Baptisé à Gérone, 3 décembre 1729, mort à El Escorial, 20 décembre 1783.
Compositeur, organiste, musicographe.
Son père, Marcos Mateo Pedro Soler, musicien de la fanfare du régiment de Numancia, lui enseigne les premiers rudiments de musique. À l’âge de six ans, il entre à l’école de musique Escolanía du monastère de Montserrat où il étudie, entre autres, sous la direction de Benito Esteve de Capellades, Manuel Espona de Manlleu et Andrés Jaumeandreu de Granollers.
il a aurait été nommé sur concours maestro de capilla à Lérida, mais aucune source documentaire ne le confirme.
En 1752, il est ordonné sous-diacre à la cathédrale de Seo de Urgel. Le 25 septembre de la même année, il intègre l’ordre des Hiéronymites à EI Escorial et y devient organiste permanent.
Après son année probatoire, on le juge « satisfaisant » en latin, mais on loue ses capacités d’organiste et de compositeur.
Pour sa profession de foi en, septembre 1753, il compose un Veni creator à 8 voix et cordes, dont le manuscrit conservé est orné par le portrait d'un moine, qu'on suppose être Soler
Il a certainement été nommé maestro de capilla à l’Escorial après la mort du Padre Gabriel de Moratilla en 1757.
Les familles royales de Ferdinand VI et de Maria Bárbara, puis de Carlos IIIl, séjournaient chaque automne à l’Escorial. Leur service musical comprenait José Nebra et Domenico Scarlatti. Soler a étudié avec Nebra, mais il n’est pas certain qu’il ait reçu un enseignement de Scarlatti, dont il se disait disciple.
Son traité, avec une préface élogieuse de Nebra, est composé de deux livres dont le premier est consacré à la modulation, le second à la notation ancienne et à la résolution des canons.
Il a été critiqué par quelques théoriciens comme Don Antonio Roel del Río (Institución harmonia, Madrid, 1748). Soler publia alors la Satisfacción a los reparos precisos (Madrid, 1765), dans laquelle il s’appuie sur l’autorité de Morales, Palestrina, Gesualdo, Domenico Scarlatti, Martini, Nassare.
On conserve 22 lettres rédigées entre 1661 et 1671, de Soler au duc de Medina Sidonia. En juillet 1765, il précise qu’on l’appelait autrefois El diablo vestido de fraile (un diable habillé en moine).
La même année il est accusé anonymement, dans Diálogo critico reflexico, d’avoir mal compris les canons d’Alonso Lobo et d’avoir commis d’autres erreurs. Il répond par la Carta escrita a un amigo (Madrid, 1766), et commence un échange épistolaire en italien avec le Père Martini.
Son traité est à nouveau contesté par Bruguera dans une Carta apologética, publiée à Barcelone. Cette fois, c’est José Vila, organiste à Sanahuja, qui le défendit dans sa Respuesta y dictamen (Cervera, 1766).
En 1766, il est nommé professeur de musique du fils de Carlos III, le prince Gabriel.
Il est intervenu pas ses conseils pour la construction des orgues de la Cathédrale de Malaga (1776) et de Séville (1778).
En 1772, il confia 27 manuscrits de sonates autographes à Lord Fitzwilliam à El Escorial pour qu’il les publie en Angleterre. Ce fut réalisé par Robert Birchall, vers 1796.
