Pour l'essentiel, les sonates en trio de Haendel tiennent en deux numéros d'opus : l'opus 2, publié vers 1731, avec six Sonates à deux violons, deux hautbois ou deux flûtes traversières et basse continue, et l'opus 5, publié en 1739, avec sept Sonatas or trios for two violins or german flutes with a thorough bass fot the harpsichord or violoncello. Mais le catalogue général de l'œuvre du compositeur en mentionne d'autres, et notamment, sous les numéros HWV 380 à 385, une série de six sonates pour deux hautbois (ou hautbois et violon) et basse continue, que Haendel aurait écrites vers l'âge de onze ans, mais dont l'authenticité est sérieusement discutée : les qualités d'équilibre et de maturité de ces pages semblent exclure qu'elles soient le fait d'un si jeune musicien ; de plus, les exégètes les plus vétilleux n'ont pu trouver aucun thème issu de ces pièces dans les œuvres ultérieures du compositeur, ce qui constitue en soi une lourde présomption de non-authenticité.
Revenons donc aux six sonates de l'opus 2 et aux sept de l'opus 5, qui présentent de sensibles différences de structure : autant les premières, à une exception près, restent fidèles au moule en quatre mouvements de la sonate d'église, autant celles de l'opus 5, tout en restant marquées par les influences italiennes, prennent des allures de suites car, entre les purs mouvements de sonate (allegro, andante,…), Haendel se plaît à intercaler ici et là quelques mouvements de danse (gavottes, sarabande, gigue, bourrée…). Mais ce qui réunit ces deux séries de sonates aux yeux des spécialistes, c'est bien leur niveau de qualité d'ensemble. On a là certainement les meilleures pages que le musicien ait consacrées à la musique de chambre : outre une belle maîtrise contrapuntique, il y affiche une grande fluidité mélodique aussi bien qu'une appréciable verdeur rythmique. En prime, on y entend quelques morceaux de choix qu'on retrouve en bonne place dans certaines de ses grandes œuvres vocales comme le Messie, Ariodante ou encore Athalie. Au fond, ces sonates en trio, et surtout celles de l'opus 5, avec une mention spéciale pour les quatrième (en sol majeur) et cinquième (en sol mineur), mériteraient une plus juste considération, alors que les interprètes ont tendance à leur préférer les sonates pour instrument soliste, jugées sans doute plus gratifiantes.
Georg Friedrich Händel, Sonate en sol mineur opus 2 no 5 , HWV 390,Ensemble Zefiro.À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
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Dimanche 31 Mars, 2024