Yves Chartier, Professeur d'histoire de la musique à l'Université d'Ottawa : Documents pour servir à l'histoire de la théorie musicale.
1. Césène, Biblioteca. Malatestiana, Plut. S.XXVI.1, f° 196v-197, XVe siècle
2. Oxford, Bodleian Library, Canon. misc. 212, f° 39v-40, XVe siècle
3. Ms. détruit en 1870 : Strasbourg, Séminaire protestant, XVe s., étroitement apparenté au ms. de Césène et collationné par Gerbert.
L'authente est préséant et investi d'autorité : voilà pourquoi les Pères ont déclaré les livres très anciens "authentiques"1 , parce que renforcés par l'autorité <divine>.
Le protus est le premier : voilà pourquoi, dans l'Ancien Testament, Abel est le "protomartyr" ; dans le Nouveau Testament : Étienne. Le deuterus est le second : deuterus, en effet, signifie en grec "second" : voilà pourquoi "Deutéronome" signifie en grec "Seconde Loi". Le tritus est le troisième. Le tetrardus est le quatrième : on se souviendra, en effet, dans l'Évangile 2, de la "quatrième partie du Royaume". Mais le plagal du premier authente, et des autres <modes authentes>, ne requièrent pas d'explication, car ils sont inférieurs <aux authentes>. Les voici :
premier authente : premier plagal ; deuxième authente : deuxième plagal ; troisième authente : troisième plagal ; quatrième authente : quatrième plagal.
De même, en grec :NNANEANE
De même, pour les <modes> paraptères :
NANNA NEAGIES
AIA NEAGIES
NENOTE ANES
GAGIES
NOEAGIS
NANA NAGIES
NOEAGIS
NENNOTENEAGIS. Antienne : Miserere mei Deus.
ANOS. Antienne : O mors <eros mors tua>.
ANAIETANENAGIS. Antienne : Benedicta tu <in mulieribus>.
AIANNEAGIES. Antienne : Nos qui vivimus.
Ainsi, pour les <modes> paraptères ci-devant mentionnés, il faut retenir qu'ils sont justifiés pour les petites antiennes - et surtout pour la psalmodie- qui ne finissent pas ainsi qu'elles commencent. Les paraptères sont ainsi nommés parce qu'ils préparent la voie aux versets qui accompagnent les antiennes
NENOTENEAGIS. Le premier paraptère confine au second ton et pénètre le verset comme le second ton mais se termine comme le premier ton, comme dans l'antienne Miserere mei Deus et a delicto4, et dans bien d'autres.
ANOS. Le second paraptère confine au quatrième ton et se termine comme celui-ci. Telles sont les antiennes Quia mirabilia. Sede a dextris meis. Speret israel. Omnis terra, et bien d'autres5. ANAIETANENAGIS. Le troisième paraptère confine au septième ton et se termine comme le quatrième ton. Nombreuses sont les antiennes qui appartiennent à ce ton <paraptère> et qu'il nous serait trop long d'énumérer, mais en voici quelques exemples : Benedicta tu <in mulieribus>. Rorate caeli desuper. Erit enim magnum6. AIANEAGIES. Le quatrième paraptère confine au huitième ton, mais ne monte pas à l'aigu et se termine ordinairement [mediocris] dans le même ton. On ne trouve que quatre ou cinq antiennes de ce type : Nos qui vivimus. Martyres Domini. Angeli Domini. Virgines Domini7. Que le chantre lecteur de ce <petit traité> ne le méprise pas : nombreux, en effet, sont ceux qui nous raillent et nous tournent en dérision, nous qui psalmodions en l'honneur du Seigneur. Que Dieu ne leur donne pas raison, mais que le Très Haut se manifeste <à eux>. [notes : à venir]À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
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Mardi 24 Janvier, 2023