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Mahler Gustav
1860-1911

Mahler

Né le 7 juillet 1860 à Kalischt (Bohème), mort le 18 mai 1911 à Vienne

Gustav Mahler est issu d’un milieu d’artisans juifs qui bénéficient, sous le règne de l’empereur François-Joseph, dès 1860, du  droit à posséder des terres, à exercer la profession de leur choix, et à partir de 1867 des droits politiques sans restriction.

Ses Parents, sa mère Marie Hermann (1837-1889), fille d’un savonnier et son père Bernhard (1827-1889), charron, quittent la Bohème, pour se fixer à Iglau en Moravie (Jihlava en Tchéquie), une ville germanophone, où ils ouvrent une distillerie et une taverne. Il est l’aîné d’une fratrie de six enfants survivants sur 14 naissances. Le père a la réputation d’être un homme violent en général, aussi envers des enfants et son épouse.

Conformément  à leur rang social, les Mahler se constituent une bibliothèque germanophone et acquièrent un piano. Gustav suit des cours de musique auprès du père d’un de ses amis proches, Heinrich Fischer, maître de chapelle de la Jakobskirche.

Élève médiocre au lycée de la ville, son père l’inscrit en 1871 dans un lycée de Prague qu’il pense, en vain, plus propice à la réussite scolaire de son fils qui revient à Iglau. Ce dernier affirmant son attirance et ses dispositions pour la musique, son père l’envoie à Vienne où il passe une audition avec Julius Epstein, professeur de piano au Conservatoire qu’il intègre en 1875. Il suit également les cours d’harmonie de Robert Fuchs et de composition de Franz Krenn.

Gustav Mahler, Quatuor avec piano en la mineur, quatuor Borodine.

Mahler achève sa scolarité au lycée d’Iglau et s’inscrit en 1877 à l’Université de Vienne, où il suit entre autres quelques conférences d’Anton Bruckner.

Il obtient un premier emploi dans un petit théâtre de Bad Hall, une ville thermale située à une quarantaine de kilomètres au sud de Linz. L’année suivante il est à au Landestheater de Ljubljana où il dirige une cinquantaine de représentations d’opéras de Gioachino Rossini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi, Wolfgang Amadeus Mozart, Carl Maria von Weber. Il dirige Boccacio de Franz von Suppé au Stadttheater d'Iglau.

En janvier 1883, il travaille trois mois au théâtre d’Olomouc (Olmütz), avant de revenir à Vienne comme chef de chœur au Carltheater. Remarqué par Karl Ueberhorst, un  producteur de Dresden, il est engagé au Königliche Schauspiele (Théâtre royal) de Kassel en août 1883. Il y développe son style enflammé de direction avec des œuvres telles Carmen de Georges Bizet ou Paulus de Felix Mendelssohn. À Kassel il compose le cycle des Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d'un compagnon de voyage), inspiré d’une aventure amoureuse décevante avec la soprano Johanna Richter. Cette histoire, de mauvaises relations avec la bureaucratie, sont peut-être les raisons qui ont poussé Mahler à chercher un autre emploi.

Gustav Mahler, Lieder eines fahrenden Gesellen, I. Wenn mein Schatz Hochzeit macht, II. Ging heut' morgen übers Feld, III. Ich hab' ein glühend Messer, IV. Die zwei blauen Augen von meinem Schatz, Thomas Hampson (baryton), Wiener Philharmoniker, sous la direction de Leonard Bernstein, 1990.

 

MahlerGustav Mahler en 1887.

Durant la saison 1885-1886, il est en poste au Deutsches Theater de Prague.

De son côté, Max Staegemann, directeur de l'Opéra de Leipzig, lui propose un contrat de second maître de chapelle, comme assistant d'Arthur Nikisch, d’une durée de six années, à partir de 1886. Il y remporte des succès publics comme chef d’orchestre, notamment en 1887 avec Die Walküre, Siegfried, Lohengin de Richard Wagner, versions froidement jugées par Cosima Wagner.

Il se lie avec le petit fils de Carl Maria von Weber (lui-même prénommé Carl Maria), un officier résidant à Leipzig et conservant des papiers de son grand-père. Mahler peut ainsi y avoir accès. Il découvre les esquisses de l’opéra-comique Die drei Pintos, qu’il achève. Sa création en janvier 1888 remporte un considérable succès, en présence de Piotr Illitch Tchaïkovski, Richard Strauss et de nombreux critiques et d’impresarios influents.

