Frank Woeste, « Pocket Rhapsody » : du jazz progressif polyphonique

Frank Woeste, Pocket Rhapsody, Frank Woeste (claviers), Ben Monder (guitare), Justin Brown (batterie), ACT 2016 (9587-2).

17 janvier 2016, par Alain Lambert ——

De ce courant surtout hexagonal, auquel on pourrait aussi inclure le quartet d'Airelle Besson entendu à Caen récemment [voir notre chronique], le trio de Frank Woeste, aux claviers multiples, avec Ben Monder à la guitare et Justin Brown à la batterie, est un nouvel exemple, comme The Watershed [voir notre chronique] qui sort en même temps. Frank Woeste vit depuis longtemps à Paris.

Mélodies pop, arrangements complexes, électriques et éclectiques. Classiques aussi, avec l'apport de Sarah Nemtanu au violon et de Grégoire Korniluk au violoncelle, dans le morceau-titre particulièrement, en trio acoustique, qui bascule en seconde partie dans un quintet polyrythmique. Ou le final, Melancholia, qui porte bien son nom, en trio de cordes avec batterie.

Également des échos des musiques du monde avec Ibrahim Maalouf sur deux titres, Moving Light et Nouakshott, qui s'ajoutent sans pâlir aux disques du trompettiste, dans lesquels le pianiste est souvent présent. Le second, mouvant et très orchestré, se conclue sur un solo de guitare saturée comme les aiment les deux complices.

Sans oublier, sur fond de cordes, la voix de Youn Sun Nah sur The Star Gazer, dont il fut l'accompagnateur. Tout comme de Michel Portal, Médéric Collignon, Sylvain Luc, Marc Turner...

Quant au trio, il s'entend sur Terlingue, Buzz Addict, et Mirage, où les divers claviers, piano, orgue, Fender Rhodes et synthé basse, sont superposés et expérimentés, entre les interventions de guitare et de batterie.

Le cédé sort le 22 janvier et le concert de sortie aura lieu le 12 mars au Duc des Lombards.

Alain Lambert
17 janvier 2015