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Xenakis Iannis
1922-2001

Né à Braila (Roumanie) 29 mai 1922 (ou 1er juin ? ou 1921 ?), mort à Paris 4 février 2001.

Son père dirige une société de commerce anglaise, sa mère, pianiste parle couramment français et allemand. Iannis Xenaki est l'aîné de trois garçons. Son frère Cosmas est peintre, Jason professeur de philosophie aux État-Unis.

En 1927 sa mère décède de la rougeole après avoir accouché d'une fille qui ne survit pas. Xenakis est confié à des gouvernantes françaises, anglaises et allemandes. En 1932 la famille gagne la Grèce. Iannis Xenakis entre au collège gréco-anglais de l'île de Spetsai. En 1938 il est à Athènes et prépare l'entrée à l'école polytechnique d'Athènes.

Il suit des cours d'analyse, d'harmonie et de contrepoint avec Aristote Koundourov. Il réalise une transcription géométrique d'œuvres de Bach. En 1940 il est reçu à l'École polytechnique, mais le 28 octobre, les troupes fascistes italiennes envahissent la Grèce. L'école est fermée.

En 1941 il s'engage dans la Résistance, adhère au Parti communiste. Il est plusieurs fois emprisonné. Après la défaite des nazis, la Grèce est occupée par les Anglais qui instaurent la loi martiale. Xenakis s'engage dans un bataillon de l'Armée nationale populaire où il commande la compagnie Lord Byron. Il est grièvement blessé par les Anglais le 1er janvier 1945. À sa sortie de l'hôpital, il reprend ses études et ses activités politiques clandestines qui lui valent plusieurs incarcérations. En février 1946, il est diplômé de l'École polytechnique et présente un mémoire sur le béton armé. De nouveau incarcéré il s'enfuit et se cache pendant 6 mois à Athènes, puis passe en Italie avec de faux papiers obtenus par son père. Pris en mains par les communistes italiens, il franchit la frontière française à Vintimille. En Grèce, il est condamné à mort par contumace. Son père et son frère sont emprisonnés.

En décembre 1946, recommandé par l'architecte Georges Candilis, il entre au service de Le Corbusier comme ingénieur. Il cherche à étudier la composition : Honegger, Milhaud, Nadia Boulanger, Annette Dieudonné, Messiaen, tente toujours en vain de participer au groupe de musique concrète de Pierre Schaeffer.

En 1950 il rencontre Françoise, sa future épouse. En 1952 et 1953, il suit les cours de Messiaen.

En 1953 il organise dans le cadre du Congrès international d'architecture moderne un concert spatialisé sur le toit de l'Unité d'habitation de Marseille. La Colombe de la paix est créée au quatrième Festival mondial de la jeunesse pour la paix et l'amitié de Bucarest. Le 3 décembre il épouse Françoise.

De 1954 à 1957 il travaille au projet de Le Corbusier du couvent dominicain de la Tourette à Éveux-sur-l'Arbresle.

Le couvent de la Tourette (lespans de verre ondulatoires de Xenakis).

Le 23 septembre, après bien des difficultés, Cherchen accepte de créer les Metastasis qui sont également jouées au festival de Donaueschingen le 15 octobre 1955, dont le scandale (musique non sérielle) lui interdit plusieurs années durant la programmation en Allemagne.

En 1955, il publie La crise de la musique sérielle dans les « Gravesaner Blätter ». où il critique le principe sériel et l'organisation polyphonique qui en découle. En 1958 il entre Groupe de Recherches de Musique Concrète (Groupe de Recherches Musicales) de Pierre Schaeffer auquel il participe jusqu'en 1962.

En 1956 il publie Théorie des probabilités et composition musicale dans les « Gravesaner Blätter ». Il projette la Maison de la culture et de la jeunesse de Firminy et commence à travailler au célèbre Pavillon Philips pour l'Exposition universelle de Bruxelles de 1958. Le Corbusier refuse de lui reconnaître la paternité de ce Pavillon.

Le pavillon Philips.

En 1957 il est boursier de la Fondation européenne pour la culture, dont le jury est présidé par Nicolas Nabokov. Il crée le 8 mars Pithoprakta au Festival « Musica viva » à Munich. Il publie en 1958 À la recherche d'une musique stochastique. Il fait le connaissance de François-Bernard Mâche.

En 1959 il est licencié par Le Corbusier. La même année, Metastasis et Pithoprakta sont créés à Stockholm. En 1960, la première française de Pithoprakta est assurée par Hermann Scherchen. Il fonde le MYAM, groupe de réflexion sur les mathématiques et la musique avec Avec Michel Philippot, Abraham Moles et Alain de Chambure. En 1960 il commence la publication d'Éléments de musique stochastique dans les « Gravesaner Blätter ». En 1961 il participe au congrès international «Orient-Occident» de Tokyo et y présente un concert de musiques expérimentales. Il rencontre Toru Takemitsu et Seiji Ozawa. Il projette les plans d'un auditorium à Gravesano à la demande d'Hermann Scherchen.

En 1962 il met au point un programme informatique de composition musicale et commence à composer les ST avec des données calculées par l'ordinateur IBM 7090. En mai, il organise un concert collectif du GRM avec des oeuvres réalisées à partir de fragments proposés par les neuf participants : Ballif, Bayle, Canton, Ferrari, Mâche, Malec, Parmegiani, Philippot et Xenakis. La même année, ses oeuvres sont bien accueillies au Festival d'Automne de Varsovie.

