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jmw, 1er janvier 2012.

Laurence Malherbe : Schubert transgression

Laurence Malherbe, Schubert

Laurence Malherbe, Schubert transgression. Laurent David (arrangements, basse), Quatuor Kadenza, Michele Pondepeyre (piano). Cristal classique 2012 (CRC 1006).

Enregistré au studio Alhambra Colbert en septembre et décembre 2011, au studio de Meudon en janvier 2012 pour « Nacht und Träume ».

Comme cela fait du bien et comme cela est beau. Enfin un cédé de 2012 qui ne fantasme pas une reconstruction historique, qui va chercher ce à quoi peut parler la musique de Schubert aujourd'hui.

Laurence Malherbe, admirable soprano — qui peut avoir un magnifique timbre mezzo — sait chanter le jazz et jouer le grand répertoire lyrique. Elle chante ici des Lieder de Schubert, parmi les plus célèbres, arrangés par le jazzman Laurent David (il tient le cas échéant la basse), pour le quatuor Kadenza et selon, le piano. Seul Mein Gebet, poème écrit par Schubert en 1823 est chanté sur une musique de Malherbe / David (plage 9).

On peut parler de transgression, mais l'admirateur inconditionnel de Nina Hagen en voudrait un peu plus. C'est plutôt une accentuation, un approfondissement pour faire entendre ce qu'on pourrait entendre.

Le titre du cédé est peut-être un peu fort, car malgré l'originalité, et les sauts de puce jusqu'au plafond que pourraient faire les conservateurs de la note écrite, on reste dans Schubert et son paysage dramatique touchant..

Ce disque ne se termine pas sur le Erlkönig. Cette plage 11 continue avec les 4'33'' (de silence) de John Cage. Il y a là aussi certainement transgression, puisque je ne compte que 4'20'' — on aura gommé les dernières mesures. Je ne jette pas la pierre, j'ai moi-même donné, l'été dernier, au Festival du Chablisien, une réduction pour une minute, cela tient la route et le vin reste frais.

Et puis, on y est, surprise, toujours plage 11 qui fait ménage à trois, de nouveau Mein Gebet :

Tiefer Sehnsucht heil'ges Bangen
Will in schön're Welten langen;
Möchte füllen dunklen Raum
Mit allmächt'gem Liebestraum.

Großer Vater! reich' dem Sohne,
Tiefer Schmerzen nun zum Lohne,
Endlich als Erlösungsmahl
Deiner Liebe ew'gen Strahl.

Sieh, vernichtet liegt im Staube,
Unerhörtem Gram zum Raube,
Meines Lebens Martergang
Nahend ew'gem Untergang.

Tödt' es und mich selber tödte,
Stürz' nun alles in die Lethe,
Und ein reines kräft'ges Sein
Laß o Großer, dann gedeih'n.

Cette fois dans une version très metal, ça transgresse magnifique.

jmw
1er janvier 2012

1. Der Tot und das Mädchen, 2. Die junge None, 3. An die Musik, 4. Ständchen, 5. Gretchen am Spinnrad, 6. Frühlingsglaube, 7. An Silvia, 8. Der König in Thule, 9. Mein Gebet, 10. Nacht une Träume, 11. Erlkönig.


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