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Stéphan Elmas
1862-1937

Stéphan Elmas en 1887.

Biographie, catalogue des œuvres ; bibliographie ; discographie.

Né le 24 décembre 1862 à Smyrne (Izmir), mort le 11 août 1937 à Genève.

Compositeur, pianiste et professeur

Il est issu d’une famille d’entrepreneurs fortunés. Sa mère meurt au cours de l’accouchement.

Attiré par le piano, il bénéficie, à partir de ses huit ans, des leçons privées d’un certain M. Mooser [Mauser], professeur d’origine allemande. À l’âge de treize ans, il est capable de donner un récital d’œuvres de Franz Liszt.

Son professeur le pousse à continuer ses études musicales auprès de Liszt à Weimar. Contre l’avis de sa famille, il s’y rend, accompagné de son oncle, en 1879. Après l’avoir écouté, Liszt lui conseille de continuer d’étudier à Vienne, avec Anton Door, un pianiste et professeur renommé qui enseignait alors à la Gesellschaft der Musikfreunde, et la composition avec Franz Krenn, maître de chapelle de la Michaelerkirche, qui enseignait également au Conservatoire de la Gesellschaft der Musikfreunde. Toutefois, Stéphan Elmas reste en contact avec Franz Liszt.

Il compose en 1881, six études, dédicacées à Franz Liszt, qui sont publiées en 1884, et en général des valses, des mazurkas, des nocturnes, des polonaises, des ballades.

Il se produit pour la première fois à Vienne en 1885.

En 1886, il retourne à Smyrne pour assister aux funérailles de son père, puis retourne à Vienne, qui lui semble être plus propice à sa carrière.

Le 24 février 1887, il donne un récital dans la salle Bösendorfer de Vienne, puis entame une première tournée en Autriche, en France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Il joue des œuvres de Frédéric Chopin, Robert Schumann, Felix Mendelssohn, Cécile Cheminade, et les siennes.

En février 1896, il donne des concerts à Paris. Il édite de nouvelles œuvres à Paris et devient correspondant de « La Réforme », un journal de Smyrne.

En 1897, il contracte la typhoïde, qui détériore ses capacités auditives.

Le 5 février 1900, il donne, Salle Érard, son 1er trio avec piano, son 3e  concerto pour piano et diverses pièces.

En 1908, il met fin à ses tournées et a pratiquement composé l’ensemble de son œuvre.

En 1911, Il se lie avec la peintre portraitiste renommée Adeline Aimée Rapin (1868-1956), laquelle privé de bras, peint avec ses pieds. En 1912, il se fixe à Genève.

En 1913, il projette de rentrer à Smyrne, mais y renonce à cause de la situation tendue.

À partir de 1914, Adeline Aimée Rapin et Stéphan Elmas vivent ensemble dans le quartier du littoral Gustave-Adore à Genève. Adeline Aimée réalisera plusieurs portraits du musicien.

En 1915-1916, il est bouleversé par le génocide des Arméniens mené par les autorités ottomanes soutenues par des troupes auxiliaires et des civils.

La surdité et la dépression gagnant, il ne compose pratiquement plus et se coupe du monde, soutenu toutefois par Adeline Aimée Rapin. Il s’occupe de la promotion des œuvres de sa compagne.

Stéphan Elmas, Mélodie Arménienne, Armen Babakhanian (piano).
Stéphan Elmas, 3e mazurka en si bémol majeur, Armen Babakhanian (piano).
Stéphan Elmas, Concerto pour piano no 1, en sol mineur, I. Allegro maestoso, II. Larghetto, III. Allegro animato, Armen Babakhanian (piano), Armenian International Festival Symphony Orchestra, sous la diretin d'Alexander Siranossian


Stéphan Elmas, 2e Barcarolle en do mineur, Armen Babakhanian (piano).


Stephan Elmas, par Adeline Aimée Rapin, 1912.

Adeline Aimée Rapin et Stephan Elmas.

En 1920, après le traité de Sèvres qui reconnait l’indépendance d’une grande Arménie, il prend la nationalité arménienne.

En 1922, sa famille a pu fuir à Athènes après l’incendie de Smyrne reprise par les Turcs. Il perd tous ses biens, sa correspondance avec Franz Liszt, des manuscrits, et doit penser à gagner sa vie. Il fait venir sa famille en Suisse. Adeline Aimée Rapin réalise sa toile « Arménie martyre », ainsi que deux portraits de la mère d’Elmas, Yepraxi Elmas.

Entre 1922 et 1936, il correspond avec Hagop Krikor, un jeune écrivain qui résidera à Paris, et lui dicte ses mémoires.

En 1922, l'éditeur musical Steingräber commence l'édition systématique de ses œuvres.

En 1923, il obtient de la compagnie d’assurance une compensation financière pour la perte de ses biens de Smyrne. Il acquiert un piano à queue Erard. Sur les conseils d’Hagop-Kricor son œuvre est envoyée en Arménie soviétique par les soins d’Alexandre Spendiarian, compositeur et directeur du conservatoire d’Erevan.

En 1925 il est fait citoyen d’honneur de Genève.

En 1929, il compose sa dernière œuvre, 12 poèmes arméniens pour piano, qu’il dédie au peuple arménien.

Il est enterré au Cimetière de Plainpalais, dit « Cimetière des Rois », réservé aux Genevois les plus éminents. Aimée Rapin le rejoindra 13 ans plus tard.

