Julian Lage avec Scott Colley et Kenny Wolleson

Julian Lage, Arclight. Scott Colley (contrebasse), Kenny Wolleson (batterie), Julian Lage (guitare). Marck Avenue Records - Harmonia Mundi 2016.

25 mars 2016, par Alain Lambert ——

Le public coutançais avait fort apprécié le jeune guitariste avec Gary Burton à « Jazz sous les pommiers » en mai 2013 [voir notre chronique]. Quatre cédés avec le vibraphoniste et autant à son nom en un peu plus de dix ans, sans compter tous les autres, et même pas la trentaine !

Voici donc son 4^e opus, en trio, où l'on retrouve Scott Colley à la contrebasse, du New Gary Burton 4tet, et Kenny Wolleson à la batterie, qui s'amuse visiblement dans les multiples ambiances proposées. Avec un parti pris original, des morceaux chantants ou mélancoliques d'avant la période bop (Persian Rug, Nocturne, I'll Be Seeing You), bien avant (Harlem Nocturne, de WC Handy) et d'autres écrits par lui, dans une tonalité proche du quartet de Keith Jarrett.

Julian Lage, Nocturne.

Les onze titres s'enchaînent en souplesse, malgré les contrastes, et les sonorités de la Telecaster. Fortune Teller et Nocturne se font écho mélodiquement, Persian Rug sonne country, comme son nom ne l'indique pas, tout comme Supera, plutôt picking.

Après les deux superbes thèmes plus modernes, Stop Go Start et Activate, Presley laisse le contrebassiste exposer le thème avec rondeur et majesté, comme un hommage au duo Metheny Haden. Puis la batterie propulse un Prospero presque orientalisant, un peu à la Hank Marvin des Shadows. Avant I'll Be Seeing You, où Julian Lage nous époustoufle par son jeu à la Jim Hall.

Changement de décor avec Harlem Blues retrouvant l'ambiance rockabilly, toujours par le jeu des ruptures. Ryland, en final, donne à la guitare une ampleur méditative qui s'exacerbe et persiste quand le cédé, à paraître le 1^er avril sans pépin ni poisson, se clôt dans le silence.

Alain Lambert
25 mars 2016