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Cyprien Katsaris et Alexander Ghindin : musique russe pour piano quatre mains

Cyprien Katsaris et Alexander Ghindin

Cyprien Katsaris et Alexander Ghindin, « Russian Piano Music For Four Hands » (œuvres de Glinka et de Tchaïkovski). Piano 21, 2015 (46 N).

4 décembre 2015, par Eusebius ——

Si la production pianistique de l'élève de Field et de ses disciples fut abondante, Glinka n'a laissé que cinq œuvres écrites pour le quatre mains. Ne manque dans le présent enregistrement qu'un impromptu en galop sur la barcarolle de l'Elixir d'amour  (écrit en 1832, en Italie, alors qu'il fréquente Bellini et Donizetti) et on comprend mal pourquoi. Par contre on y découvre l'arrangement de Karaminskaya par Balakirev, et celui de la valse-fantaisie en si mineur pour cette formation. Certes, les pianistes sont maintenant relativement familiers de l'œuvre de Glinka, sinon de ses œuvres pour piano quatre mains. Cet enregistrement a le premier mérite de révéler un programme rare.

Deux pièces de Karaminskaya sont empruntées au folklore authentique et intègrent pour la première fois le répertoire symphonique, ici transcrit par le compositeur et collecteur Balakirev. Le grand voyageur que fut Glinka séjourna en Italie, en France, en Espagne aussi. Aussi s'imprégna-t-il au cours de ses séjours de la création musicale occidentale. La valse-Fantaisie en si mineur en témoigne, délicate, élégante, que seules quelques inflexions orientalisantes permettent de distinguer de la production parisienne du temps. Suit le capriccio sur des thèmes russes, qui s'inscrit dans cette démarche nationaliste qui ouvrira la voie aux Cinq. Les deux Trots de cavalerie et la polka suivante, bien qu'écrites à usage domestique, ne manquent ni de charme, ni de vigueur.

En 1869, Tchaïkovsky publiait en deux cahiers ses 50 Chants populaires russes. Les mélodies étaient empruntées aux recueils édités par Villebois et Balakirev, collecteurs remarquables. Devant le succès remporté par ses harmonisations, Jurgenson, son éditeur lui commanda leur réalisation pour piano quatre mains. Cette œuvre constituera un réservoir thématique où le compositeur puisera fréquemment. Ainsi l'auditeur sera-t-il surpris de retrouver, sans pouvoir toujours l'identifier, tel ou tel motif connu1. Destinées à la pratique familiale, ces petites pièces ne présentent pas de difficulté technique particulière. Cependant, la qualité de leur inspiration, le savoir-faire, sinon la science de Tchaïkovsky en font autant de petits bijoux.

Le jeu de Cyprien Katsaris et de son complice, Alexander Ghindin, n'appelle que des éloges : ce programme neuf, varié, frais comme puissant et divertissant, s'écoute avec un réel plaisir, et donne envie de reprendre le quatre mains !

D'une durée de 66 mn 09, l'enregistrement de 2010 fait l'objet d'une réédition sous le label créé par Cypien Katsaris, Piano 21 (réf . 46 N).

Eusebius
4 décembre 2015

  1. Dans la 2e symphonie (andante), le 4e acte d'Opritchnik, Snegourotchka, la Sérénade pour cordes (finale), le 1er quatuor à cordes (andante), l'Ouverture 1812, l'ouverture de L'Orage, notamment. Moussorgsky dans la Khovantchina (chanson de Marfa), Stravinsky dans Petrouchka, puis L'Oiseau de feu, puisent aux mêmes sources.

 

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