Henri-Irénée Marrou nous met en garde :
L'historien doit chercher à saisir la totalité du réel : sa connaissance devra enregistrer et les structures intelligibles et les anomalies [...] Il doit se souvenir de temps en temps, que le donné fondamental, ce qui « a réellement existé », ce n'est ni le fait de civilisation, ni le système ou le super système, mais bien l'être humain dont l'individualité est le seul véritable organisme fournit par l'expérience43
Dans le même souci d'atteindre « l'individualité de l'être humain » Roland Barthes prend les recommandations de Marrou, semble-t-il à contre-pied. La première phrase de son ouvrage consacré à Michelet est un avertissement :
Le lecteur ne trouvera dans ce petit livre ni une histoire de la pensée de Michelet ni une histoire de sa vie, encore moins une explication de l'une par l'autre. Il continue : Que l'œuvre de Michelet, comme tout objet de la critique, soit en définitive le produit d'une histoire, j'en suis bien convaincu. Mais il y a un ordre des tâches: il faut d'abord rendre à cet homme sa cohérence.
À contre-pied semble-t-il, parce que dans le fond, l'individu « hypermatérialisé » comme « seul organisme fournit par l'expérience », expression surprenante au premier regard de la part de Marrou, a de fortes chances d'être plus absent que l'absence délibérément organisée par Roland Barthes. Le naturaliste aurait-il l'idée de raconter un quelconque animal, « organisme d'expérience » sans tenir compte des relations et interactions avec les autres animaux du milieu naturel, et bien souvent de l'influence décisive de l'action humaine. Ce qu'entend Marrou, est « organisme d'expérience intérieure ». Mais encore ainsi dite, cette expérience peut-elle exister sans relation à l'autre ? Convenons qu'il faut entendre ici « essence ». Cet individu n'est alors plus un « réel » mais une abstraction d'abstraction.
Roland Barthes, tout en contournant « la vie et l'œuvre » mène une critique virtuose de l'œuvre, de ce qui justement révèle la présence de Michelet dans l'histoire et l'histoire de la connaissance historique. Il ne peut manquer, dès lors d'apporter un éclairage sur la vie et l'œuvre, éclairage différent si l'on connaît ou l'on ne connaît pas d'avance « la vie, l'œuvre et le temps de Michelet ». Ce qui permet à Roland Barthes d'affirmer qu'il rend la cohérence au personnage en le faisant surgir depuis une certaine intimité, rendant ainsi grâce, en quelque sorte, aux attentes de Marrou.
Sur le même sujet, Paul Veyne adopte une attitude radicale :
« Tel est le sérieux de l'histoire : elle se propose de raconter les civilisations du passé et non de sauver la mémoire des individus, elle n'est pas un immense recueil de biographies. Les vies de tous les tailleurs sous Frédéric-Guillaume se ressemblant beaucoup, elle les racontera en bloc parce qu'elle n'a aucune raison de se passionner pour l'un d'eux en particulier, elle ne s'occupe pas des individus, mais de ce qu'ils offrent de spécifique, pour la bonne raison que, comme on verra, il n'y a rien à dire de la singularité individuelle, qui peut seulement servir de support ineffable à la valorisation («parce que c'était lui, parce que c'était moi »). Que l'individu soit premier grand rôle de l'histoire ou figurant parmi des millions d'autres, il ne compte historiquement que par sa spécificité.»44
Ainsi que nous l'avons déjà souligné, ces diverses propositions considèrent « l'opération historique » comme un champ homogène. Or, s'il convient de faire la part de ce qui entre comme convictions intimes, de ratios, et d'efficacité dans les techniques propres à établir les aller-retour avec la réalité (des traces ou documents), il convient également de discerner des étapes qui entretiennent avec ces trois genres des relations changeantes, à savoir l'étape de l'élaboration, celle du compte rendu, et celle, qui échappe à l'auteur, de la lecture, du point de vue du lecteur.
A ce point de la réflexion, un motif central se profile derrière ces divers positionnements, lesquels, comme trame et chaîne, entre-tissent leurs similitudes, leurs complémentarités, leurs contradictions et oppositions dans une étoffe solidaire.
