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L'hymne à Beethoven de Michele Mariotti : symphonie no 9 en mineur, avec choeurs

La générale... Photographie © Ch. Fillieule - Festival de Saint-Denis.

Basilique de Saint Denis, 23 juin 2016, par Frédéric Norac ——

Il n'y a pas que sur les stades que l'on transpire à grosses gouttes en ce début d'été soudain et déjà presque caniculaire. C'est ruisselant, comme s'il sortait de sa douche — et à l'évidence comblé — que le chef italien Michele Mariotti, enfant chéri du Rossini Opera Festival, émerge de la petite heure dix qu'a duré, sous sa direction, la 9e symphonie de Beethoven donnée en clôture du Festival de Saint-Denis.

Direction équilibrée aux tempi soutenus, rapide mais sans hâte, où s'entend un sens de la dynamique et des nuances remarquable, allié à celui du cantabile particulièrement sensible dans un troisième mouvement captivant de lyrisme et d'intériorité. « S'entend » n'est peut-être pas exactement le mot, « devine » serait plus juste, car l'acoustique de la Basilique dont ont été enlevés les vélums de fond de scène, neutralise un peu les contrastes, lamine souvent les plans sonores et brouille parfois jusqu'à une certaine confusion la  superposition et l'entremêlement des voix  et les ruptures de tempi parmi les plus audacieuses de l'œuvre de Beethoven. De fait, l'on se dit que les auditeurs de France Musique et de France 3 qui retransmettaient le concert, en auront eu — grâce au truchement des micros — une image plus complète, car manquent un peu ici les voix médianes, et une certaine saturation du son dans les grands déploiements nuit à l'intelligibilité du discours.

... Et en habit de concert en concert. Photographie © Ch. Fillieule - Festival de Saint-Denis.

Il n'empêche, lorsque arrive le célèbre quatrième mouvement, le grand frisson est bien là, véhiculé par un sens du grandiose éclatant dans le geste du chef, la splendeur du tissu orchestral, des solistes de tout premier plan où se distinguent singulièrement la basse imposante de Riccardo Zanellato (malgré un allemand peu articulé), le brillant ténor de Torsten Kerl (de loin le plus inspiré des quatre), le soprano puissant de la mexicaine Maria Katzarava (Marianna Pizzolato restant un peu en retrait), et surtout les chœurs superlatifs de Radio France, tous unis dans cet élan et cette ferveur qu'exige cette  « Ode à la Joie » qui est aussi une ode à l'humanité et à la fraternité.

Somptueuse conclusion au final pour une édition dont le programme a su mêler quelques « classiques » de son répertoire habituel (symphonie de Mahler, requiem de Brahms) à de nombreuses découvertes (requiem de Donizetti, ou Stockhausen) et ainsi s'adresser à tous les publics et donner place à toutes les musiques.

Frédéric Norac
Saint-Denis, 23 juin 2016

 

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bouquetin

Samedi 25 Juin, 2016 10:18