2, Bc ; 258. Exultavit cor meum in Domino - S/T (Sopran/Tenor), Vl1 (Violine 1), Vl2 (Violine 2), BC Basso continuo) ; 259. In te, Domine, speravi - A, Vl, Ps, BC ; 260. Cantabo Domino in vita mea - T, Vl1, Vl2, BC ; 261. Venite ad me omnes qui laboratis - T, Vl1, Vl2, BC ; 262. Jubilate Deo omnis terra - B, Fl1/V1, Fl2/V2, BC ; 263. (Prima pars:) Anima mea liquefacta est ; 264. (Secunda pars:) Adjuro vos, filiae Hierusalem ; 265. (Prima pars:) O quam tu pulchra es, amica mea - T, B, Vl1, Vl2, BC ; 266. (Secunda pars:) Veni de Libano, amica mea ; 267. (Prima pars:) Benedicam Dominum in omni tempore - B, T, S, Cornetto oder Vl ; 268. (Secunda pars:) Exquisivi Dominum et exaudivit me ; 269. Fili mi, Absalon - B, Ps1/Vl1, Ps2/Vl2, Ps3, Ps4, BC ; 270. Attendite, popule meus, legem meam - B, Ps1/Vl1, Ps2/Vl2, Ps3, Ps4, BC ; 271. Domine, labia mea aperies - S, T, Cornetto/Vl, Ps, BC ; 272. (Prima pars:) In lectulo per noctes quem diliget anima mea quaesivi - S, A, Fg1/Vla1, Fg2/Vla2, Fg3/Vla3, BC ; 273. (Secunda pars:) Invenerunt me custodes civitatis ; 274. Veni, dilecte mi, in hortum meum ; 275. (Prima pars:) Buccinate in neomenia tuba ; 276. (Secunda pars:) Jubilate Deo in chordis et organo ; 277. Das ist je gewisslich wahr (Trauermotette für Johann Hermann Schein) ; 278. O der großen Wundertaten (Canzonetta).
1636, SWV 279–281, Musikalische Exequien, 279. Nacket bin ich von Mutterleibe kommen; 280. Herr, wenn ich nur dich habe ; 281. Herr, nun lässest du deinen Diener in Friede fahren.
1636, SWV 282–305, Kleine Geistliche Konzerte I (Geistliche Konzerte für eine bis sechs Singstimmen und Basso Continuo), 282. Eile mich, Gott, zu erretten ; 283. Bringt her dem Herren, ihr Gewaltigen ; 284. Ich danke dem Herrn von ganzem Herzen, im Rat der Frommen ; 285. O süßer, o freundlicher, o gütiger Herr Jesu Christe ; 286. Der Herr ist groß und sehr löblich ; 287. O lieber Herre Gott, wecke uns auf ; 288. Ihr Heiligen, lobsinget dem Herren ; 289. Erhöre mich, wenn ich dich rufe, Gott meiner Gerechtigkeit ; 290. Wohl dem der nicht wandelt im Rat der Gottlosen ; 291. Schaffe in mir, Gott, ein reines Herz ; 292. Der Herr schauet vom Himmel auf der Menschen Kinder ; 293. Lobet den Herren, der zu Zion wohnet ; 294. Eins bitte ich vom Herren ; 295. O hilf, Christe Gottes Sohn / Christe Deus adjuva ; 296. Fürchte dich nicht, ich bin mit dir ; 297. O Herr hilf, o Herr lass wohl gelingen ; 298. Das Blut Jesu Christi, des Sohnes Gottes ; 299. Die Gottseligkeit ist zu allen Dingen nütz ; 300. Himmel und Erde vergehen ; 301. Nun komm, der Heiden Heiland / Veni redemptor gentium ; 302. Ein Kind ist uns geboren ; 303. Wir gläuben all an einen Gott ; 304. Siehe, mein Fürsprecher ist im Himmel ; 305. Ich hab mein Sach Gott heimgestellt / Meas dicavi res Deo.
