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« Le carnaval des animaux » de Camille Saint-Saëns

Camille Saint-Saëns

Le Carnaval des animaux, Suite de facéties musicales et brillantissime exercice d’écriture musicale,  destinée à quelques amis musiciens, a été composé par Camille Saint-Saëns en février de l'année 1886 (sa mère meurt quelques mois plus tard), après une tournée à Berlin, Kassel, Prague, qui ne s'est pas toujours bien passée en raison de son antiwagnérisme virulent.

Il se détend dans un village proche de Vienne en Autriche, et boucle ce chef-d'œuvre de musique et d'humour en quelques jours. Un projet auquel il aurait déjà pensé pour ses élèves de l'école Niedermeyer.

Il s'agit d'une suite de 14 mouvements de courte durée (quelques dizaines de secondes pour les plus courts, 6 ou 7 minutes pour les rares plus longs), s'inspirant chacun d'un animal et jouant avec virtuosité avec des citations facétieuses.

L'instrumentation est originale : 2 pianos, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, flûte, clarinette harmonica (célesta) et xylophone. L'orchestration est différente pour chaque mouvement, l'orchestre étant au complet pour le dernier mouvement.

Le carnaval des animaux a été joué en privé le 9 mars 1886, pour le Mardi gras, chez le violoncelliste Charles Joseph Lebouc (on croirait une blague), gendre du célèbre ténor Adolphe Nourrit (1802-1839).

Les artistes qui interprétèrent l'œuvre, avec Lebouc, pour la première fois, furent Camille Saint-Saëns (piano), Louis Diémer (piano), Paul Taffanel (flûte), Charles Turban (clarinette), Jean-Pierre Maurin (violon), Charles Prioré (alto), Émile de Bailly et Tourcy.

Le Carnaval a été rejoué à la Société de musique de chambre « La Trompette », chez Émile Lemoine, pour fêter la Mi-Carême, le 25 mards.

Il a été redonné à la demande de Franz Liszt Liszt (ami de Saint-Saëns) le 2 avril suivant chez Pauline Viardot.

L'œuvre a été régulièrment jouée, les années suivantes, à l'époque de Mardi-Gras, à « La Trompette » ou en privé, par des interprètes de premier plan.

En 1887, Charles Lecocq écrit à Saint-Saëns : Je suis sorti ravi du Concert Érard. J’ai goûté toute la saveur de votre Symphonie Zoologique, le réalisme des coqs, des poules et des ânes, aussi bien que la poésie doucement murmurante de votre aquarium. Et les fossiles ! Cuvier lui-même eût été satisfait. On sent que vous avez dû composer ça avant le Déluge ; l’exhumation par la clarinette de l’air de la Reine Hortense est un chef-d'œuvre. Mais pour l’Eléphant, je m'attendais à un solo de trompe... En somme, le mardi-gras était plus gai chez Érard que dans la rue.

Mais le 20 août 1906, Sain-Saëns écrit à son éditeur Jacque Durand, qu'il est stupéfait que Le Carnaval soit programmé au casino de dieppe sans son autorisation, et le 24 Dccembre 1907, depuis Le Cairfe : Pour ce qui est du Carnaval des Animaux, je ne veux plus qu'on l’exécute à moins que vous ne l’éditiez, et alors le jouera qui voudra. Seulement, si vous l'éditez, vous me donnerez dix mille francs. Le monde entier joue le Cygne, et si vous avez seulement un franc par exemplaire, cela doit faire une somme énorme !

Ce n'est qu'après la mort du compositeur, en 1921, que ce joyau put être diffusé.