Antonio Soler, Fandango, L'Arpeggiata, Salle Gaveau, Paris, 2012.Plus de 120 sonates pour le clavecin
6 quintettes pour orgue et quatuor à cordes
6 concertos pour deux orgues (conciertos de dos órganos obligados)
10 messes, dont la Missa in Dominica Septuagesimae, à 4 voix
24 hymnes
51 psaumes
9 Miserere
6 motets
5 Requiem
13 Magnificat
14 Benedicamus Domino
132 villancicos (cantiques) : 7 pour Corpus Christi ; 13 pour saint Jérôme et saintr Laurent ; 112 pour Noël, dont Congregante y festero, solistes, deux chœurs, violons, basse continue (1761) ; De un maestro de capilla, soprano, alto, chœur, violons, basse continue (1763), Contredanza de colegio, soprano, chœur à 4, violons, basse continue (1773) ; En piélagos immensos, deux sopranos, deux chœurs, S, S, flûte, 2 trompettes, violons, basse continue
Stabat mater, pour 2 sopranos et basse continue (1775)
Veni creator, à 8 voix et cordes (1753)
28 Lamentations, dont Lamentación a solo (1763), pour soprano, violoncelle, contrebasse, basse continuei
16 Leçons pour l'Office des morts
4 sequences
16 repons, dont Peccantem me quotidie, à 4 voix et basse continue
4 Salve
Œuvres profanes : 3 villancicos gitans ; A Belén a ver, à 6 voix (1753) ; Dos gitanas y un gitano, à 7 voix (1765) ; Con garbo muchachos, à 4-8 voix (1772) ; Los negros venen de zumba, à 6 vopix (1758)
Fandango, pour clavecin
Œuvres liturgiques
La plupart de ses œuvres musicales ont été détruites lors de l’occupation française en 1808.
Llave de la modulación, y antiguedades de la música, en que se trata del fundamento necessario para saber modular: théorica, y práctica para el más claro conocimiento de qualquier especie de figuras, desde el tiempo de Juan de Muris, hasta hoy, con algunos cánones enigmáticos y sus resoluciones, su autor el P. Fr. Antonio Soler, monge del orden de San Geronymo, organista, y maestro de capilla en su real monasterio de San Lorenze (vulgò) del Escurial
Satisfaccion a lor Reparos precisos hechos por D. Antonio Roèl del Rio, a la llave de la modulacion, par su autor el padre Fr. Antonio Soler, maestro de capilla, y organista del Escorial
Carta escrita a un amigo en que le da parte de un diálogo ultimamente publicado contra su Llave de la modulación. Mardrid 1766
Combinación de Monedas y Cálculo manifesto contra el Libro anónimo intitulado: Correspondencia de la Moneda de Cataluña a la de Castilla. Barcelona 1771
Letter in José Casas: Carta escrita a un amigo … en que le da parte de los varios sucesos que tuvo en la ciudad de Sevilla en la obra del órgano que dejó construido. Madrid, 1778)
ANGLÈS HIGINIO, Préface à l'édition de Gerhard R. des 6 Quintets per a instr. D'arc i orgue o clave obligat. Barcelone, Bibl. de Catalunya, Sección de Musica (11) 1933
BOVET GUY, L'Orgue «vis-à-vis» de l'enfant Don Gabriel de Bourbon et les six Concertos pour deux orgues obligés du Padre Antonio Soler. Dans «La Tribune de l'Orgue» (revue suisse romande, 49) 1997, n° 1, 5-8
CAPDEPÓN PAULINO, Die Villancicos des Padre Antonio Soler (1729-1783) (thèse). Ham-burg 1991
CARROLL FRANK MORRIS, An Introduction to Antonio Soler (thèse). University of Ro-chester 1960 [293 p.]
DIECKOW ALMARIE, A Stylistic Analysis of the Solo Keyboard Sonatas of Antonio Soler (thèse). Washington University 1971 [iii-274 p., mus., appendix, bibl., RILM 76:9964dd]
NEWMAN WILLIAM S., The sonata in the Classic Era. Chapel Hill, University Press 1963
RUBIO S., El padre Fray Antonio Soler: vida y obra. Dans «Monasterio de S. Lorenzo el Real, l'Escorial» 1964
SUBIRÁ JOSE (1882-1980), Un insigne músico escurialense: Fray Antonio Soler. Dans « El escorial 1563-1963 » (II), Madrid 1963.
Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-10 novembre 2009
19 octobre 2022
© musicologie.org
À propos - contact |
S'abonner au bulletin
| Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
Musicologie.org,56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41.
ISNN 2269-9910.
Dimanche 11 Août, 2024