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Par Alain Lambert ——

Le cœur battant de la grande manif populaire. Caen, place de la République le 11 janvier 2015

Caen 15 heures, les gens ont garé leur voiture au loin et convergent à pied par toutes les rues et ruelles vers la place de la République, la bien nommée en ce dimanche laïque. À vélo, c'est impressionnant. Car ce n'est pas une foule de badauds comme le dira sottement dans la soirée Luc Ferry, un des experts médiatiques en démocratie, sur France 2, mais un peuple silencieux qui marche vers son avenir, et non vers celui que d'autres voudraient lui faire suivre. (Ferry, à son actif, a fait ensuite une rapide allusion au problème des prisons, non dans le sens multiplicatif, habituel à ses amis politiques qui ont interdit Hara Kiri jadis, ou qui font brandir des bananes aux enfants. Mais dans le sens où il  faudrait réduire ces foyers de contamination au fanatisme.)

35 000 personnes vont  donc battre le pavé, plus qu'en 95, plus qu'en 2002, en passant bien sûr par la place de la Résistance, puis le château, avant de rejoindre la mairie. Hier déjà, 6000 s'étaient rassemblées sous la pluie devant le Mémorial pour la Paix qui, depuis quatre ans, a accueilli en avril, une rencontre internationale du dessin de presse, où de nombreux caricaturistes du monde entier sont venus témoigner et dessiner, dont l'Algérien Dilem. Un lieu hautement symbolique donc.

Battre silencieusement le pavé, sans slogans partisans, en hommage à toutes les victimes, fraternellement, et en refus de tout ce qui s'oppose à leur liberté, dont la sécurité ne vaudrait rien comme garantie, sans la liberté de s'exprimer, de penser, de prier ou de blasphémer, tout en cohabitant au mieux, avec le minimum de violence et de haine.

Et la musique alors ?

Toutes ces personnes (plus de 4 millions en tout partout) ont battu des mains aussi, en hommage à Charlie et à ses héros disparus dans le sang : « Charlie tap tap tap ! Charlie tap tap tap ! » Rien de plus, très sobre, joyeux et solennel.

Quelques anciens étaient un peu surpris d'entendre là une rythmique qui leur rappelait l'antédiluvien « Algérie Française » qui se scandait comme « OAS vaincra » (ou « Le FN vaincra » qui devait bien s'entendre dans le rassemblement bleu marine du Gard).

Sauf que  le rythme n'est pas le même, mais l'inverse, deux battements longs suivis de trois brefs, comme le début du bien connu « ce n'est qu'un début, continuons le combat ! », de mémoire plus joyeuse, non ? Contre toutes les récupérations.

« Charlie tap tap tap ! » comme « Charlie  t'es pas mort ! » ou  « Charlie t'es bien là !... Continuons le combat ! »

plume Alain Lambert
12 janvier 2014

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