Il a une aventure amoureuse, auréolée de légende, avec l’épouse de Carl (Maria) von Weber, Marion Mathilde Schwabe (1856-1931). Ils auraient décidé de fuir. Mahler aurait acheté les billets de train et attendu en vain, ou Carl von Weber lui aurait tiré dessus au pistolet. Toujours est-il qu’il compose  sa 1re symphonie et le cycle de neuf Lieder und Gesänge (d'après Des Knaben Wunderhorn), poèmes populaires révisés par Achim von Arnim et Clemens Brentano, dont il dit avoir trouvé un exemplaire chez les Weber.

Gustav Mahler, Symphonie no 1, Wiener Philharmoniker, sous la direction de Leonard Bernstein.

 

Marion WeberMarion Mathilde Schwabe-Weber (1856-1931).

En mai 1888, suite à une altercation avec le régisseur en chef, Goldberg, avec qui ses relations étaient tendues depuis longtemps, il démissionne de l’Opéra de Leipzig.

De retour à Prague, il prépare une tournée d’été avec Die drei Pintos et Der Barbier von Bagdad de Cornelius. Mais après un de ses débordements habituels, il est licencié sur le champ.

L'Opéra royal hongrois de Budapest est alors à la recherche d’un nouveau directeur. Sur la recommandation du musicologue Guido Adler, David Popper, violoncelliste de l’institution le rencontre.  Il est nommé directeur de l’institution en octobre 1888. Avec l’intégrale du Rheingold et de la Walküre, de Wagner, une nouvelle production de Don Giovanni de Mozart qui enthousiasme Johannes Brahms, Mahler étend sa notoriété. Il crée sa 1re symphonie le 20 novembre 1889, année au cours de laquelle ses parents et sa sœur Léopoldine décèdent.

En mars 1891, il démissionne, peut-être à cause de l’hostilité du comte Géza Zichy (1849-1924), intendant du théâtre, qui lui verse une forte indemnité. Arthur Nikisch lui succède.

Le 26 mars, il est nommé 1er maître de chapelle du théâtre municipal de Hamburg dirigé par Bernhard Pohl (dit Pollini).

Il se fait remarquer à chacune de ses apparitions, notamment dans Siegfried, Tannhäuser, Tristan und Isolde. Son exigence brutale aux répétitions mécontente les musiciens, au point qu’il peut arriver à la police d’assurer sa sécurité sur le chemin de son domicile.

En 1892, il a une liaison amoureuse avec l’altiste Natalie Bauer-Lechner (1858-1921). Il commence la composition du cycle de Des Knaben Wunderhorn.

Gustav Mahler, Des Knaben Wunderhorn, 1. Der Schildwache Nachtlied, 2. Wer hat dies Liedlein erdacht?, 3. Der Tamboursg'sell, 4. Das irdische Leben, 5. Verlor'ne Müh, 6. Des Antonius von Padua Fischpredigt, 7. Revelge, 8. Rheinlegendchen, 9. Lob des hohen Verstandes, 10. Wo die schönen Trompeten blasen, 11. Lied des Verfolgten im Turm, 12. Trost im Unglück, 13. Urlicht, Lucia Popp (soprano), Andreas Schmidt (baryton), Koninklijk Concertgebouworkest, sous la direction de Leonard Bernstein, 1988.

La fin de la première saison, l'impresario anglais Augustus Harris organise une saison d’opéra allemand, à Londres, avec les chanteurs de l’Opéra de Hamburg. Mahler y dirige les premiers cycles complets du Ring qui ont été donnés à Londres. Puis il rejoint sa famille pour les vacances à Berchtesgaden. Craignant l’épidémie de choléra à Hamburg, il retarde son retour. Bernhard Pohl lui impose une amende qui met fin à la cordialité de leurs relations.

La saison suivante a autant de succès que la précédente. Il se lie avec Hans Büllow, directeur musical des concerts à abonnement de la ville, qui le place à côté du podium quand il dirige et échange avec lui entre autres excentricités. Il meurt au Caire le 12 février 1894. Mahler le remplace à la direction des concerts symphoniques. Bruno Walter Walter entre au Stadttheater comme chef assistant en 1894, il devient un précieux allié de Mahler.

Le 6 février 1895, son frère Otto se suicide. Il installe ses deux sœurs dans une maison à Hamburg. La même année il engage lasoprano Anna Bahr-von Mildenburg (1872-1947) qui est également son amante, et donc source de ragots. Les libertés qu’il prend avec la partition et les tempos adoptés pour la 9e symphonie de Beethoven provoquent un scandale et de pertes financières qui conduisent au non-renouvellement de son contrat.

Mais Gustav Mahler a minutieusement préparé son départ de Hamburg. Il a mobilisé son réseau d’amitiés influentes, avec pour objectif l’Opéra de la cour (Hofoper) de Vienne.  Il lève l’obstacle religieux en se convertissant au catholicisme le 23 février 1897. Les négociations sont longues, il a le soutien de Johannes Brahms.