Étoffe solidaire, parce que les différences qui surgissent de ces multiples points de vue sont avant tout d'ordre philosophique, éthique et religieux confondus, et qu'en plaçant la recherche de la « vérité » à partir de la « réalité », ou, en d'autres termes, en cherchant à se donner un statut scientifique, les historiens sont tenus à valider leurs recherches comme adéquations aux « réalités passées ». Ils se retrouvent donc, autour de cette question, solidaires d'une certaine manière. L'intuition, la rationalité, les techniques de dépouillement de la documentation et les interprétations sont autant de relations de la (in)conscience avec l'extérieur réel. Dans ce cas, s'il faut dessiner des lignes de partage entre les différentes façons de faire de l'histoire, nous les tracerons volontiers entre ceux qui sont prêts à « faire dire l'histoire » et ceux qui font dire « qu'on fait dire ce que l'on veut à l'histoire.
Le motif central qui se profile derrière ces divers positionnements, lesquels, comme trame et chaîne, entre-tissent leurs similitudes, leurs complémentarités, leurs contradictions et oppositions dans une étoffe solidaire, et qui ne constitue pas une ligne de partage décisive entre les différentes façons de faire de l'histoire est d'ordre philosophique, ou d'un ordre en général proche des méditations sur les rapports des hommes entre eux et avec la nature. Rapport dont il ne s'agit pas de discuter la réalité, mais les différentes voies validant les questions qu'on peut lui poser.
Or, toute interrogation, toute observation portée vers un objet confondent dans un phénomène réflexif deux entités de nature distincte : celle de ce qui est regardé et celle de ce qui observe. Quand Paul Veyne affirme que « la vie de tous les tailleurs viennois » (la collection) est en soi sans grand intérêt, il qualifie ainsi à la fois « tous les tailleurs viennois » comme collection d'objets réels, et son propre intérêt d'historien. En ce sens que la collection « de toutes les vies des tailleurs viennois » n'a pas grand intérêt pour la connaissance que nous pourrions acquérir de ce que fut être tailleur à Vienne à l'époque de Frédéric Guillaume.
On rassemblera alors suffisamment de données pour construire l'image d'un tailleur aux contours moyens qui aura valeur générale. Et cette image sera vraie dans la mesure où d'une part elle ne contredira pas les documents particuliers, et, d'autre part, dans la mesure où elle pourra se raccorder aux images des tailleurs de Vienne d'avant et d'après Frédéric-Guillaume, à celles des tailleurs d'autres lieux, à celles du commerce, de la mode, de la fabrication des étoffes... Parce qu'il s'agit de parler de civilisation et non pas d'honorer la mémoire des multitudes trépassées.
On peut prétendre parler de civilisation, et au contraire élaborer des collections, y compris biographiques, permettant des chiffrages statistiques qui révéleront non seulement une image moyenne de ce tailleur viennois à l'époque de Frédéric-Guillaume, mais encore l'environnement, les fluctuations, les particularités : Par exemple, tous les tailleurs n'habillent pas les mêmes couches sociales de la société, ils ne sont pas tous aussi inventifs eu égard à la mode, leur métier n'est pas apprécié par tous de la même façon. Naturellement, si nos chiffres démontrent que la population des tailleurs prend de l'ampleur parce que Vienne se peuple, nous nous serons donnés beaucoup de mal pour rien.
Pourquoi ne pas partir des individus ? Ne pas choisir dans l'ensemble possible quelques figures particulières, dignes d'attention ? N'arriverions-nous pas au même résultat ? L'individu n'est-il pas lui-même un fait de civilisation ? Ses modes de vie, de travail, de penser ne témoignent-ils pas d'un temps ?
Il est clair que ces trois manières se complètent de plusieurs façons. D'abord parce que chacune a besoin des deux autres. Que valent les observations de faits de civilisation si elles ne coïncident pas avec les données statistiques, et si la silhouette individuelle qui se découpe dans les vastes paysages ne correspond en rien à celles qui surgissent des études biographiques particulières ? Mais que valent à leur tour les échafaudages statistiques et les minutieuses biographies45 si elles ne participent pas à forger une vue plus générale, conceptuelle, correspondant, en fin d'analyse à la manière humaine de penser ? Le simple fait divers immédiat est intelligible et simplement mémorable parce qu'il entre en contact avec et nourrit le conceptuel. Si nous lisions dans notre journal local qu'« un malfaiteur s'est introduit au 43 rue Michelet, et a dérobé un exemplaire de l'Encyclopédie de la Nouvelle Histoire auquel le propriétaire attachait une grande valeur », nous serions surpris, parce que cela ne correspondrait pas à l'idée ou au concept que nous nous faisons du malfaiteur. Mais l'essentiel ne serait pas la surprise, il serait l'élargissement de notre concept « malfaiteur ». Si grâce à notre connaissance, nous faisions la relation entre Michelet et Encyclopédie de la Nouvelle Histoire, nous penserions de suite qu'il s'agit d'un canular et que nous sommes peut-être à la date du premier avril. Mais encore, lorsque nous veillerons à bien fermer notre porte en nous allant, ce n'est pas à cause de tel ou tel malfaiteur, mais en raison d'un malfaiteur conceptuel, dont la lecture de ce fait divers nous aura rappelé l'existence, et dont encore nous savons qu'il peut être amateur d'histoire.
