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Jean de Grouchy
v. 1255-v. 1320

Grocheo ; Johannes de Grocheio

Il est vers les années 1300, à Paris.

Écrits relatifs à lamusique

De musica

Commentaires et citations

Divise le domaine musical en trois catégories

1- Musica simplex. (profane et vulgaire)
2- Composita (d'après les canons de la mesure)
3- Ecclesiastica

Autrement dit, musique populaire, musique savante, et musique d'église. D'une façon générale, les théoriciens s'en tiennent académiquement à la proposition de Boèce, à savoir, musique du monde, musique humaine et musique instrumentale. Il y a donc une reconnaissance des genres musicaux, qui révèle un ecertaine indépendance intellectuelle de Jean de Grouchy par rapport aux institutions. Son traité réserve une place à ses propres observations. Ainsi, donne-t-il des transcriptions de danses populaires, par lesquelles on peut se rendre compte que les modes employés sont proches de nos modes mineurs et majeurs (J. Wolf : Die Tänze des Mittelalter. "Archiv für Musikwissenschaft" (I) 1918-1919).

Il en fera d'ailleurs la remarque : Les règles de la tonalité ecclésiastique ne sont pas applicables aux chansons, ductiae, estampies (Non per tonum cognoscimus cantus vulgarem, ductiam, stanpidem).

Musique plane et musique mesurée

On divise la musique en musique plane ou non mesurée et en mesurée. On entend par musique non mesurée celle de l'église selon Saint Grégoire, et déterminée par plusieurs tons.

Le conduit

Au XIIIe siècle, on ne compose plus guère de nouveaux conduits, mais les anciens sont toujours en usage. Jean de Grouchy cite le genre dans son traité : c'est un genre musical destiné aux fêtes et aux banquets. (Gérold Théodore. Histoire de la musique des origines à la fin du XIVe siècle. H. Laurens Paris 1936. Pages 256, 357)

Motet et organum

Le ténor est la partie sur laquelle les autres sont construites, de même que la maison s'élève sur un fondement... Celui qui veut composer (un motet) doit donc d'abord donner au ténor une bonne ordonnance, en fixer la mesure et le mode. Dans les motets, de même que dans les organa, le ténor est un chant composé antérieurement et emprunté à une mélodie ancienne... Après avoir bien disposé le ténor, on composera au dessus de lui le motettus, qui sera en général à la distance d'une quinte du ténor, mais peut monter plus haut ou descendre.

À ces deux voix on ajoute le triplum qui est proportionnellement au ténor à l'intervalle d'une octave, mais peut descendre jusqu'à la quinte. Quoique ces trois voix forment déjà une consonance complète, on peut leur adjoindre encore le quadruplum qui déterminera la consonance tandis que les autres voix monteront ou descendront ensemble ou s'interrompront ou auront des pauses. Tandis que dans la composition d'organa on changera souvent de mode, dans les motets on conservera plutôt le même mode. Dans les commotelli il y a plusieurs textes. Si dans ces textes le nombre des syllabes ou des mots dépasse celui des autres, on peut les égaliser par l'emploi de brèves et de semi brèves. Jean de Grouchy ajoute que ces chants ne sont pas pour les gens du peuple qui ne sauraient ni en comprendre les subtilités, ni y prendre du plaisir. C'est dans les fêtes organisées par les lettrés et les personnes qui recherchent les finesses de l'art que l'on chante les motets. Au cours des réjouissances populaires, on chante des cantilènes et des rondels.

Ductia et carole

La ductia est une composition sans paroles (Sonus illiteratus) mesurée avec un battement approprié. Je dis sans paroles, parce que la voix humaine puisse l'exécuter et qu'il puisse être représenté par des signes de notation, on ne peut l'écrire avec des lettres parce qu'un texte lui fait défaut. Et je dis avec des battements réglés parce que les rythmes règlent la ductia elle-même et les mouvements de l'exécutant et qu'ils incitent l'âme humaine à faire des mouvements élégants correspondant à l'art qu'on appelle la danse, et déterminent le mouvement dans les ductiae et les caroles.

L'estampie

La stantipe est une composition musicale sans parole ayant une progression mélodique compliquée (habens difficiles concordantiarum discretionem) et divisée en points (puncti). À cause de sa difficulté, il occupe entièrement l'esprit de l'exécutant et de l'auditeur, et souvent il distrait l'esprit des riches de mauvaises pensée. Et je dis que son caractère est déterminé par les points, parce qu'il manque de la mesure précise que nous trouvons dans la ductia, et qu'il ne se distingue que par les points. Quelques uns fixent les points pour l'estampie à six, d'après les six voyelles, d'autres se basant sur les sept concordances ou laissant guider par leur instinct naturel, à sept, par exemple Tassyn; C'est de ce genre que sont les estampies à sept cordes ou les compositions difficiles de Tassyn.

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Manuscrits

Éditions

Bibliographie

Jean-Marc Warszawski
Novembre 1995-5 avril 2009
© musicologie.org


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Jeudi 17 Novembre, 2022