MahletrGustav Mahler en 1896.

Il y est engagé comme maître de chapelle le 1er mai 1897, promu directeur le 21 juillet.

Dès le 11 mai, il dirige Lohengrin de Wagner avec succès, la presse est élogieuse.

Après la démission de Wilhelm Jahn, il est nommé directeur de l’Opéra royal de Vienne, avec un contrat à vie signé le 8 octobre 1897.  Au cours de cette même saison, il crée Dalibor de Bedřich Smetana (en réécrivant la fin !) et Eugène Onéguine de Piotr IllitchTchaïkovski.

Il bénéficie d’un excellent orchestre, de chanteurs parmi les meilleurs, dont plusieurs l’ont suivi depuis Hamburg : Anna Bahr-Mildenburg, Bertha Förster-Lauterer, Marie Gutheil-Schoder, Richard Mayr, Erik Schmedes, Leo Slezak, etc. Il est secondé par Bruno Walter Walter et Franz Schalk.

Dirigeant également les concerts symphoniques, en replacement de Hans Richter à partir de la saison 1898-1899, Mahler ne dispose que de ses congés d’été pour composer. Il a l’habitude de le faire dans des cabanes isolées, qu’il se fait construire.

Fin 1899, il scandalise en donnant une version pour orchestre à cordes du quatuor opus 95 de Beethoven, dont il réorchestre, l’année suivante, la neuvième symphonie, se  justifiant par la perte de contact du compositeur avec le monde sonore physique des sons et les progrès de la facture des cuivres.

Cinq concerts donnés à Paris au cours de l’Exposition universelle de 1900 ont un succès mitigé. Opéré à la suite d’hémorragies il est en convalescence quand il apprend que la Philharmonie a décidé de le remplacer par Joseph Hellmesberger. Mahler envoie sa démission en avril 1901, mais continue ses activités à l’Opéra, où il engage Bruno Walter Walter comme second chef d’orchestre.

Il interdit l’entrée aux retardataires, et toute manifestation bruyante au cours des scènes. Dirigeant, répétiteur, metteur en scène, il est intransigeant avec les musiciens : « Sur le plan humain, je fais toutes les concessions ; sur le plan artistique aucune ».

Au cours de l’été, il compose plusieurs Lieder, dont les trois premiers des Kindertotenlieder (Chants des enfants morts) sur les poésies de Friedrich Rückers qui écrivit en 1834, 428 poèmes sur la mort, des suites de la scarlatine, de deux de ses enfants. Cinq de ces poèmes sont publiés en 1872.

Gustav Mahler, Kindertotenlieder, Thomas Quasthoff (baryton-basse), WDR Sinfonie-orchester Köln, sous la direction de Gary Bertini, 2008.

Lors d'une soirée chez Bertha Zuckerkandl, l’épouse d'un anatomiste de renom et belle-sœur de Georges Clémenceau, il rencontre Alma Schindler. Elle est la fille du peintre Emil Schindler. Cultivée, brillante en société, excellente pianiste. Dès l'âge de 10 ans, elle a suivi des cours de composition et de piano avec le pianiste et organiste aveugle Joseph Labor (1842-1924), puis avec Alexander Zemlinsky (1871-1952). Elle compose par prédilection des Lieder.

Alma SchindlerAlma Schindler.

Amoureux, Mahler hésite quant à la différence d’âge : il a quarante ans, elle en a vingt. Ils se marient le 9 mars 1902. Le lendemain, sa sœur Justine se marie avec le premier violon de la philharmonie, Arnold Rosé.

Pour son mariage, Gustav Mahler a imposé à Alma Schindler d’abandonner la composition, mari et femme, selon lui, ne pouvant pas être des collègues.

En juin 1902, il crée sa troisième symphonie à Krefeld. Maria, leur première fille naît le 3 novembre 1902.

Gustav Mahler, Symphonie no 3, 1. Kräftig entschieden, 2. Tempo di Menuetto. Sehr mäßig, 3. Commodo, Scherzando. Ohne Hast, 4. Sehr langsam. Misterioso, 5. Lustig im Tempo und keck im Ausdruck, 6. Langsam, ruhevoll, empfunden, Christa Ludwig (contralto), Wiener Staatsopernchor, Wiener Sängerknaben, sos la direction de Leonard Bernstein, 1973.

En 1903, il engage le peintre Alfred Roller comme directeur des décors de l’Opéra. Le chef de l’orchestre du Concertgebouw à Amsterdam, Wilhelm Mengelberg, présent à Krefeld, enthousiasmé par la création de la troisième symphonie, invite Mahler à Amsterdam. Les Pays-Bas deviennent alors « sa seconde patrie ».