En 1963 il est pour la première fois programmé au « Domaine Musical ». Malgré les réserves de Pierre Boulez, portant sur le caractère ennuyeux de la pièce, et le choix du pianiste. Georges Pludermacher dut rejouer Herma en bis. En été, il est invité par Aaron Copland pour donner une série de cours de composition au Berkshire Music Center à Tanglewood. Il publie la même année Musiques formelles. Nouveaux principes de composition musicale. Boursier de la fondation Ford, il séjourne à Berlin. En 1964, Eonta est crée au « Domaine Musical ». Il est naturalisé français en 1965. Le 20 mai de la même année, un festival Xenakis est organisé à Paris, Salle Gaveau. Il reçoit le grand Prix de l'Académie du disque français. Il donne une série de cours de composition à l'Institut Torcuati di Tella de Buenos Aires dirigé par Alfredo Ginastera. Il fonde l'EMAMU (Équipe de Mathématique et d'Automatique musicales) avec Marc Barbut, François Genuys et Georges Guilbaud à l'École Pratique des Hautes Études.

Il publie en 1967 Vers une métamusique. Il crée Medea au Théâtre de l'Odéon de Paris sous la direction de Diego Masson, dans une mise en scène de Jorge Lavelli, avec Maria Casarès dans le rôle de Médée. Il conçoit le Polytope, structure de câbles et de projections lumineuses, pour le Pavillon français de l'Exposition Universelle de Montréal. Il est professeur invité l'Université de l'Indiana à Bloomington qui ne tient pas sa promesse de créer un Centre de musique et mathématiques. Il démissionne de son poste en 1972. En 1968 il publie Vers une philosophie de la musique. En 1969, l'EMAMU est hébergé dans les laboratoires de physique nucléaire du Collège de France. En 1971 il publie Musique Architecture.

En 1972 il est nommé membre honoraire de la British Computer Arts Society. Le Festival d'Automne, dirigé par Michel Guy, lui passe la commande un opéra qui ne l'intéresse pas. Il propose une spectacle de musique et de projections lasers : le Polytope de Cluny, qui est créé le 13 octobre 1972. Ce spectacle proposé jusqu'en 1974 est visité par 90.000 spectateurs. Il est invité à enseigner aux cours d'été de Darmstadt (également en 1974 et en 1990). Il est nommé professeur associé à l'UER des Arts plastiques et Sciences de l'art de l'université de Paris I. En 1973 il donne une série de cours à l'université de Montréal.

La même année, Erikhthon est créé à Paris par Claude Helffer et l'orchestre de l'ORTF, dirigé par Michel Tabachnik. Le Beethoven Festspiele de Bonn organise une rétrospective et une exposition Xenakis. Il se rend en Grèce après la chute du régime des colonels. En 1975 il est membre honoraire de l'American Academy and Institute of Arts and Letters. Il soutient sa thèse de doctorat le 18 mai 1976 Arts / Sciences. Alliages, à l'Université de Paris I devant Bernard Teyssèdre, Olivier Messiaen, Michel Ragon, Olivier Revault d'Allonnes et Michel Serres (publication chez Casterman, en 1979). Le Grand Prix national de la musique du ministère de la Culture lui est décerné.

Il reçoit en 1977 prix Beethoven de la ville de Bonn, et le Grand prix du disque de l'académie Charles-Cros. La même année, Le CEMAMU construit la première version de l'UPIC (Unité polyagogique informatique du CEMAMU). En 1979, il anime un séminaire de composition à l'Academia Musicale Chigiana à Sienne. En 1980, il donne une série de conférences en Pologne. Il est élu membre du Conseil national de la Résistance hellénique. Il est nommé officier de l'ordre des Arts et Lettres. En 1981 et donne une série de conférences à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm : Intuition, théorie, réalisation en musique. En 1982, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, membre de l'Académie des beaux-arts de Berlin en 1983

En 1984 il présente en collaboration avec Jean-Louis Véret un projet au concours architectural de la Cité de la musique au Parc de la Villette Le nouveau Conservatoire National de Musique qui n'est pas retenu. Le 2 mai, il est reçu à l'Académie des Beaux-Arts au siège de Georges Auric. Il fonde en 1986 les ateliers UPIC. En 1989 il est docteur honoris causa de l'université d'Édimbourg, nommé membre étranger de l'Académie Royale de Suède. En 1990 Distinguished Resident del'université de San Diego et professeur émérite de l'université Paris I. En 1991, il est nommé officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'ordre des Arts et Lettres. En 1995 il est nommé chevalier de la Légion grecque du Phénix et commandeur dans l'Ordre national du Mérite, il reçoit Prix Kyoto au Japon en 1997.

Le 30 novembre 1997, sa dernière œuvre O-mega est créée à Huddersfield par Evelyn Glennie (percussion solo) et le London Sinfonietta dirigé par Markus Stenz.

Catalogue des œuvres

Bibliographie

Discographie

Pléïades. Percussions de Strasbourg, Harmonia Mundi, 1987, 1996 [1- Mélanges ; 2- Métaux ; 3- Claviers ; 4 - Peaux]

02 /
Palimpest ; Épéi ; Dikhthas ; Akanthos
Ensemble
Spectrum, Guy Protheroe, dir. : Irvin Arditti, violon ; Claude Helffer, piano ; Penelope Walmsley-Klark, soprano. Enregistré à Londres en 1986. Disques Wergo, 6178-2.

 

 

03/
Eonta ; Metastasis ; Pithoprakta
Ensemble instrumental de musique contemporaine, Konstantin Simonovic, dir. ; Enregistré dans les studios de l'ORTF, Paris, 1965 — Le Chant du Monde LDC 278 368 / CM 211.

 

Jean-Marc Warszawski
révision 28 juillet 2007
© Musicologie.org


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Mercredi 1 Septembre, 2021