Le conceptuel n'est donc pas cette chose qui nous détourne de l'individu pensé comme seule expérience concrète, mais il est le mode incontournable de le penser. À tel point qu'il devient à son tour un sujet d'étude historique, dans toutes ses formes possibles. Nous pouvons nous en rendre compte en consultant les titres édités par les collections historiques : histoire des mentalités, qui regroupe des études particulières, parfois inclassables, comme l‘histoire de la folie à l‘âge classique de Michel Foucault46, La Mort et l'Occident de 1300 à nos jours de Michel Vovelle, vaste fresque qui complète des études particulières, biographies comprises47, Histoire de la pensée de J. Chevalier48, ce peut être Claude Lévi Strauss, avec Race et Histoire.49 Ces quelques titres ne sont peut-être pas les plus significatifs, mais comment faire un choix dans une vaste bibliographie, qui ne cesse de repousser les frontières de ses sujets et méthodes, lesquels sont eux-mêmes, de la part des historiens, sujets d'étude.
On remarque donc des différences d'approche quand il s'agit d'observer les faits, les individus, les civilisations ou autre, nous dirons le passé en général. Mais ces différences aboutissent à une certaine unité dans l'enrichissement de notre connaissance des faits advenus. L'origine de cette unité est relativement discernable dans le fait que l'intuition, le vécu « intérieur » individuel, comme la rationalisation, ont rapport à des objets extérieurs à la conscience, en tant qu'ils sont historiques, c'est-à-dire qu'ils mettent à l'étude « des choses » orientées dans le temps. L'origine des différences est plus difficilement accessible à la compréhension, car elle tourne autour de la question de savoir s'il est ou non des objets « purement internes » à la conscience. Elle échappe par nature à l'élaboration de la connaissance historique, exclusivement tournée vers l'extériorité, y compris des consciences. On peut penser, dans un premier temps, que les différences ne portent pas directement sur les méthodes, mais sur les limites. Limitation des champs, des choix, des portées. Ainsi, il n'est pas surprenant que Marrou, incluant sa position religieuse dans son métier d'historien, rappelle que l'« individu est la seule expérience concrète » et que l'histoire risque de se perdre dans trop de conceptualisation. Ce n'est pas un appel à plus de matérialisme, bien au contraire. Il limite la pertinence des études historiques à notre passage charnel sur Terre, pour dire vite. Conceptualiser, rationaliser, n'est en fin de compte pas le problème de l'histoire. Il présente d'ailleurs ses réflexions sur le métier d'historien hors cadre historiographique, ou épistémologique : « Ce petit livre se présente comme une introduction philosophique à l'étude de l'histoire. »50 Le philosophe aurait-il de quoi dire sur l'histoire qui échapperait à l'historien devenu un puissant épistémologue ? Nous sentons bien une parenté entre ce « petit livre » et La philosophie critique de l'histoire de Raymond Aron, tous deux parus en 1954.
