Né à Přerov en Moravie le 6 décembre 1919, assassiné par les nazis à Fürstengrube (Katowice) en Pologne en 1945 (?).
Fils de Jindřich Klein et de eIlona Marmorstein, il est le plus jeune de quatre enfants. Il commence ses études musicales à l'âge de six ans, avec le directeur de l'école de musique de Přerov, ville située à 80 kilomètres à l'Est de Brno.
Přerov en 1935.
En 1931, il est envoyé auprès de sa sœur, étudiante en musique à Prague, pour étudier le piano avec Růžena Kurzová, grande représentante de l'école de piano tchèque avec son mari Vilém Kurz, dont il devient le meilleur élève au Conservatoire de Prague en 1938, où il suit également des cours de composition avec Alois Hába.
Parallèlement, en 1939 (il se fixe à Prague), Gideon Klein s'inscrit en musicologie à l'université Karlově.
En novembre 1939, les universités sont fermées par les autorités nazies, et Klein doit quitter le Conservatoire en 1940.
Le régime raciste lui interdit également de quitter de pays et de se rendre à Londres où il est admis à la Royal Academy of Music, pour y étudier. Il lui est interdit de travailler et se produit alors sous le pseudonyme de Karel Vránek, dans de petits théâtres d'avant-garde de Prague, dans des concerts privés, chez lui ou des particuliers..
Il est arrêté et déporté au Ghetto de Terezín (Theresienstadt) en novembre 1941, le premier convoi. Il y prend une part active à la vie musicale, autorisée par les nazis pour des raisons de propagande, en organisant des concerts, en se produisant au piano (sonate 31, opus 110 de Beethoven, sonate de Janáček, toccata et fugue en do majeur de Johann Sebastian Bach dans la transcription de Busoni), dans des concerts de musique de chambre (trio en si bémol majeur opus 99 de Schubert, quatuors de Brahms et de Dvořák), en dirigeant, en écrivant des arrangements, en en continuant à composer, en enseignant les enfants. Il côtoie entre autres Pavel Haas, Hans Krása, Sigmund Schul, Viktor Ullmann, Karel Berman, Rafael Schächter, Karel Ančerl.
Sa sœur Eliška, également pianiste de grand talent, est déportée à Terezín en juin 1942, mais ne prendra aucune part à l'activité musicale du Ghetto. Elle travaille d'abord dans un foyer de jeunes, puis à la boulangerie.
Le 16 octobre 1944, Gideon est déporté à Auschwitz (comme toute la famille Klein). En raison de sa jeunesse et de sa santé, ou bien selon ce que rapporte un autre prisonnier, parce qu'il jouait du piano, il est assigné aux travaux forcés dans les mines de charbon de Fürstengrube, près de Katowice, qui sont gérées par les autorités du camp d'extermination d'Auschwitz. Ses compagnons Pavel Haas, Hans Krása, et Viktor Ullmann sont gazés dès leur arrivée. Devant l'avance de l'Armée rouge (qui libèrera le camp Auschwitz le 27 janvier 1945), le camp de Fürstengrube est évacué le 19 janvier avec 1300 prisonniers. On ne sait si Gideon Klein en était, ou s'il figurait parmi les 400 survivants embarqués au port de Lübeck sur le navire Cap Arcona, coulé par les alliés le 3 mai 1945.
La maturité spontanée de ses compositions à Terezín n'ont pas manqué d'étonner. En fait, avant d'être déporté, il avait confié (dans une valise), ses partitions a ses amis de la famille du docteur Wolf. Ce n'est qu'en 1990 que cette valise a refait surface et qu'on put prendre connaissance de son travail de compositeur qui a commencé dès l'année 1933, qui montre une exploration avant-gardise : dodécaphonismeet l'utilisation des quarts de ton, jazz.
Après la défaite du nazisme, Eliška Kleinová (1912-1999), la sœur de Gideon, seule rescapée de la famille, a beaucoup fait pour la postérité de son frère, dont une partie des œuvres de Terezín a été sauvée, avant la révélation de 1990. Elle a supervisé la publication de ses œuvres et en 1994, a créé la Fondation Gideon Klein.
Elle même, professeur au Conservertoire, a publié des ouvrages pédagogiques.
Gideon et Eliška Klein.
Trio à cordes(1944), David McCarroll (violon), Yonah Zur (alto), Michal Korman (violoncelle). Enav Hall, 10 mars 2012.1929 (14 novembre), Suite lyrique pour piano, dédicacée à sa mère : 1. Prélude, 2. Capriccio , 3. Epilogue, 4. Nuit , 5. Troubadour.
1933 (17 avril), Malá suita (Petite suite), pour piano : 1. Andante, 2. Vivace.
1934 (19 août), opus 2, Skladba (composition), pour voix, violon et piano, sur un poème de Otokar Březinat, dédicacée au docteur Emil Saudek.
1934 (22 août), opus 3b, Cizinec (L'étranger), pour 2 voix, violon et flûte d'après un poème de Charles Baudelaire (dans une traduction de H. Jelinek), dédicacé eu docteur Emil Saudek.
1934 (4 août), opus 3a, 3 malé nápady (3 petites inventions), pour flûte et piano.
1934, (1er janvier), opus 4, Petits caprices, pour piano.
1935 (15 février), Krev dětství (Le sang de l'enfance), pour voix medium et piano sur un poème de F. Halas.
1935 (1er janvier-22 février), opus 5, 4 věty (4 mouvements), pour quatuor à cordes et voix, sur des poèmes de Otokar Březina.
1935 (9 octobre), Petites pièces pour harpe, dédicacées à Marie Grünfeldová.
1936-1938 (10 juin 1936-1er juin 1938), Mouvements de quatuor à cordes, dédicacés à Eliška Kleinová : Andante, Allegro, Largo, Vivace.
