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Alain Lambert, 21 décembre 2012.

Jazz Albums Love songs « DOXA » studio et Yoann Loustalot « Dernier reflet »

Voici deux disques bien différents, du moins au niveau des cuivres, puisque l'un s'articule autour de la paire ténor / trombone et l'autre de la seule trompette.

Leur lien de parenté ? Le pianiste, François Chesnel, qui depuis quelques années, s'est fait connaître sur la scène caennaise et bien au delà, avec Renza Bô, le Kurt Weil Project ou encore Folk Songs (voir la chronique sur le Petit Label et son catalogue), et récemment Vérona (voir la chronique sur les Boréales de Caen) dans chacun desquels il apporte sa couleur particulière, à la fois mélodique et sur le fil, dans ses compositions, ses arrangements et ses improvisations.

Doxa studio

Love Songs quintet, Jean-Benoît Culot (batterie), Eric Prost (sax), Thierry Lhiver (trombone), François Chesnel (piano), Thibault Renou (contrebasse), Doxa - studio. 2011 (ARVI 033)

« Doxa » studio (ARVI 033) permet de le constater pleinement. Ses compositions (Japanese Song, L'escalet) y voisinent, quand elles ne sont pas communes (L'homme pressé), avec celles du batteur caennais Jean Benoit Culot (Nramyc, Rumba corbera, La femme des sables), qui mène cette formation, Love songs quintet, depuis 2008. Sur son label ARVI, deux albums sont déjà parus, en public, dont le très beau La femme des sables (ARVI 028) enregistré en 2010.

La page de Fançois Chesnel dans Jazz à Caen

doxa live

« DOXA » studio vient juste de sortir, ainsi que « DOXA » live au Chat Vert (ARVI 034), enregistré un mois plus tard, en juillet 2011, à Rouen, comme une relecture jumelle du précédent (tout juste un morceau et une couleur de pochette de différence), à la fois singulière et complémentaire. Les autres musiciens, le contrebassiste Thibault Renou et le saxophoniste Eric Prost, ont apporté chacun une composition (Doxa et The chemist). Sauf le tromboniste, Thierry Lhiver ! Mais, ne vous inquiétez pas, il est bien présent, en verve, même en coulisse, comme les autres d'ailleurs, sur ce disque où les morceaux s'enchaînent, au début, presque en continuité, comme une longue suite méditative. Puis viennent quelques éclats contrastés et bien équilibrés, mettant en valeur les arrangements collectifs et les qualités de chacun des solistes, avec une prise de son impeccable.

Une belle réussite, et un beau travail d'équipe, clôt par la reprise bienvenue de La femme des sables justement, une lente progression dans les dunes au son lointain des tambours, puis du duo piano/contrebasse, avant l'arrivée chatoyante du trombone dans l'oasis, puis du sax venu contrechanter sur le thème, le temps que s'éloigne la caravane dans le silence final.

La page de Jean Benoit Culot sur Jazz à Caen

 

derniers refletsYoann Loustalot, Derniers reflets, Fresh Sound New Talent 2012 (FSNT 412).


Dernier reflet de Yoann Loustalot, est surtout le disque du trompettiste même s'il s'agit bien d'un travail d'ensemble ; la pochette le montre seul mais donne à lire le nom des musiciens avec équité, ce qui n'est pas toujours le cas, quand il faut chercher le nom des complices derrière ou dedans et en beaucoup plus petit. Il y a donc dans l'ordre indiqué : François Chesnel au piano, Blaise Chevalier à la contrebasse et Antoine Paganotti à la batterie.

Et si Yoann Loustalot a signé toutes les compositions (sauf une, Hibernatus du pianiste) on sait d'emblée qu'il ne l'a pas fait seul. Et s'il se donne en solo sur trois courtes plages, le reste est construit et arrangé pour le groupe, très écrit en fait. Une belle ambiance où la section rythmique, piano compris, met en valeur la sonorité brillante ou fragile de la trompette (ou du bugle). Les interventions improvisées du pianiste sont plus rares (Dernier reflet, Mélodie oubliée) ou courtes (promenade avec Tomasc), mais sa présence syncopée pour soutenir la trompette et l'envoler est essentielle (Après la neige, Dans les feuilles, Sous la glace).

Hommage à Thomasc, sans doute, mais aussi à Miles (Premier reflet), qu'on peut entendre comme un écho lointain, un reflet estompé, d'une musique de film noir, quand la nuit arrive de plus en plus tôt. Et surtout un bel hommage à l'instrument et à ses sonorités poétiques et mélodiques, frémissantes et tranchantes, sur des thèmes qui évoquent souvent l'automne ou l'hiver.

A noter que le trompettiste, réciprocité oblige, joue dans le Kurt Weill Project du pianiste ; un disque est en préparation.

Le site de Yoann Loustalot

Alain Lambert
21 décembre 2012


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