Le 15 mai 1904, leur seconde fille, Anna, vient au monde.

En octobre 1904, au Concertgebouw, sa quatrième symphonie est jouée deux fois : la première dirigée par lui-même, la seconde par Mengelberg.

Gustav Mahler, Symphonie no 4, 1. Bedächtig, nicht eilen, 2. In gemächlicher Bewegung, ohne Hast, 3. Ruhevoll, poco adagio, 4. Sehr behaglich, Magdalena Kožená (mezzo-soprano), Orchestre du festival de Lucerne, sous la direction de Claudio Abbado, août 2009.

Sa fille Maria meurt des suites de la scarlatine le 5 juillet 1907, il apprend peu après être atteint d’une maladie cardiaque incurable.

Irascible et sans empathie avec ses musiciens, les humiliant parfois publiquement, il provoque des inamitiés qui se croisent avec l’antisémitisme cultivé dans la ville, à commencer par celui du maire Karl Lueger (1844-1910). Ses tournées, donc ses absences de Vienne, lui sont reprochées. Le décret le relevant de ses fonctions est publié le 8 octobre, sa démission sera effective le 31 décembre 1907.

Le 15 octobre il fait ses adieux à l’Opéra de Vienne en dirigeant, dans une certaine indifférence,  Fidelio, de Ludwig van Beethoven, à la Philharmonie, le 24 novembre, avec sa deuxième symphonie.

Avant de rejoindre le Metropolitan Opera de New York, où il est appelé par son directeur et ancien collègue viennois Joseph Conried, il fait une tournée en Russie et en Finlande, où il rencontre Jean Sibelius.

Il quitte Vienne le 9 décembre. Alban Berg et Alexander von Zemlinsky sont parmi les fidèles qui l’accompagnent sur le quai de la gare. Il arrive à New York le 21 décembre.  Un contrat pour quelques mois prévoit un répertoire d’opéras essentiellement allemand, ceux de Richard Wagner en tête. Gustav Mahler y fait un triomphe, mais refuse de remplacer Joseph Conried qui est malade.

Après un été de composition à Toblach, il crée sa septième symphonie à Prague, le 19 septembre 1908, en présence, dans le public, de Bruno Walter Walter, Alban Berg, Otto Klemperer.

Gustav Mahler, Symphonie no 7, 1. Langsam, 2. Nachtmusik I, 3 - Scherzo, Nachtmusik II, Wiener Philharmoniker, sous la direction de Leonard Bernstein, 1974.

Il reprend une saison au Metropolitan Opera de New York. Giulio Gatti-Casazza, qui a dirigé la Scala de Milan pendant dix ans a remplacé Joseph Conried et a fait appel pour le seconder à Arturo Toscanini, déjà célèbre, qui ignore Mahler.

Un comité lui propose de reformer l’Orchestre philharmonique de New York, offre qu’il accepte après deux concerts d’essai au Carnegie Hall, les 31 mars et 7 avril 1909. Une cinquantaine de concerts sont prévus pour la saison.

MahlerGustav Mahler en 1910.

En avril 1910, il est à Paris pour diriger au théâtre du Châtelet sa deuxième symphonie.  C’est un grand succès, mais Claude Debussy,  Paul Dukas et Gabriel Pierné quittent la salle au milieu du second mouvement.

Gustav Mahler, Symphonie no 2, 1. Allegro maestoso, 2. Andante moderato, 3. In ruhig fließender Bewegung, 4. Urlicht, 5. Im Tempo des Scherzos, Miah Persson (soprano), Anna Larsson (mezzo-soprano), National Youth Choir of Great Britain, Orquesta Sinfónica Simón Bolívar de Venezuela, sous la direction de Gustavo Dudamel, London, Proms 2011.

De son côté, Alma a une liaison avec l'architecte Walter Gropius (1883-1869), l'inventeur du Bauhaus, qui pousse Gustav Malher, préoccupé par son âge, à consulter Sigmund Freud alors en vacances à Leiden, en Hollande.

Dans une lettre à Théodor Reik, du 4 janvier 1935, le psychanalyste revient sur cette visite :

J’ai analysé Mahler pendant toute une après-midi. Cette visite lui avait semblé nécessaire : sa femme, à l’époque, s’était révoltée parce qu’il lui refusait sa libido. Au cours de passionnantes excursions dans sa vie passée, nous avons élucidé son attitude personnelle face à l’amour, et notamment son complexe de la Vierge (fixation maternelle) ; j’ai pu admirer chez cet homme de géniales capacités de compréhension. Mais aucune lumière n’a été projetée sur la façade symptomatique de sa névrose obsessionnelle. C’était vouloir creuser une galerie unique dans une bâtisse mystérieuse.