L'opération historique de Michel de Certeau51 apparaît comme un repère important dans ce débat. Jacques Revel observe que
[les historiens] acceptaient sans trop rechigner que leurs prétentions fussent soumises au feu de la critique philosophique. Les thèses de l'historisme allemand, reprises et réorganisées, durcies par Raymond Aron, trouvaient des relais jusque dans leurs propres rangs [Paul Veyne] mais les deux registres ne communiquaient point. Ils restaient juxtaposés comme si les historiens se résignaient à accepter le doute radical porté sur les ambitions historiques de leur pratique sans renoncer pour autant à celles-ci.52
Ceci aboutissait à un « dédoublement » inacceptable pour Michel de Certeau, qui ne pouvait se satisfaire ni du régime des évidences partagées (ce que nous désignons par ce qui uni) et le doute généralisé, « les différences ». Il définit alors une histoire qui n'est pas comme le pense Paul Veyne (et Ricœur ajouterons-nous), une composition narrative soumise aux lois de la fiction, mais qui « dessine une place expérimentale dans la constitution de laquelle se donne à voir la relation critique qu'une société entretient avec les représentations savantes qu'elle produit d'elle-même. »
En effet, Michel de Certeau pose la question du lieu dans lequel s'effectue l'opération historique. Ce lieu est un lieu social, lui-même historique, dans lequel s'élaborent des idéologies, des représentations générales, où l'on se meut dans des relations institutionnelles et de pouvoirs, relations communautaires, universitaires, scientifiques. Tout cela est constitutif de l'excellence du non dit en histoire.
Paul Ricœur comprend cette démarche comme celle du doute et du soupçon, comme le dévoilement de la « fausse prétention de l'historien à produire de l'histoire dans une sorte d'apesanteur socio-culturelle, le soupçon naît que toute histoire à prétention scientifique soit viciée par un désir de maîtrise, qui érige l'historien en arbitre du sens. Ce désir de maîtrise constitue l'idéologie implicite de l'histoire. »53
La scientificité n'est pas un synonyme symétrique de la neutralité, en opposition aux idéologies, qui seraient inintelligibles au regard de la rationalité. Nous remarquions que les différentes manières historisantes aboutissent à une certaine unité dans l'enrichissement de notre connaissance des faits advenus, que l'origine de cette unité était relativement discernable par le fait que l'intuition intime, le vécu « intérieur » individuel, comme la rationalisation, ont rapport à des objets extérieurs à la conscience, en tant qu'ils sont historiques (ils mettent à l'étude « des choses » orientées dans le temps). L'origine des différences est plus difficilement accessible à la compréhension. Michel de Certeau nous ouvre une piste conséquente pour cette accession, pour, contrairement à ce que pense Paul Ricœur, intervenir positivement dans les relations qui nous lient aux multiples opérations historiques et nous permettre une meilleure compréhension, lisibilité, intelligibilité (que veut dire ici maîtrise ?) Chercher les racines du doute ou du soupçon, c'est nous permettre d'en ici maîtriser sinon les conséquences, du moins relativiser nos objets conceptuels. Ce qui est tout à fait conforme à la scientificité, qui cultive le doute et la certitude dans un registre particulier, qui n'est pas celui de l'existentiel.
Ce que nous opposerons à Michel de Certeau, pour finalement avancer sur les mêmes propositions, est que le non-dit n'est pas un tel silence qu'il ne finisse par se laisser lire, et ce nécessairement. Nous l'avons éprouvé avec « le petit livre » de Marrou. On ne peut avoir une lecture ou approche dogmatique, c'est-à-dire ne lire que les affirmatifs, sans les rapporter à une intelligibilité de leurs multiples motivations. Par ailleurs, ce non-dit peut difficilement se dire dans l'opération historique, parce que justement déterminé en son extérieur. Pour un sujet donné, on ne peut mener de front, ni au niveau de l'élaboration, ni à celui du « récit » qui serait illisible pour le lecteur, l'exposé des techniques ou des approches, du sentiment personnel, des différents engagements de sa propre histoire, élaborés en dehors de l'opération historique elle-même pour l'essentiel, et du sujet de l'étude lui-même. Il y a donc « non dit », mais le fait de le savoir présent et actif, de pouvoir par là même l'ouvrir au questionnement si besoin est, change radicalement les données de ce problème.
Encore une fois, le conceptuel n'est donc pas cette chose qui nous détourne de l'individu pensé comme seule expérience concrète, et qui provoquerait le doute. Il est le mode incontournable du penser. Il devient à son tour un sujet multiforme d'études historiques. Ceci n'est pas seulement le fait des historiens. Quand François Jacob déclare
ce qu'a démontré la biologie, c'est qu'il n'existe pas d'entité métaphysique pour se cacher derrière le mot de vie. Le pouvoir de s'assembler, de produire des structures de complexité croissante, de se reproduire même appartient aux éléments qui composent la matière »54,
il assigne aux êtres humains une place strictement historique, ce que n'admet pas l'historien Marrou pour lequel
On a trop oublié les derniers chapitres de la Logique de Port-Royal qui, reprenant une formule célèbre de saint Augustin, distinguent deux voies générales qui conduisent à la connaissance vraie : d'un côté le raisonnement et l'expérience, de l'autre la foi, elle-même de deux sortes, divine et humaine ; et c'est de cette dernière que relève l'histoire.