1639, SWV 306–340, Kleine Geistliche Konzerte II, Geistliche Konzerte für eine bis sechs Singstimmen und Basso Continuo ; 306. Ich will den Herren loben allezeit ; 307. Was hast du verwirket, o du allerholdseligster Knab? ; 308. O Jesu, nomen dulce ; 309. O misericordissime Jesu ; 310. Ich liege und schlafe und erwache ; 311. Habe deine Lust an dem Herren ; 312. Herr, ich hoffe darauf, dass du so gnädig bist ; 313. Bone Jesu, verbum Patris ; 314. Verbum caro factum est ; 315. Hodie Christus natus est ; 316. Wann unsre Augen schlafen ein / Quando se claudunt lumina ; 317. Meister, wir haben die ganze Nacht gearbeitet ; 318. Die Furcht des Herren ist der Weisheit Anfang ; 319. Ich beuge meine Knie gegen den Vater unsers Herren Jesu Christi ; 320. Ich bin jung gewesen und bin alt worden ; 321. Herr, wenn ich nur dich habe ; 322. Rorate Coeli desuper ; 323. Joseph, du Sohn David ; 324. Ich bin die Auferstehung und das Leben ; 325. Die Seele Christi heilige mich ; 326. Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ / Te Christe supplex invoco ; 327. Allein Gott in der Höh sei Ehr ; 328. Veni, sancte Spiritus, reple tuorum corda fidelium ; 329. Ist Gott für uns, wer mag wider uns sein? ; 330. Wer will uns scheiden von der Liebe Gottes? ; 331. Die Stimm des Herren gehet auf den Wassern ; 332. Jubilate Deo omnis terra ; 333. Sei gegrüßet, Maria, du Holdselige (mit Streichern) ; 334. Ave Maria, gratia plena (lateinische Fassung von SWV 333) ; 335. Was betrübst du dich, meine Seele ; 336. Quemadmodum desiderat cervus ; 337. Aufer immensam, Deus, aufer iram ; 338. Teutoniam dudum belli atra pericla molestant / Adveniunt pascha pleno concelebranda triumpho ; 339. Ich beschwöre euch, ihr Töchter zu Jerusalem ; 340. O du allersüßester und liebster Herr Jesu.
1647, SWV 341–368, Symphoniae sacrae II ; Geistliche Konzerte für bis zu drei Singstimmen mit obligaten Instrumenten ; 341. Mein Herz ist bereit, Gott, dass ich singe ; 342. Singet dem Herren ein neues Lied, singet dem Herren alle Welt ; 343. Herr unser Herrscher, wie herrlich ist dein Nam’ ; 344. Meine Seele erhebt den Herren ; 345. Der Herr ist meine Stärke ; 346. (Erster Teil) Ich werde nicht sterben, sondern leben ; 347. (Anderer Teil) Ich danke dir, Herr, von ganzem Herzen ; 348. Herzlich lieb hab ich dich, o Herr, meine Stärke ; 349. Frohlocket mit Händen und jauchzet dem Herren ; 350. Lobet den Herrn in seinem Heiligtum ; 351. Hütet euch, dass eure Herzen nicht beschweret werden ; 352. Herr, nun lässest du deinen Diener ; 353. Was betrübst du dich, meine Seele? ; 354. (Erster Teil) Verleih uns Frieden genädiglich ; 355. (Anderer Teil) Gib unsern Fürsten und aller Obrigkeit ; 356. Es steh Gott auf (Bearbeitung zweier Madrigale von Claudio Monteverdi) ; 357. Wie ein Rubin in feinem Golde leuchtet ; 358. Iss dein Brot mit Freuden ; 359. Der Herr ist mein Licht und mein Heil ; 360. Zweierlei bitte ich, Herr, von dir ; 361. Herr, neige deine Himmel und fahr herab ; 362. Von Aufgang der Sonnen bis zu ihrem Niedergang ; 363. Lobet den Herrn, alle Heiden ; 364. Die, so ihr den Herren fürchtet ; 365. Drei schöne Dinge seind ; 366. Von Gott will ich nicht lassen ; 367. Freuet euch des Herren, ihr Gerechten ; 368. Fürstliche Gnade zu Wasser und zu Lande (Danklied).