Au moins Mahler s’intéresse-t-il de nouveau à son épouse, Alma peut se remettre à la composition sous l’attention bienveillante de son mari.

Le 12  septembre, dans le nouveau Palais des expositions de München, il crée sa huitième symphonie, « la symphonie des mille », sur le Veni Creator spiritus, avec 500 choristes de la Gesellschaft der Musikfreunde de Vienne, 350 enfants de la Zentral-Singschule de Müchen, orgue, sonnerie militaire de trompettes et trombones, sept solistes, grand orchestre.

Parmi un public de plus de 3 000 personnes figurent Stefan Zweig, Thomas Mann, Richard Strauss, Arnold Schönberg, Wilhelm Mengelberg, Siegfried Wagner, Bruno Walter Walter, Wiliam Ritter, Alfredo Casella… Ils feront de cette œuvre une référence, mais la presse ne fut pas unanime.

Gustav Mahler, Symphonie no 8, « des mille », Simone Schneider, Jacquelyn Wagner, Regula Mühlemann, Claudia Mahnke, Katharina Magiera, Simon O'Neill, Michael Nagy, Evgeny Nikitin, Johannes Berger, Andreas Herrmann, José Antonio Sáinz Alfaro, Reinhard Kammler, Münchner Philharmoniker, Philharmonischer Chor München, Orfeón Donostiarra, Augsburger Domsingknaben, sous la direction de Valery Gergiev, Paris 2019.

Une amélioration de son état de santé permet de passer des 46 concerts prévus pour la saison à soixante-cinq.  Mal remis d’une angine, il dirige sa quatrième symphonie à New York le 17 janvier 1911. Malgré l’avis défavorable de son médecin, il crée, le 21 février, la Berceuse élégiaque, opus 42, (Berceuse sur la tombe de ma mère) de Ferruccio Busoni. En mars, son médecin diagnostique une surinfection aux streptocoques.

Ferruccio Busoni, Berceuse élégiaque, opus 42 (Berceuse sur la tombe de ma mère), Koninklijk Concertgebouworkest, sous la direction d'Ed Spanjaard, Concertgebouw Amsterdam, 10 décembe 2010.

Soutenu par Alma, il se rend très affaibli à Paris, pour consulter le grand bactériologiste André Chantemesse  qui l’alite dans une clinique de Neuilly et tente un traitement au sérum sans effet. Alma appelle le professeur Franz Chvostek junior, de Vienne, (paradoxalement antisémite et opposé à ce que les femmes étudient), qui ne peut que confirmer l’agonie. Mais il n’est pas question que Mahler meure en France, il est rapatrié à Vienne au Sanatorium Löw où il passe les cinq derniers jours de sa vie.

Catalogue des œuvres

1866, Polka für Klavier, mit einem Trauermarsch als Einleitung (avec une marche funèbre comme introduction).

1866 ?, Die Türken, Lied, sur un texte de Gotthold Ephraim Lessing

1875, Herzog Ernst von Schwaben , Duc Ernst de Souabe, projet d'opéra, sur un texte de Josef Steiner (1857-1913). Mahler s’est servi de l’ouverture pour son audition à Vienne.

1875?, Lieder nach Gedichten von Heinrich Heine, pour voix et piano : 1. Es fiel ein Reif in der Frühlingsnacht, 2. Im wunderschönen Monat Mai .

1876, Quatuor avec piano, fragments : 1. Nicht zu schnell, 2. Scherzo (esquisse).

1876, Sonate, pour violon et piano, créée à Iglau, 31 juillet 1876.

1876, nocturne, pour violoncelle.

1877 ?, Quatuor avec piano.

1877 ?, Symphonie.

1877 ?, Suite pour piano.

1877 ?,  Symphonie en la mineur (inachevée).

Die Argonauten, Projet d’opéra sur un livret de Mahler et Josef Steiner, d’après le second drame  de la trilogie Das goldene Vliess, de Franz Grillparzer.

1880, Lied, Pour un concours du Conservatoire, remporté par Hans Ludwig.

1878, Quintette avec piano, pour un concours du conservagoire, créé à Vienne le 11 juillet 1878, par Friedrich Skallitsky, Stefan Wahl (violons), Johann Kreuzinger (alto),  Eduard Rosenblum [Rosé] (violoncelle), Gustav Mahler (piano).

1879-1906, Das klagende Lied, un conte de fées pour chœur, solistes et orchestre en trois parties, sur des textes du compositeur (3 versions), 1. Waldmärchen, 2. Der Spielmann, 3. Hochzeitsstück.

1879, nordische Symphonie ou Suite. On a supposé que Mahler a laissé la partition éventuellement incomplète à Marion von Weber, lorsqu'il a quitté Leipzig en 1888.