Deux positions nettes. Le biologiste ouvre de nouveaux champs historiques, l'historien en ferme les portes. Mais sur quel terrain ? L'historien, par ses concepts donne sens aux vestiges et documents présents. Son histoire, en tant qu'elle met en scène l'action possible, parfois certaine, des gens passés, et producteurs de ces objets toujours présents, œuvre à donner un sens aux actions disparues.
Notes
43. Henri Irénée Marrou, de la connaissance historique, Collection Point / Histoire (21), Éditions du Seuil, Paris, 1954, p. 109.
44. Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire, Collection Points/Histoire (40), Éditions du Seuil, Paris 1971, p. 48.
45. Nous rappelons les propos d'Henri Gouhier : Je suis pour une histoire de la philosophie dans laquelle la biographie est tout à fait capitale. Il ne s'agit pas d'anecdotes : quand on pose un individu, on pose le monde tel qu'il le voit. Ce ne sont pas des questions de méthode qui différencient les histoires de la philosophie, ce sont des questions de point de vue. Extrait d'une entretien avec Henri Gouhier, Dans « Á quoi pensent les philosophes, interrogations contemporaines », dans Autrement, Paris 1988, p. 10.
46. Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique, Gallimard, Paris.
47. Michel Vovelle, La mort en Occident de 1300 à nos jours. Gallimard, Paris. Vovelle illustre parfaitement notre propos, en ce qu'il utilise non pas l'opposition, mais la complémentarité des « genres » et des « techniques ». Les vues larges sur les sociétés aussi bien que l'austérité des statistiques serrées. Quelques titres de cet auteur : Vision de la mort et de l'au-delà en Provence du 15e au 20e siècle, d'après les autels des âmes du purgatoire. (A. Colin, Cahier des Annales, 1970) ; L'Irrésistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d'Aix (Edisud, 1975). On mettra sur le compte du sentiment intime, l'intérêt pour le sentiment religieux et l'engagement marxiste de Michel Vovelle.
48. J. Chevalier. Histoire de la pensée, Flammarion, Paris, 1966.
49. Claude Lévi-Strauss, Races et Histoire, Denoël, Paris, 1961.
50. Henri Irénée Marrou, De la connaissance historique, Collection Points/Histoire (21), Éditions du Seuil, Paris, 1954. Page 7. Raymond Aron, La philosophie critique de l'histoire, Collection Points/Essais (18), Éditions du Seuil, Paris 1969 (1954). Quarante ans après la parution de ce livre, Pierre Vilar confiait à la revue «Autrement» : (...) En revanche, se permettaient de parler de l'histoire des gens qui n'en avaient jamais fait. Je trouvais qu'Aron parlait d'histoire comme en parlaient les philosophes allemands des années 1880-1900. Revue « Autrement » janvier 1995. «Passées composés (champs et chantiers de l'histoire) », p. 279.
51. Michel de Certeau, L'Opération historique, dans «Faire de l'histoire» (I), Bibliothèque des histoires, Gallimard, Paris 1974. Pages 3-41. Texte repris et modifié dans L'Écriture de l'histoire, (I) Bibliothèque des histoires, Gallimard, Paris 1975, p. 63-120, sous le titre L'Opération historiographique.
52- Jacques Revel, Michel de Certeau : L'Institution et son contraire, dans Luce Giard, Hervé Martin, Jacques Revel,"Histoire, mystique et politique. Michel de Certeau". Textes issus d'un colloque du centre de Sèvres, 27 mai 1988. Éditions Jérôme Million, Grenoble, 1991, p. 114 et 115 pour la citation suivante.
53. Paul Ricœur, Temps et récit, Collection Points/essais (229), Éditions du Seuil, Paris, 1985 (3), p. 269.
54. François Jacob, La logique du vivant. Gallimard, Paris, 1970, p. 327.
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Dimanche 9 Juillet, 2023