Lambert Michel
v. 1610-1696
Né à Champigny-sur-Veudes vers 1610 ; mort à Paris le
27 juin 1696.
Il reçoit son éducation à la chapelle du duc d'Orléans
(Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII). Dès 1636, il se fait
connaître comme chanteur et professeur de chant à Paris.
Il bénéficie de la protection d'importantes
personnalités : Gaston d'Orléans et sa fille, Mademoiselle de Montpensier,
le cardinal de Richelieu, L'évêque de Lisieux, Fouquet.
Il est aussi prisé dans les cercles précieux, celui de
Madame de Rambouillet (1588-1665), puis, dans les années 1650, celui de
Mademoiselle (Madeleine) de Scudéry (1607-1701)
Michel Lambert, Vos mepris chaque jour, par
René Jacobs (contre-ténor).
Il épouse en 1640, une chanteuse, Gabrielle Dupuy. Leur
fille Madeleine sera l'épouse de Jean-Baptiste Lully.
Sa carrière est dès lors liée à celle de sa belle-sœur,
Hilaire Dupuy (1625-l709), chanteuse de renom, protégée de Mademoiselle de
Montpensier.
Michel Lambert, Ombre de mon amant, par
Céline Scheen ( soprano).
Dans une lettre du 21 juillet 1648, la chanteuse Anne
de la Barre, écrit à Constantin Huygens qu'elle a, en la personne de
Michel Lambert, le meilleur des professeurs. Pierre Perrin le surnomme l'«
Amphion moderne ». Le Cerf de le Viéville dit qu'il est le meilleur maître
des deniers siècles. Titon du Tillet rapporte un « charmant concert
au cours duquel Lambert s'accompagnait au théorbe »
En 1651, il participe aux ballets, à la cour de Louis
XIV.
A partir de 1656, sa réputation de est établie et ses
airs sont régulièrement imprimés dans les collections de Christophe
Ballard.
Il participe à l'édition du traité de Jean Blanchet
(1724-1778), L'art ou les principes philosophiques du chant par M. Blanchet.
Deuxième édition, corrigée et augmentée (Paris, Augustin Martin
Lottin, Michel Lambert, Nicolas B. Duchesne 1756.
En 1660, paraît un recueil consacré à ses airs avec
basse continue, dans lequel il rend hommage à Pierre de Nyert qui a rapporté d'Italie l'art de chanter (professeur de chant et de
luth, il exerce à Grenoble vers 1620).
En 1661, il est maître de musique de la chambre du roi,
alors que son gendre, Jean-Baptiste Lully, est surintendant de la
musique.
Durant ces années, il écrit plusieurs pages destinées
aux ballets de Lully. Il est aussi chargé de l'enseignement des pages de
la chapelle royale, et des répétitions pour les choristes de la chambre du
roi.
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Catalogue des œuvres
- Les airs de Monsieur Lambert, 19 airs avec doubles, pour 2 voix
et basse continue. Paris, 1660, 1666
- 60 Airs, de 1 à 5 voix, 2 instruments, basse continue, Paris,
1689
- 75 Airs de Monsieur Lambert non imprimez, (50 avec doubles),
pour 1 voix, basse continue, vers 1710 [compilation manuscrite de H.
Foucault ; édition en
fac-similé par les éditions Fuzeau, 2006]
- De nombreux airs dans divers recueils et manuscrits.
- 1 récit, 3 dialogues, en pour le Ballet des arts, créé le 8 janvier 1663, au Palais-Royal (Paris).
En collaboration avec Lully et Benserade [manuscrit]
- 1 dialogue, pour le Ballet des amours déguisés, créé le 13 février 1664, au
Palais-Royal (Paris). en collaboration avec Lully et Benserade
[manuscrit]
- 1 dialogue, pour le Ballet de la naissance de Vénus, créé le 23 janvier 1665, au
Palais-Royal (Paris). En collaboration avec Lully et Benserade
[manuscrit]
- Leçons de ténèbres pour la semaine sainte (2 cycles), pour 1
voix et basse continue, 1689 [manuscrits BnF]
- Miserere mei Deus, à 2 et 3 voix et basse continue [manuscrit
BnF]
Bibliographie
- ADAM A. (éd.), G. Tallemant des Réaux : Historiettes. Paris 1960-1961
- BACILLY BÉNIGNE DE (1625-1690), Remarques curieuses sur l'art de bien chanter, et particulièrement pour
ce qui concerne le chant fran-çois. Ouvrage fort utile à ceux qui aspirent
à la méthode de chanter, surtout à bien prononcer les paroles avec toute
la finesse et toute la force nécessaire; et à bien observer la quantité de
syllabes, et ne point confondre les longues et les brefves; suivant les
règles qui en sont établies dans ce traité. Par B. D. B. Paris,
l'auteur et Ballard 1668 ; Paris, Guillaume de Luyne 1671 ; Paris,
Guillaume de Luyne 1679 [avec la réponse aux critiques ; une partie de
l'enseignement de Michel Lambert est reprise dans ce livre].
