« Dès sa jeunesse, Beethoven envisagea d’attaquer toutes les formes musicales. C’est pourtant dans un nombre limité de genres qu’il mène le plus loin son combat : la sonate pour piano, le quatuor à cordes, la symphonie. De l’opus 2 (1794-1795) à l’opus 111(1821-1822), les trente-deux sonates pour piano, dont la composition s’étend sur un grand quart de siècle, forment un véritable cycle, une trajectoire immense et continue témoignant d’une évolution de la pensée, de l’écriture et de la forme telle qu’il n’en existe guère d’autre. Elles forment un véritable cosmos que Robert Schumann et Hans von Bülow appelaient le Nouveau Testament de la musique, en se référant à l’Ancien Testament que représentait pour eux Le Clavier bien tempéré de J.S. Bach. »21
Dans ce massif, pas de place pour des œuvres mineures, ce qui montre bien à quel point le compositeur s’est trouvé à l’aise avec cette forme a priori contraignante. Très tôt, la sonate pour piano est devenue pour lui « le terrain d’élection privilégié, autant pour l’expérimentation, la recherche, que pour l’expression de son moi intime », et c’est là par excellence qu’apparaît chez lui « le lyrisme pur : l’individu s’interroge, découvre un monde intérieur, se parle à lui-même […]. L’affinité entre l’improvisateur et le compositeur lui fait trouver dans le piano l’instrument approprié à son expression la plus singulière, à sa sensibilité la plus intense. »22
Les sonates pour piano : opus 2 nos 1, 2, 3 -- opus 7 -- opus 10 -- opus 13 -- opus 14 -- opus 22 -- opus 26 -- opus 27 -- opus 28 -- opus 31 -- opus 49 -- opus 53 -- opus 54 -- opus 57 -- opus 79 -- opus 81a -- opus 90 -- les cinq dernières sonates (opus 101, 106, 109, 110, 111).
Michel Rusquet
5 septembre 2019.
21. Szersnovicz Patrick, dans « Le Monde de la musique » (238), décembre 1999.
22. Ibid.
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