1936-1938, 4 věty, quatre phrases pour quatuor à cordes.
1938 (11 juillet), Topol (Le peuplier), mélodrame pour voix et piano sur un texte anonyme
1939-1940 (19 décembre 1939-24 février 1940), Duo v systému 1/4- tónovém, Duo pour Violon et Alto en ¼ de tons, dédicacé au professeur Alois Habá : 1. Andante, 2. Tempo di marcia, 3. Lento, Maestoso.
1939-1940 (25 juin 1939-4 avril 1940), Divertimento pour 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons et 2 cors : 1. Tempo di marcia, 2. Allegretto scherzando, 3. Adagio, Presto, (allegro, Andante, Allegro Molto) 4. Allegro
1939-1940, Divertimento pour octuor à vent (2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons et 2 cors)
1940 (25 mai-30 juin), opus 1, Romances pour voix aiguë et piano, dédicacées à son ami Emil Saudek : 1. Vodotrysk (Springbrunnen [le jet d'eau] de Johann Klaj, traduit par E. Saudek) ; 2. Polovina života (Hälfte des Lebens [le le milieu de la vie] de Friedrich Hölderlin, traduit pa rE. Saudek) ; Sourak shůry sesouvá se, Dämmerung senkte sich von oben [D'en haut tombe le crépuscule] de Goethe, traduit par J. Dostal)
1940 (3 avril) Präludium pour alto solo.
1940, Arrangement de la sonate pour piano à 4 mains K 497 de Mozart pour orchestre de chambre.
1940-1941, (16 août 1940-15 août 1941), opus 2, quatuor à cordes, dédicacé à sa chère sœur Lisa : 1. Lento, Pomalu, Fantaisie, 2. Vivace, ma non troppo, 3. Élégie, Andante cantabile.
1941 (juin), Duo pour violon et violoncelle : Allegro con fuoco ; Lento (existe une transcription pour 2 violoncelles)
1941, Arrangement du scherzo en la majeur de Borodine.
1942 (15 avril), Mort, j'appelle de ta rigueur, Madrigal pour 2 sopranos, alto, ténor et basse, d'après François Villon (traduit en tchèque par Otokar Fischer).
1942 (17 décembre) První hřích (péché originel), pour ténor et chœur d'hommes.
1942 (3 décembre), Sch'haw b'ni, berçeuse d'après un chant hébreu, pour chœur de femmes et piano.
1942 Arrangements d'airs populaires tchèques et russes, pour ténor et chœur de femmes : 1. Aby nás pán Bůh miloval, 2. Chodzila liška po razi, 3. Chodíme, chodíme, 4. Na tých našich lukách, 5. Poljuško pole, 6. Už mně koně vyváději (1re version), 7. Už mně koně vyváději (2e version).
1942, Bachuri, le'an tisa, pour chœur de femmes.
1942 (31 décembre), Das Angenehme in dieser Welt, Madrigal d'après Friedrich Hölderlin dans la traduction tchèque de Erik A. Saudek, pour 2 sopranos, alto, ténor et basse.
1942-1943 (25 décembre 1942-2 février 1943), Fantaisie et fugue pour quatuor à cordes.
1943 (29 octobre-31 décembre), Sonate pour piano, dédicacé à sa sœur Lisa : 1. Allegro con fuoco, 2. Adagio, 3. Allegro vivace.
1943 (6 février), Cheh'av Beni (Dors mon enfan), pour soprano et piano. Arrangement d'un air hébeu de Shalom Haritonov sur un poème de Emanuel Ha'Russi.
1943 Arrangements de chants populaires tchèques, moraves et hebreux : Byt svetem vladla, Komáři Se ženili, Rožnovské hodiny (en partie perdus).
1943, Die Peststadt (La ville emprstée), 4 Lieder pour alto et piano sur des poèmes de Peter Kien (perdu).
1943, Esquisse d'un 4e mouvement d'une sonate pour piano (iachevé).
1943, Variations pour trio à cordes (inachevé).
1944 (21 février), Zwei Madrigale une ein Spruch : Smrti, Das angenehme dieser Welt, Stosset an! pour chœur mixte à quatre voix sur un poème du compositeur, dédicacé à Herrn Moritz Henschel.
1944 (5 septembre-7 octobre 1944), Trio à cordes : 1.Allegro spiccato, 2. Lento, « Variace na téma moravské lidové písné » (variations sur un thème folklorique morave), 3. Molto vivace.
Slavicky Milan, Gideon Klein : A fragment of life and Work. Helvetica Tempora. Editions 1996
Dostál J. , Gideon Klein. Dans « Rytmus » ( x/4=, 1945-1946, p. 6.
Klein Hans-Günter (1939-), Gideon Klein : Materialien. Von Bockel, Hamburg 1995 [129 p.].
Witthoefft Cornelis (1964-...., éditeur), Komponisten in Theresienstadt. Initiative Hans Krása, Hamburg 2001, 2e édition revue et augmentée) [96 p.]
Branger Aurélie, Gideon Klein (1919-1945) : de Prague à Terezin : créer pour survivre (thèse) [2 v.]. Université Paris 4, UFR de Musique et Musicologie, 2001 (sous la direction de Michel Fischer) [ 137 et 162 p.] ;« Documents de recherche OMF. Série Histoire de la musique, théorie et analyse », Observatoire musical français, Paris 2004 [60 p.]
Schendzielorz Paul, Studien zur Instrumentalmusik von Gideon Klein : die Prager und Theresienstädter Jahre im Kontext von Musik- und Zeitgeschichte. G. Bosse, Kassel 2002 [ 235 p.].
Jean-Marc Warszawski
7 juillet 2014
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Lundi 12 Février, 2024