- BERTRAND J. E, Michel Lambert : vie d'un musicien au XVIIe siècle. Dans «Revue et gazette musicale de Paris» (26), 1859, p.
9-10 ; 35-36 ; 69-70 ; 143-144 ; 154-156
- GÉROLD THéODORE, L'art du chant en France au XVIIe siècle. Strasbourg 1921
- LA LAURENCIE L. DE, Les créateurs de l'opéra français. Paris 1921
- LE CERF DE LA VIÉVILLE DE FRESNEUSE JEAN-LOUIS (1674-1707), Comparaison de la musique italienne et de la musique française, où, en
examinant en détail les avantages des spectacles, et le mérite des
compositions des deux nations, on montre quelles sont les vrayes beautéz
de la musique par J. L. Lecerf de la Viéville de Fresneuse. Bruxelles,
F. Foppens 1704 ; 1705 [ Comparaison. rééd. dans L'histoire de la musique de Bourdelot.
Graz, Akademische Druck- und Verlagsanstalt 1966 [4 part. en 2 v., éd. par
Othmar Wessely, reprod. de l'éd. d' Amsterdam de 1721-1726 — Comparaison. Minkoff Reprint, Genève 1972 [2 t. en 1 v., 214 p,
reprod. de l'éd. Foppens 1705-1706]; éd. Carl B. Schmidt 1993 — Ellison
Mary Beeson, The Comparaison de la musique italienne et de la musique française of
Le Cerf de la Viéville: An Annotated Translation of the First Four
Dialogues (thèse). University of Miami 1973 [vii, 282 p., mus.,
append., bibl.]
- MASSIP CATHERINE, L'art de bien chanter : Michel Lambert (1610–1696). Paris,
1999
- MAURICE-AMOUR L., Benserade, Michel Lambert et Lully. Dans «Cahiers de l'Association
internationale des études françaises» (9) 1957, p. 53-76
- MILLET E., Le musicien Michel Lambert (1610–1696) était de Champigny-sur-Veude.
Dans «Bulletin des Amis du vieux Chinon» (7) 1968, p. 186-190
- QUITTARD H., La première comédie française en musique. Dans « Bulletin français
de la Société Internationale de Musique » (4), 1908, p. 497-537
- TITON DU TILLET EVRARD (1677-1762), Description du Parnasse françois, exécuté en bronze, suivie d'une liste
alphabétique des poëtes et des musiciens rassemblés sur ce monument.
Dédiée au roi par M. Titon du Tillet, commissaire provincial des
guerres. Paris, Jean-Baptiste Coignard fils (ou veuve Ribou, P.
Prault, veuve Pissot) 1727 ; id. 1732 [ Le Parnasse françois dédié au roi, par M. Titon du Tillet] ; Suite
du Parnasse françois jusqu'en 1743 [á la fin: Remarques sur la poésie et la musique et sur l'excellence de ces deux
beaux-arts, avec des observations particulières sur la poésie et la
musique françoise et sur nos spectacles] ; Paris, J.-B. Coignard fils
1743-1755 [ Second supplément du Parnasse françois, ou suite de l'ordre
chronologique des poètes, et des musiciens que la mort a enlevés depuis le
commencement de l'année 1743 jusqu'en cette année 1755] (6 ex.); Paris
1760 [ Description du Parnasse françois [...] 3è supplément, Première [-seconde] partie] (8 ex.)
Discographie
[168]
Lambert
Airs
de cour
René Jacobs, contre ténor ;
Konrad Junghänel, théorbe et luth ; Wieland
Kuijken, basse de viole ; Mihoko Kimura, violon ; Dirk
Verelst, violon
Enregistré en août 1980
et mai 1981.
Harmonia Mundi, « Curiosita »
290 1061, 1981
1. Sombres Déserts
; 2. Doux Charmes Du Printemps ; 3. A Ce Retour
De La Saison Nouvelle ; 4. Vous Ne Sauriez, Mes Yeux
; 5. Vos Mépris Chaque Jour ; 6. Que
Faites-Vous, Sylvie ? ; 7. Laisse-Moy Soupirer
; 8. Une Jeune Et Tendre Beauté ; 9. Goûtons
Un Doux Repos ; 10. Dufaut, Pavane Pour Luth ; 11. Du
Buisson, Plainte Sur La Mort
De M. Lambert
Liens
John S. Powell, Airs de differents compositeurs (1678) (manuscrit conservé à la
Bibliothèque de Westminster Abbey, avec des airs de Michel Lambert,
fac-similés).
Jean-Marc Warszawski
révision 9 juillet 2007
révision 2 septembre 2007
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