26 artistes répartis en 13 concerts et 5 masterclasses : la 15e édition du festival « Les Amateurs Virtuoses ! » s'est organisée pendant une semaine à Reid Hall, lieu magique et calme en plein milieu du quartier de Montparnasse. Venus du Canada, de Russie, du Taïwan, d'Allemagne, des États-Unis, de Chine, du Japon, et de France, les pianistes exercent des professions d'ingénieur, d'avocat, de médecin de consultant… Ils sont aussi chercheur, professeur, pilote de ligne, haut fonctionnaire. Certains d'entre eux ont fait des études de musique poussées dans un conservatoire ou dans une école de musique, d'autres sont autodidactes. Mais ils ont tous cet amour pour la musique et pour le piano, et la plupart ont obtenu des prix dans des concours : ceux des Grands Amateurs (Paris, Saint-Pétersbourg, Berlin, Chicago…) Concours Chopin pour Amateurs de Varsovie, Van Cliburn des Amateurs…
Cette édition a rendu hommage à la musique américaine, en sorte que chaque pianiste a joué dans son récital des pièces de compositeurs américains, tels que Gershwin, Barber, Copland, Bernstein, Sousa, mais aussi Leo Ornstein (1893-2002), Edward MacDowell (1860-1908), Charles Tomlinson Griffes (1884-1920), Louis Moreau Gottschalk (1829-1869), et encore William Elden Bolcom (né en 1938).
Le concert de clôture était entièrement consacré à deux pianos. Huit duos se sont ainsi succédé, sur un Yamaha et un Bösendorfer demi-queue. Le niveau des musiciens est loin d'être celui des « amateurs » que l'on imagine habituellement. L'un d'entre eux, Olivier Korber, 1er prix du Concours des Grands Amateurs de Piano de Paris de cette année, possède à la fois la technique et la musicalité dignes d'un professionnel. Nous l'avons également écouté en récital, le 28 juin, dans un programme éclectique (Roman Sketches de Griffes, sonate no 28 de Beethoven, extraits des Pièces lyriques de Grieg et 12 études opus 25 de Chopin) où il a fait preuve d'une très belle expressivité, notamment dans les pièces debussystes de Griffes. Dans La Valse de Ravel qu'il a interprétée avec Thomas Prat au concert final était débordante de vie et de passion.
De manière générale, les détails d'exécution que les concertistes soignent, comme le timing entre les deux pièces ou les deux mouvements, ou la dose de pédales en fonction de l'instrument ou de la salle, sont souvent absents, mais peu importe ! Pour ces pianistes, et aussi pour les auditeurs, c'est le plaisir de la musique qui prévaut. En définitive, c'est une fête pour et par des amoureux de piano, dans une atmosphère conviviale d'un cercle d'amis.
Les participants au festival peuvent également suivre des leçons de musiciens et pédagogues de renom. Cette année, Jay Gottlieb, Rena Shereshevskaya, Jean-Claude Pennetier, Christian Ivaldi de Célimène Daudet leur ont transmis leur savoir-faire.
Le festival s'est déplacé en espace d'une journée à Saint-Pétersbourg, le 9 juillet dernier, pour des programmes solos, quatre mains et deux pianos.
Strapontin au Paradis
11 juillet 2016
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