Actualités musicalesvendredi 23 mai 2014
Le musicien raté, journée d'étudeAppel à communications Paris, vendredi 23 et samedi 24 mai 2014 Journées d'étude organisées par Emmanuel Lascoux et Stéphane Lelièvre. Université Paris-Sorbonne Centre de Recherche en Littérature Comparée Axe « Littérature et Musique » - Responsable : Stéphane Lelièvre. « La musique continua. — "Assez ! assez !" criait-il — "Un peu de patience" répétait Bouvard. Pécuchet tapotait plus vite sur les lames de verre, et l'instrument vibrait, et le pauvre homme hurlait, quand le médecin parut, attiré par le vacarme. » Voilà peut-être le seul passage où Flaubert — d ont on sait qu'il invente le « ratage » en littérature, jusqu'à lexicaliser le terme en ne cessant de se l'appliquer dans sa Correspondance —, fait superbement « rater » la musique : fiasco attendu, car la musique ne peut échapper à l'anti-pédagogie de Bouvard et Pécuchet - et double, puisqu'ici décuplé en déroute musicothérapique par le fatal secours de la médecine. L'évocation littéraire d'un tel « ratage musical » suscite les questionnements suivants : Est-on donc en droit de chercher « le musicien raté » en amont de la littérature ? Que devient en aval, jusqu'à nous, cette figure ? Faut-il franchir les bornes génériques pour le trouver ? Quelle part de rêve peut comporter ce « ratage » délibéré du « personnage musical » ? Mais qui se cache derrière la figure du « musicien raté » : un « vrai » musicien, compositeur et/ou interprète ? un musicologue, selon la vieille boutade des musiciens ? un philosophe, depuis Socrate, dont on rapporte le regret de n'avoir pu mettre Ésope en musique, jusqu'à Nietzsche au moins, qui a écrit de la musique, sur la musique, contre la musique, et presque uniquement grâce à elle, à condition d'appeler Musique toute la production des Grecs ? Et si seul le maître des mots peut vraiment « dire » ce « ratage », l'écrivain veut-il, doit-il, peut-il réchapper du destin de « musicien raté », quand le silence même lui est soufflé par le rythme, et que « les dieux vocaux, asémantiques » chers à Quignard, ne l'écoutent ni ne l'exaucent ? Nous nous proposons, au cours de ces deux journées d'étude, d'apporter quelques éléments de réponse à ces problématiques - ou de débattre toute autre question suscitée par les différentes figures possibles du « musicien raté », qu'il s'agisse de personnes réelles ou de personnages de fiction, d'écrivains ou de musicologues recourant aux mots plutôt qu'à l'art musical, ou de « musiciens ratés » pratiquant leur art malgré tout, tantôt par aveuglement (par surdité !), tantôt par choix. Les projets de communications (titre et résumé de 2000 caractères maximum), assortis d'une courte biographie, sont à adresser, avant le 31 mars 2014, à Emmanuel Lascoux emmanuel.lascoux@gmail.com et Stéphane Lelièvre st.lelievre@gmail.com. S'abonner au bulletin. Collaborations ©musicologie.org 2014 Dimanche 25 Mai, 2014 18:01
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