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Hérouville, 21 novembre 2015, par Alain Lambert ——

Jaaz en Nørd au Big Band Café : Das Kaff avec Hasse Poulsen et Svin

Das KaffDas Kaff. Photographie © Christian Mariette.

Soirée danoise hier soir, proposée par le Collectif Jazz dans le cadre des Boréales, au Big Band Café d'Hérouville. L'annonce d'un groupe de « punk jazz » avait attiré la curiosité du public venu nombreux voir de quoi il retournait.

En première partie donc, Das Kaff, le trio sans frontières, nous dit Nicolas Talbot, le contrebassiste caennais, en dédiant le morceau Promenade aux migrants, tout en présentant ses comparses, le Canadien Mike Surgy à la batterie, l'Allemand Ralph Altrieth au sax ténor. Et en invité comme sur leur dernier disque [voir notre chronique], le Danois vivant à Paris Hasse Poulsen.

Mais la grande différence, c'est que là où ce dernier accompagnait d'arpèges acoustiques deux morceaux, le voilà présent pour tout le set avec sa guitare folk, et des pédales d'effet aux pieds.

On n'est pas déçu du voyage en Nørd, il joue tous les thèmes, même Mozart, et prend des solos expressionnistes, bluesy, rock ou free jazz, avec des sons bien saturés, menant le batteur, le contrebassiste, le sax à aller encore plus dans leur dynamique de power trio.

Et le morceau final, comme sur le disque, la reprise de Voodoo Child d'Hendrix prend sur scène une autre ampleur avec la longue progression percussive accompagnée des accords distordus bien dans l'ambiance de la transe rituelle. Le morceau idéal pour annoncer la seconde partie « punk jazz ».

SvinSvin. Photographie © Jean Maris.

Svin,  « cochon » en Danois ? Lars Bech Pilgaard à la guitare, Henrik Pultz Melbye au saxophone ténor et à la  clarinette, Adi Zukanovic aux claviers et machines, et Thomas Eiler à la batterie.

Une guitare minimaliste jouant sur quelques notes ou accords avec une énergie théâtrale. Un sax ténor tout aussi minimaliste. Une batterie de boxeur où les baguettes se brisent à la volée. Une petite machine qui peut jouer tous les sons synthétiques possibles. Le tout ? Un son énorme, répétitif, pulsif et inouï dans le jazz,  qui prend aux tripes et vide les oreilles. Eux ont des bouchons et pas nous.

Des explorations  moins brutes aussi, avec une clarinette, des paysages nørdiques brumeux sans doute. Mais la folie les reprend, et la banquise fond autour d'eux. Le public est transporté dans un étrange voyage sonore, et en redemande. Le rappel est à la hauteur. Et les musiciens sont heureux.

Une soirée bien adaptée au Big Band Café, éminence rock du coin, et aux Boréales, « un festival en Nørd » qui continue encore une semaine.  Le  Collectif Jazz propose lui une autre soirée expérimentale au conservatoire de Caen  « autour de Mingus » avec Whahay le 4 décembre.

 Alain Lambert
21 novembre 2015


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