En décembre 1943, la maison d’édition Steingräber et les entreprises affiliées (imprimerie, reliiure) furent détruites dans le bombardement de Leipzig par les alliés. Le matériel éditorial des œuvres de Stéphan Elmas y disparut parmi 4 500 autres ouvrages.   

Le piano, les manuscrits et les souvenirs d’Elmas sont conservés depuis 2007, au Musée d’art et de littérature Charents d’Erevan, en Arménie.

Il laisse un catalogue d’œuvre assez important, 130 œuvres. Il a dédicacé une quinzaine d’œuvres pianistiques à « son ami Victor Hugo ». Elmas n’avait que 22 ans lorsque Hugo est décédé. À cette époque, il étudiait à Vienne. On imagine qu’il a été inspiré par ses lectures.

 Jean-Marc Warszawski
22 septembre 2023
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Catalogue des œuvres

Arabesque, pour piano (Steingräber 1922).

Aisne et Marne, en fa majeur, « Marche héroïque des Alliés », pour piano, vers 1918.

2 Aubades, dédicacées à Victor Hugo.

1re Ballade pour piano, en mi bémol majeur, 1881 (Steingräber, Leipzig 1923).

2e Ballade pour piano, en si majeur.

1re Barcarolle pour piano, en mi bémol mineur (Steingräber, Leipzig 1923).

2e Barcarolle pour piano, en do mineur.

2 Berceuses, pour piano

2 Boléros pour piano.

Chant I et II, dédicacés à Victror Hugo (Steingräber 1923).

Chanson II (Steingräber 1923).

Chanson III (Steingräber 1935).

Cœur d'amie, valse pour piano en mi bémol majeur.

Complainte, pour piano, dédicacée à Voctor Hugo (Steingräber 1923).

Complainte II (Steingräber 1935).

5 Danses Arméniennes, pour piano.

Danse mélodique no 5 (Steingräber 1922).

Dithyrambe, pour piano (Steingräber 1935).

Églogue, pour piano, dédicacé à Victor Hugo.

Élégie, dédicacée à Victor Hugo, 1881

Élégie II, pour piano (Steingräber 1935).

Épithalame, pour piano (Steingräber 1935).

6 Études, pour piano, fa majeur, bemol majeur, la mineur, la mineur, mi bémol majeur, re mineur, dédicacées à Franz LIszt, 1881 (Wetzler, Vienne 1884 ; Steingräber 1923).

Fantaisie pour piano, en do dièse mineur (Steingräber 1922)..

Fantaisie - Mazurka pour piano, en la bémol majeur (Steingräber 1922).

Idylle, dédicacée à Victor Hugo, 1884.

1er Impromptu ? en mi bémol majeur (Steingräber 1923)

2e impromptu ? en sol mineur (Steingräber 1935).

Impromptu - Mazurka, pour piano (Steingräber 1922).

Marche funèbre, pour piano (Steingräber 1922).

Mélodie, pour piano (Steingräber 1935).

Mélodie II, pour piano (Steingräber 1935).

27 Mazurkas, pour piano.

7 Nocturnes, pour piano.

Ode, pour piano, dédicacée à Victor Higo, 1881.

Ode II, pour piano (Steingräber 1935).

6 Polonaises, pour piano.

Polonaise-fantaisie (Steingräber 1922).

25 Préludes, pour piano.

Romance, pour piano, dédicacée à Victor Hugo, 1881.

1 Rondo, pour piano (Steingräber 1922).

2 Scherzos, pour piano.

4 Sonates, pour piano.

Sonnet, pour piano, dédicacé à Victor Hugo (Steingräber 1923).

Sonnet II, pour piano (Steingräber 1935).

Stances, pour piano, dédicacées à Victor Hugo (Steingräber 1923).

Stances II, pour piano (Steingräber 1935).

9 Valses, pour piano.

12 poèmes arméniens, pour piano (1929)

Romanza, pour piano, en mi bémol maheur.

Romance, pour 2 pianos.

Pièce de concert, pour 2 pianos.

Quatuor avec piano en mineur.

Trio avec piano en si bémol majeur (Steingräber 1923).

Adagio pour violon et piano.

Nocturne no 2 pour violon et piano.

Nocturne no 4 pour violon et piano.

Romance pour violon et piano

Concerto de jeunesse (non orchestré), dédicacé à Anton Rubinstein.

Concerto pour piano no 1 en sol mineur (1882).

Concerto pour piano no 2, 1887 (1923)

Concerto pour piano no 3 (1900)

Andante cantabile et rondo pastorale, pour piano et orchestre (Steingräber 1922).

Nocturne no 4 (orchestration pour cordes du nocturne no 4 pour piano de 1887)

Romance, pour orchestre à cordes

L'Arménie Martyre, pour choeur (hommage aux victimes de 1915)

Offrande, pour chœur

Bibliographie

Alexandre Siranossian, Stephan Elmas, 1862-1937 : le Chopin arménien. fondation Stéphan Elmas 1994.

—, Stephan Elmas (1862-1937), dans « Achkhar », (446),‎ Paris 2008.

Discographie

The soul of Smyrna, intégrale des sonates pour piano de Stephan Elmas, Heghine Rapyan (piano). Solo musica (2023). Enregistré les 26-17 novembre et17-18 décembre 2022, au Klavierhaus Schimpelsberger, Wels en Autriche.

Lire la présentation de cet album.


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