Caen, 31 janvier 2024 —— Alain Lambert.

Un mardi jazz à Caen, du conservatoire au café du théâtre

Jazz Mods en création au conservatoire. Photographie © Alain Lambert.

Tout commence au conservatoire de Caen avec Sitting on my sofa, une création jazz autour des thèmes du groupe rock anglais The Kinks, moins connu — pour ma part du moins — que les Beatles leurs contemporains, mais visiblement tout aussi créatif. Avec plusieurs périodes, pop, psychédélique, folk, heavy métal, rock opéra…

Le concert des Jazz Mods, conduit par Victor Michaud aux explications et au mellophone, un cor carré en forme de gros bugle, avec François Chesnel au piano, Pierre Perchaud aux guitares, Frederic Chiffoleau à la contrebasse et Steve Arguiles à la batterie, commence acoustique, répétitif, tambourinant, pour le premier thème. Mais change radicalement avec la guitare électrique à fleur de cordes qui fait monter en puissance le groupe. Et libère les musiciens de la simple répétition chantée, en particulier le pianiste, qui a aussi participé aux arrangements. Et le batteur qui s’y donne bien.

A strange effect, thème de 1965 à la guitare distordue, donne au concert une tonalité insolite, en sus du gros chant cuivré, qui va primer jusqu’au dernier thème, plutôt sombre, même si entremêlé de mélodies plus légères.

Une chouette relecture jazzy qui donne envie de redécouvrir ce groupe, et de réentendre en CD les Jazz Mods.

Comme je traverse le boulevard à vélo pour aller au théâtre, un gamin demande à son père : C’était quoi l’instrument, un mégalophone ? Une question super banco pour le célèbre jeu du midi : quel est le nom du cor carré en forme de bugle ? À ne pas confondre avec la guitare à soufflet dite mélophone !

Guillaume Marthouret invite Nicholas Thomas au Jazz café.

Au café côté cour, le premier morceau vient de prendre fin, et le quartet entame un thème d’Horace Silver. Le saxophoniste ténor argenté Guillaume Marthouret du Camion Jazz de Louvigny a invité le vibraphoniste Nicholas Thomas, le contrebassiste Raphaël Dever et le batteur Grégory Serrier. Des standards peu connus permettent de mettre en valeur le souffle long à la Hawkins du sax, l’ossature bien stable de la basse, l’énergie impulsive du batteur.

Et la virtuosité du jeune vibraphoniste aux impros passionnées. Sur le dernier thème avant le rappel, un blues, on sent qu’il est parti très loin au fil de son long solo, et après les accords en fin de grille, pour inviter son voisin à prendre le relais, on devine qu’il est encore dans son monde arpégé, dans un autre univers duquel il met du temps à revenir, juste pour la reprise du thème. Un beau concert dans l’ambiance cabaret de proximité.

Prochain jazz café du théâtre de Caen le 20 février avec le quartet Mind Watcher du pianiste Jérémy Bruger.

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

bouquetin

Jeudi 1 Février, 2024 23:50