1879, Rübezahl, projet d’opéra en 5 actes et un prélude, sur un texte du compositeur, peut être inspiré par des toiles du peintre Moritz von Schwind.

1880, Fünf Lieder, pour ténor et piano, sur des poèmes du compositeur, dédiés à Josephine Poisl, inachevés : 1. Im Lenz, 2. Winterlied, 3. Maitanz im Grünen.

1880-1887, Fünf Lieder, pour voix et piano, sur des poèmes de Richard Volkmann [Richard Leander], Gustav Mahler, Tirso de Molina [Fray Gabriel Tellez], El Burlador de Sevilla : 1. Frühlingsmorgen, 2. Erinnerung, 3. Hans und Grete, 4. Serenade aus Don Juan, 5. Phantasie aus Don Juan, créés partiellement à Prague, le 18 avril 1886, avec lasoprano Betty Frank, sous la direction du compositeur.

1883, Vorspiel mit Chor (prélude avec chœur), créé à Kassel, le 2 novembre 1883, sous la direction de Gustav Mahler, en ouverture d’un récital du chanteur Hans Häsers. Une copie anonyme a existé au théâtre de Kassel, jusqu’aux bombardements de 1944.

1884, Der Trompeter von Säkkingen, sept tableaux vivants pour orchestre, d’après le poème de Joseph Victor von Scheffels, créé à Kassel, 23 juin 1884, partition peut-être détruite par le bombardement de Kassel  en 1944.

1884-4885, 1892-1893… 1897, Lieder eines fahrenden Gesellen, sur des poèmes du compositeur, 1. pour voix et piano,  2. pour voix et orchestre : 1. Wenn mein Schatz Hochzeit macht, 2. Ging heut' morgen übers Feld, 3.Ich hab' ein glühend Messer, 4. Die zwei blauen Augen, version avec orchestre créée à Berlin, le 16 mars 1896, avec Anton Sistermans et la Philharmonie de Berlin, sous la direction de Gustav Mahler.

Das Volkslied, poèmes avec Lieder, chœurs et images vivantes, sur des textes de Salomon Hermann, chevalier de Mosenthal (1821-1877), créé à Kassel le 20 avril 1885, sous la direction de Gustav Mahler.

1884-1888 et 1893, Symphonie no 1, en ré majeur « Titan », 1. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut ; Im Anfang sehr gemächlich, 2. Blumine (Andante) [pas dans 2e version], Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell ; Trio. Recht gemächlich, 3. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen , 4. Stürmisch bewegt, créée à Budapest, 20 novembre 1889, sous la direction de Gustav Mahler.

1887-1891, Lieder und Gesänge (aus Des Knaben Wunderhorn), pour voix et piano, sur des textes de Ludwig Achim von Arnim et de Clemens Brentano, d’après d’anciennes poésies populaires : 1. Um schlimme Kinder artig zu machen, 2. Ich ging mit Lust durch einen grünen Wald, 3. Aus! Aus!, 4. Starke Einbildungskraft, 5. Zu Straßburg auf der Schanz, 6. Ablösung im Sommer, 7. Scheiden und Meiden, 8. Nicht Wiedersehen ! 9. Selbstgefühl, Créées partiellement à Budapest, 13 novembre 1889, avec la soprano Bianca Bianchi et Gustav Mahler au piano.

1888, Todtenfeier, poème symphonique pour grand orchestre, créé à Berlin, 16 mars 1896, sous la direction de Gustav Mahler.

1888, 1889-1894, 1905, Symphonie no. 2, en do mineur, « Auferstehung » (Résurrection), en 5 mouvements, pour chœur,soprano, alto et grand orchestre, sur « Urlicht » de Des Knaben Wunderhorn de Ludwig Achim von Arnim et Clemens Brentano, et Gustav Mahler d’après Die Auferstehung, de Friedrich Klopstock : 1. Allegro maestoso, 2. Andante moderato, 3. In ruhig fließender Bewegung, 4. Sehr feierlich, aber schlicht, 5. Im Tempo des Scherzos, créée à Berlin 13 décembre 1895, avec Josephine von Artner (soprano), Hedwig Felden (alto), le Stern'sche Gesangsverein et la philharmonie, sous la direction de Gustav Mahler.

