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Eusebius, Dijon, Auditorium, 10 novembre, 2012.

Le Quatuor de Jérusalem

Le début d'une tournée européenne pour ses 20 ans

Avant Bâle, Paris, Bath et Londres, Dijon accueillait le prestigieux Quatuor de Jérusalem pour une tournée marquant son vingtième anniversaire.

Quatuor de JerusalemLe Quatuor de Jérusalem (Phorographie © Felix Broede)

Une foule inaccoutumée autour de l'Auditorium avant le concert attendu… Las, ce  n'étaient que des amateurs de bonne chère qui se rendaient à la Foire gastronomique voisine. Et, dans ce grand vaisseau de l'Auditorium, peu favorable à ce type de récital, un maigre public pour l'un des plus beaux, sinon le plus beau concert de musique de chambre écouté depuis plusieurs mois, sinon davantage.

Le programme rare, qui associait Hugo Wolff, Chostakovitch et Brahms, avait sans doute moins séduit que Haydn, Beethoven et Schubert...

La sérénade italienne du premier est davantage connue dans sa version orchestrale. Malgré l'engagement des musiciens, il n'est pas aisé de s'approprier cette musique romantique quelque peu décadente.

Le 5e quatuor de Chostakovitch, de 1952, est parmi les plus exigeants de sa production. La force expressive de l'allegro, vigoureux, endiablé, le second mouvement, crépusculaire, puis le moderato — véritable scherzo (Io scherzo !) même s'il n'en épouse pas la forme — enjoué, puis progressivement débridé jusqu'au feroce  pour revenir à l'apaisement de la formule initiale, sont proprement fascinants dans l'interprétation inspirée qu'en donnent les membres du Quatuor de Jérusalem, familiers du corpus des quatuors de Chostakovitch.

Leur lecture du 3e quatuor de Brahms est résolument moderne, dégagée de la gangue des traditions — souvent infondées — avec un engagement digne d'une première. Que souligner dans cette maîtrise parfaite dont nous avons été le témoin ? L'évidente et rarissime cohésion d'un quatuor qui parle d'une seule voix, ô combien riche d'intonation, d'articulation, de  phrasé, de nuances ? Le merveilleux alto chaleureux, grave et chantant, expressif à souhait ? On atteint à une perfection à la fois fragile, ténue, et forte qui dégage toujours une émotion vraie, au contraire de ces perfections glacées qui suscitent parfois l'admiration mais laissent de marbre.

Le public ne s'y trompe pas et réserve de chaleureuses  acclamations, nourries, à ce fabuleux quatuor.

Eusebius
11 nov. 2012


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