1648, SWV 369–397, 369. (Erster Teil) Es wird das Szepter von Juda nicht entwendet werden ; 370. (Anderer Teil) Er wird sein Kleid in Wein waschen ; 371. Es ist erschienen die heilsame Gnade Gottes ; 372. (Erster Teil) Verleih uns Frieden gnädiglich ; 373. (Anderer Teil) Gib unsern Fürsten und aller Obrigkeit ; 374. Unser keiner lebet ihm selber ; 375. Viel werden kommen von Morgen und Abend ; 376. Sammlet zuvor das Unkraut ; 377. Herr, auf dich traue ich ; 378. Die mit Tränen säen, werden mit Freuden ernten ; 379. So fahr ich hin zu Jesu Christ ; 380. Also hat Gott die Welt geliebt ; 381. O lieber Herre Gott, wecke uns auf ; 382. Tröstet, tröstet mein Volk ; 383. Ich bin eine rufende Stimme ; 384. Ein Kind ist uns geboren ; 385. Das Wort ward Fleisch und wohnet unter uns ; 386. Die Himmel erzählen die Ehre Gottes ; 387. Herzlich lieb hab ich dich, oh Herr ; 388. Das ist je gewisslich wahr und ein teuer wertes Wort ; 389. Ich bin ein rechter Weinstock ; 390. Unser Wandel ist im Himmel ; 391. Selig sind die Toten, die in dem Herren sterben ; 392. Was mein Gott will, das gscheh allzeit ; 393. Ich weiss, dass mein Erlöser lebt ; 394. Sehet an den Feigenbaum und alle Bäume ; 395. Der Engel sprach zu den Hirten (Bearbeitung einer Komposition von Andrea Gabrieli) ; 396. Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehöret ; 397. Du Schalksknecht, alle diese Schuld hab ich dir erlassen ;
1650, SWV 398–419, Symphoniae sacrae III ; 398. Der Herr ist mein Hirt, mir wird nichts mangeln ; 399. Ich hebe meine Augen auf zu den Bergen ; 400. Wo der Herr nicht das Haus bauet ; 401. Mein Sohn, warum hast du uns das getan? ; 402. O Herr hilf, o Herr lass wohl gelingen ; 403. Siehe, es erschien der Engel des Herren ; 404. Feget den alten Sauerteig aus ; 405. O süßer Jesu Christ, wer an dich recht gedenket ; 406. O Jesu süß, wer dein gedenkt ; 407. Lasset uns doch den Herren, unsern Gott, loben ; 408. Es ging ein Sämann aus zu säen seinen Samen ; 409. Seid barmherzig, wie auch euer Vater barmherzig ist ; 410. Siehe, dieser wird gesetzt zu einem Fall ; 411. Vater unser, der du bist im Himmel ; 412. Siehe, wie fein und lieblich ist ; 413. Hütet euch, dass eure Herzen nicht beschweret werden ; 414. Meister, wir wissen, dass du wahrhaftig bist ; 415. Saul, Saul, was verfolgst du mich? ; 416. Herr, wie lang willst du mein so gar vergessen? ; 417. Komm, heiliger Geist, Herre Gott ; 418. Nun danket alle Gott ; 419. O meine Seel, warum bist du betrübet? (Trauerlied).
SWV 420-431, Zwölf geistliche Gesänge, 420. Kyrie Gott Vater in Ewigkeit ; 421. All Ehr und Lob soll Gottes sein ; 422. Ich glaube an einen einigen Gott ; 423. Unser Herr Jesus Christus ; 424. Ich danke dem Herrn von ganzem Herzen ; 425. Dank sagen wir alle Gott ; 426. Meine Seele erhebt den Herren ; 427. O süßer Jesu Christ, wer an dich recht gedenket ; 428. Kyrie eleison, Christe eleison, Kyrie eleison ; 429. Aller Augen warten auf dich ; 430. Danket dem Herren ; 431. Christe fac ut sapiam.
SWV 432–481, 432. Herr, nun lässest du deinen Diener ; 433. Herr, nun lässest du deinen Diener ; 434. Wie wenn der Adler sich aus seiner Klippe schwingt (Aria) ; 435. Historia der Geburt Christi (Weihnachtshistorie) ; 436. Ego autem sum Dominus (Fragment, Singstimme nicht überliefert) ; 437. Veni, Domine (Fragment, Singstimme nicht überliefert) ; 438. Die Erde trinkt für sich ; 439. Heute ist Christus der Herr geboren ; 440. Güldne Haare, gleich Aurore (Bearbeitung einer Komposition von Claudio Monteverdi) ; 441. Liebster, sagt in süßem Schmerzen ; 442. Tugend ist der beste Freund ; 443. Weib, was weinest du? (Osterdialog) ; 444. Es gingen zweene Menschen hinauf ; 445. voir A 2/1 ; 446. voir A 2/2 ; 447. Erbarm’ dich mein ; 448. Gesang der drei Männer im feurigen Ofen (Konzert) ; 449. Herr, unser Herrscher (Ps. 8) ; 450. Ach Herr, du Schöpfer aller Ding ; 451. Nachdem ich lag in meinem öden Bette (Madrigal) ; 452. Lässt Salomon sein Bette nicht umgeben (Madrigal) ; 453. Freue dich des Weibes deiner Jugend ; 454. voir A 2/3 ; 455. Die Himmel erzählen die Ehre Gottes (Motette, Frühfassung von SWV 386) ; 56. Hodie Christus natus est (Konzert) ; 457. Ich weiß, dass mein Erlöser lebet (Motette) ; 458. Litania: Kyrie Eleison, Christe eleison, Kyrie eleison ; 459. Saget den Gästen (Konzert) ; 460. Itzt blicken durch das Himmels Saal (Madrigal) ; 461. Herr, der du bist vormals genädig gewest deinem Lande (Ps. 85) ; 462. Auf dich, Herr, traue ich (Ps. 7) ; 463. voir A 2/4 ; 464. Ich bin die Auferstehung und das Leben ; 465. Da pacem, Domine ; 466. Herr, wer wird wohnen in deiner Hütten (Ps. 15) ; 467. Wo Gott der Herr nicht bei uns hält (Ps. 124) ; 468. Magnificat zu fünf Chören ; 469. Surrexit pastor bonus ; 470. Christ ist erstanden von der Marter alle ; 471. O bone Jesu, fili Mariae ; 472. voir A 2/5 ; 473. Wo der Herr nicht das Haus bauet (Ps. 127) ; 474. Ach, wie soll ich doch in Freuden leben ; 475. Veni, Sancte Spiritus ; 476. voir A 2/6 ; 477. Vater Abraham, erbarme dich mein (Dialogus) ; 478. Die sieben Worte Jesu am Kreuze ; 479. Matthäus-Passion ; 480. Lukas-Passion ; 481. Johannes-Passion.