1895-1896, 1899, Symphonie no 3, en mineur, « Ein Sommermittagstraum » (un rêve d’après midi d’été), en deux parties et six mouvements, pour grand orchestre, altiste soliste, chœur d’enfants, chœur féminin, sur des textes de Friedrich Nietzsche (Das Nachtwandlerlied", Also Sprach Zarathustra, Ein Buch für Alle und Keinen), et d‘Arnim und Brentano (« Armer Kinder Bettellied » de Des Knaben Wunderhorn), I. 1. Kräftig Entschieden, II. 2. Tempo di Menuetto, 2. Comodo,  4. Sehr langsam, 5. Lustig, 6. Langsam, 2e mouvement créé le  9 novembre 896, par l’altiste Luise Geller-Wolter , l'Orchestre philharmonique de Berlin, sous la direction d'Arthur Nikisch, création complète à Krefeld, 9 juin 1902, par le Krefelder Städt. Kapelle,  l'Orchestre du Gürzenich de Cologne, sous la direction du compositeur.

1892-1901, Gesänge aus Des Knaben Wunderhorn , pour voix et orchestre ou piano, sur Des Knaben Wunderhorn , anciennes poésies populaires révisées par Arnim et Brentano. Humoresken (1892) : 1. Der Schildwache Nachtlied, 2. Verlorne Müh'!, 3. Trost im Unglück , 4. Wer hat dies Liedlein erdacht?! , 5. Das himmlische Leben. Lieder, Humoresken und Balladen (1892-1901) : 6. Das irdische Leben, 7. Des Antonius von Padua Fischpredigt, 8. Urlicht, 9. Rheinlegendchen, 10. Es sungen drei Engel, 11. Lob des hohen Verstandes, 12. Lied des Verfolgten im Turm, 13. Wo die schönen Trompeten blasen, 14. Revelge, 15. Der Tamboursg'sell.

1892, 1895, 1899-1901, 1910, 1911, Symphonie no 4, en sol majeur, en quatre mouvements, sur  « Der Himmel hängt voll Geigen »  de Des Knaben Wunderhorn  d‘Arnim et Brentano pour grand orchestre et soprano,  1. Bedächtig. Nicht eilen, 2. In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast, 3. Ruhevoll. Poco Adagio, 4. Sehr behaglich, créée à München, 25 novembre 901, avec la soprano Margarethe Michalek, le Kaim-Orchester, sous la direction du compositeur.

1901, Scherzo,  en do mineur et Presto en fa majeur, pour orchestre (esquisses).

1901-1902, 1905, Rückert-Lieder, quatre lieder pour voix et orchestre : 1. Blicke mir nicht in die Lieder, 2. Ich atmet' einen linden Duft, 3. Um Mitternacht, 4. Ich bin der Welt abhanden gekommen, et un Lied pour voix et piano, 5. Liebst du um Schönheit, création des Lieder 1-4, Wien, 29 janvier 1905, avec Anton Moser (basse), Friedrich Weidemann (basse), Wiener Philharmoniker, sous la direction de Gusrav Mahler.

1901-1903… 1911, Symphonie no 5 en do dièse mineur, en 5 mouvements pour grand orchestre, première partie : 1. Trauermarsch. In gemessenem Schritt. Streng. Wie ein Kondukt

2. Stürmisch bewegt. Mit größter Vehemenz, deuxième partie, 3. Scherzo. Kräftig, nicht zu schnell, troisième partie, 4. Adagietto. Sehr langsam, 5. Rondo-Finale. Allegro ; Allegro giocoso. Frisch, créée à Köln, 18 octobre 1904, sous la direction de Gutav Mahler.

1901-1904, Kindertodtenlieder, pour voix et orchestre, sur des poèmes de Friedrich Rückert, 1. Nun will die Sonn' so hell aufgehn, 2. Nun seh' ich wohl, warum so dunkle Flammen, 3. Wenn dein Mütterlein, 4. Oft denk' ich, sie sind nur ausgegangen, 5. In diesem Wetter, in diesem Braus, Créés à Wien, 29 janvier 1905, avec Friedrich Weidemann (basse), Wiener Philharmoniker, sous ladirection de Gustav Mahler.

1903-1904, 1906, 1907, Symphonie no 6, en la mineur, « Die Tragische »,  en 4 mouvements,  1. Allegro energico, ma non troppo, 2. Andante moderato, 3. Scherzo, 4. Finale, Créée à Essen, 27 mai 1906, Essen- und Utrecht-Orchester, sous la direction de Gustav Mahler.

1904-1905, 1909, Symphonie no 7 en mi mineur, en 5 mouvements, 1. Langsam, 2. Nachtmusik, allegro moderato, 3. Scherzo, 4. Nachtmusik, andante amoroso, 5. Rondo, créée à Prague, 19 septembre 1908, sous la direction de Gistav Mahler.

