Née aux Roches, à Bièvres, 15 janvier 1805, morte à Paris, 26 avril 1877.
Elle est la fille de Louis Bertin, fondateur, propriétaire et rédacteur en chef du Journal des débats.
Atteinte de poliomyélite, elle est partiellement paralysée et se déplace avec des béquilles.
Un an avant sa naissance, son père acquit le château des Roches à Bièvres et y organisa de 1815 à son décès, en 1841, un salon littéraire où il convia entre autres Victor Hugo et sa maîtresse Juliette Drouet, Charles Gounod, Hector Berlioz, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Franz Liszt et François-René de Chateaubriand.
Élevée dans ce milieu artistique et littéraire, Louise Bertin se consacre à la peinture, à la poésie et à la musique. Elle est certainement initiée au piano par sa mère, Geneviève-Aimée-Victoire Boutard, elle prend des leçons de chant avec François-Joseph Fétis, et de composition avec Antoine Reicha.
Le château des Roches à Bièvres.
En 1825, Fétis dirige, au château des Roches, une représentation privée de son premier opéra, Guy Mannering, dont elle a rédigé le livret d’après le roman éponyme de Walter Scott, publié dix ans auparavant.
En 1827, Le loup-garou, sur un livret de Scribe, est produit à l’Opéra-Comique, Fausto et créé en 1831 au Théâtre italien, La Esmeralda, sur un livret de Victor Hugo, d’après sa Notre-Dame de Paris, est produite à l’Opéra en 1836. Berlioz, critique au Journal des Débats, aida Louise Bertin dans la préparation de la production, mais contrairement à la rumeur, il n’a pas composé la musique, sinon suggéré d’améliorer la fin de l’air de Quasimodo à l’acte 4. Il n’aimait pas l’irrégularité des phrasés et la lourde orchestration, mais admirait certaines parties.
Malgré le prestige d’Hugo et des Bertin, peut-être à cause de ce prestige, l’opéra ne fut pas un succès.
Cet échec la détourna de l’opéra, et sa musique, principalement une série de douze cantates, n’a été jouée qu’en privé.
En 1841, Berlioz lui dédicaça ses Nuits d’été, 6 mélodies sur des poèmes de Théophile Gauthier.
Elle a publié deux volumes de poésie, Glanes en 1842 et Nouvelles glanes en 1876.
Ne pas confondre avec la compositrice Louise Bertin, née Lalanne.
La Esmeralda, Maya Boog (Esmeralda), Manuel Nunez CamelinoPhoebus), Francesco Ellero d'Artegna (Frollo), Frederic Antoun (Quasimodo), Yves Saelens (Clopin), Choeur de la Radio Lettone, Orchestre National de Montpellier Languedoc-Rousillon, sous la direction de Lawrence Foster.1825, Guy Mannering, Opéra-comique en 3 actes, sur un livret de la compositrice d’après Walter Scott, créé à Bièvres, 25 août 1825.
1826, Ultima scena di Fausto, pour piano.
1827, Le loup-garou, Opéra-comique en 1 acte, sur un livret d’E. Scribe et E. Mazères, créé à l’Opéra-Comique de Paris, 10 mars 1827.
1831, Fausto, Opéra semiseria, en 4 actes d’après J. W. von Goethe, créé à Paris, Théâtre italien, 7 mars 1831.
1836, La Esmeralda, Opéra en 5 actes, sur un livret de Victor Hugo, créé à l’Opéra de Paris, 14 novembre 1836 (existe une édition piano-chant par ranz Liszt).
1842, 6 ballades.
s.d., Trio avec piano.
s.d., 5 symphonies de chambre.
s.d., Prière avec chœurs.
s.d., 12 cantates, Hymne à Apollon, Jean le Parricide, La chasse et la guerre, Le départ du Comte, Le plus beau présent des dieux, Le retour d’Agamemnon, Les chasseurs, Les enfants des fées, Les esprits, Les juifs, Ronde de jeunes filles, Vanité.
Jean-Marc Warszawski
28 juin 2023
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