1672, SWV 482–494, Schwanengesang (Motetten für zwei vierstimmige Chöre und Basso Continuo), 482. Wohl denen, die ohne Wandel leben ; 483. Tue wohl deinem Knechte ; 484. Zeige mir, Herr, den Weg deiner Rechte ; 485. Gedenke deinem Knecht an dein Wort ; 486. Du tust Guts deinem Knechte ; 487. Meine Seele verlanget nach deinem Heil ; 488. Wie habe ich dein Gesetze so lieb ; 489. Ich hasse die Flattergeister ; 490. Deine Zeugnisse sind wunderbarlich ; 491. Ich rufe von ganzem Herzen ; 492. Die Fürsten verfolgen mich ohne Ursach ; 493. Der 100. Psalm. Jauchzet dem Herren alle Welt ; 494. Deutsches Magnificat. Meine Seele erhebt den Herren
SWV 495-503, 495. Unser Herr Jesus Christus in der Nacht, da er verraten ward (Motette) ; 496. Esaia, dem Propheten, das geschah. (Choralkonzert) (unvollständig) ; 497. Ein Kind ist uns geboren (unvollständig) ; 498. Stehe auf, meine Freundin ; 499. Tulerunt Dominum (Konzert, unvollständig) ; 500. An den Wassern zu Babel (Ps. 137) ; 501. Klaglied „Mit dem Amphion zwar“ ; 502. Trostlied „Betrübte Herzen“ ; 503. Ein feste Burg ist unser Gott (unvollständig).
Anhang 1: œuvres aninymes attribuées à Heinrich Schütz, 1. Vier Hirtinnen, gleich jung, gleich schön ; 2. Ach Herr, du Sohn David ; 3. Der Gott Abraham ; 4. Stehe auf, meine Freundin ; 5. Benedicam Dominum in omni tempore ; 6. Freuet euch mit mir ; 7. Herr, höre mein Wort ; 8. Machet die Tore weit ; 9. Sumite psalmum ; 10. Dominus illuminatio mea ; 11. Es erhub sich ein Streit im Himmel ; 12. Kyrie eleison (Litanei) ; 13. Jesu dulcissime.
Anhang 2: Attibutions fautives, 1. Ach bleib mit deiner Gnade ; 2. In dich hab ich gehoffet, Herr ; 3. Nun lasst uns Gott, dem Herren ; 4. Cantate Domino canticum novum ; 5. Herr Gott, dich loben wir ; 6. Domine est terra ; 7. Das ist je gewisslich wahr ; 8. Frisch auf, mein Seel, verzage nicht ; 9. Herr, öffne deinem Knecht den Mund ; 10. Die nur vertraulich stellen ; 11. Machet die Tore weit.
Anhang 3: Œuvres théâtrales perdues, 1. Huldigung Neptuns und der Elbnymphen ; 2. Wunderliche Translocation ; 3. Glückwünschung des Apollinis und der neun Musen ; 4. Dafne ; 5. von Prinz Friedrich initiiertes Singballett ; 6. Comoedia de Raptu Orythiae ; 7. Comoedia de Harpyjarum Profligatione ; 8. Tragoedia von den Tugenden und Lastern ; 9. Die bußfertige Magdalena ; 10. Orpheus und Eurydike ; 11. Theatralische neue Vorstellung von der Maria Magdalena.
Jean-Marc Warszawski
2 avril 2025
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Jeudi 10 Avril, 2025