1906, 1910, Symphonie no 8, en mi bémol majeur, « les mille », en deux parties, pour grand orchestre, deux chœurs mixtes, chœur de garçons, orgue, sur le Veni Creator de Raban Maure et Faust de Johann Wolfgand Goethe, Première partie, hymne Veni, creator spiritus, deuxième partie, scènes de Faust (II), créée à München, 12 septembre 1910, avec Gertrud Förstel (soprano, Martha Winternitz-Dorda (soprano), Irma Koboth (soprano), Ottilie Metzger (alto), Anna Erler-Schnaudt (alto), Felix Senius (ténor), Nicola Geisse-Winkel (baruton), Richard Mayr (basse), préparés par Bruno Walter Walter , Singverein der K. K. Gesellschaft. der Musikfreunde Wien (Franz Schalk), Riedel-Verein, Leipzig (Georg Göhler), Knabenchor, Zentral-Singschule, München, Orchester des Konzert-Vereins München (renforcé), Adolf Hempel, München  (ogue), sous la direction de Gustav Mahler.

1808-189, Das Lied von der Erde : Une symphonie en Lieder, en 6 mouvements, pour grand orchestre, ténor et alto (baryton, ad. Libitum), sur La flûte chinoise (poésies), de Hans Bethge, 1. Das Trinklied vom Jammer der Erde, 2.Der Einsame im Herbst, 3. Von der Jugend, 4. Von der Schönheit, 5. Der Trunkene im Frühling, 6. Der Abschied, créée à München, 20 novembre 1911 avec William Miller, Mme. Charles Cahier. Konzertvereins-Orchester, sous la direction de Bruno Walter Walter.

1905, 1908-1909, 1910-911, Symphonie no 9 en ré majeur, en 4 mouvements, 1. Andante comodo, 2. Im Tempo eines gemächlichen Ländlers, 3. Rondo-Burleske, 4. Adagio, créée à Wien, 26 juin  1912, sous la direction de Bruno Walter Walter.

1910, Symphonie no 10, en fa dièse majeur, en 5 mouvements, (inachevée), 1. Adagio. Andante, 2. Scherzo. Schnelle Vierteln, 3. Purgatorio oder Inferno, 4. Scherzo, 5. Finale, créée à Wien, 12 octobre 1924, sous la direction de Berthold Goldschmidt.

Bibliographie

Discographie

06 /143
Mahler
Das Lied von der Erde
Kathleen Ferrier, cpontralto
Julius Patzak
Wiener Philharmoniker
Bruno Walter Walter, dir.
Enregitré à Vienne en 1952
01. Das Trinlied vom Jammer der Erde - 02. Der Einsame im Herbst - 03. Von der Jugend - 04. Von der Schönheit - 05. Der Trunkene im Frühling - 06. Der Abschied
DECCA 414 194

05 / 143
Mahler Der Knaben Wunderhorn
Christa Ludwig, mezzo soprani
Walter Berry, baryton
New York Philharmonic
Leonard Bernstein, dir.
1. Der Schildwache Nachtlied  - 2. Wer hat dies Liedlein erdacht - 3 Der Tamboursg'sell - 4. Rheinlegendchen - 5. Lied des Verfolgten im Turm - 6. Urlicht - 7. Revelge - 8. Des Antonius von Padua Fischpredigt - 9. Verlor'ne Müh' - 10. Wo die schönen Trompeten blasen - 11. Lob des hohen Verstands - 12. Das irdische Leben - 13. Trost im Unglück
CBS - MK 42202 

04 / 143
Gustav Mahler
Symphonie n° 3
Anna Larsson, contralto
City of Birmingham Symphony Youth Chorus
Berliner Philharmoniker
Claudio Abbado, dir
Enregistré le 11 octobre 1999, Royal Festival Hall, London
Disque 1 : 01-08. Kräftig. Entschieden - Disque 2 : 01-04. Tempo di Menuetto. Sehr Mäßig - 05-09. Comodo. Scherzando. Ohne Hast - 10-11 Sehr langsam. Misterioso. Durxhaus ppp - 12. Lustig im Tempo und Keck Ausdruck - 13-19. Lansam. Ruhevoll. Empfunden.
Deutsch Grammophon 471 502(2 volumes)

03 / 143
Mahler
Symphonie n° 4 en sol majeur
Jo Vincent,soprano
Concertbouw Orchestra Amsterdam
Willem Mendelberg, dir.
Enregistré en public au Concertbouw d'Amsterdam en novembre 1939
Philips 416 211

 

02 / 143
Mahler
Symphonie n° 4
Lisa Della Casa,soprano
Chicago Symphonie Orhestra
Fritz Reiner, dir.
Enregistré les 6 et 8 décembre 1958
RCA Victor 09026 63533.

 

01 / 143

Mahler
Symphonie n° 7 en mi mineur
Gewandhausorchester Leipzig
Václav Neumann, dir.
Enregistré à Leipzig en 1968
Belrin Classics 0090462BC

 

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Mardi 25 Août, 2020