Une soirée au cabaret Le Majestic : come to the cabaret !

Une soirée au Cabaret. Baptiste le magicien. Photographie © P. Segretinat.

Saint-Lô, 11 juin 2016, par Alain Lambert ——

Le cabaret, le vrai, un monde étrange, plein de danseuses, d'illusions, et de musiques aussi. Proche et différent des spectacles inspirés du nouveau cirque pour les salles plus traditionnelles alliant circassiens et musiciens, comme à la Renaissance de Mondeville récemment [voir notre chronique]. À Paris, il en existe bien sûr des dizaines. En province aussi, perdus parfois hors des villes, rendez vous des comités d'entreprise et des autocaristes. Près de Lisieux, le Chaudron Magique. Dans la Manche, le Chaudron du Marais à Marchésieux. Car on y dîne d'abord. À Caen, la dernière tentative a capoté il y a deux ans.

Et depuis deux mois, à Saint-Lô, dans l'ancien cinéma Le Majestic devenu restaurant, sous les remparts, en plein centre, le patron s'est entendu avec Baptiste l'illusionniste pour monter une saison d'essai jusqu'en décembre. Un pari risqué, qui fait pourtant travailler des jeunes artistes liés à la musique.

Une soirée au Cabaret. Marion la chanteuse. Photographie © P. Segretinat.

Le magicien anime les intermèdes avec bagout et humour, avant de présenter ses tours ébouriffants. Quand il vous dit que derrière le paravent, il a ôté toutes les cordes, puis les a renouées, vous vous dîtes que c'est du vent. Alors il y retourne avec la veste en laine d'un client, et revient tout aussi ficelé qu'avant, la veste sous les liens... Quant aux tours de cartes aux tables, on a beau observer de près, rien n'y fait, on reste estomaqué.

La chanteuse, Marion, a une belle voix et une belle présence, et son répertoire tient bien la route. James Brown, Ray Charles, Piaf, les Beatles, Aretha Franklin, Tina Turner... Que du bon.

Terry et ses girls, Manon et Salomé, dansent sur toutes sortes de rythmes et de tenues, de la samba au french cancan incontournable, pour le final, avec jeté de jambe et grand écart. À la gloire du vieil Offenbach !

Une soirée au Cabaret. Terry et ses girls, Manon et Salomé. Photographie © P. Segretinat.

Sans oublier les numéros de jongle où la musique est aussi primordiale, en donnant le battement, en conduisant les enchaînements, en équilibrant acrobatie et chorégraphie. Pour Quentin, au bâton du diable, c'est le violon de Didier Lookwood qui fait virevolter en tous sens baguettes et bâton(s). Pour le numéro avec les buugengs, de grands S onduleux, c'est Avishai Cohen qui mène le bal.

Pour Emmerich, le dompteur d'anneaux, si la musique a plus un rôle d'ambiance, il est difficile d'imaginer ce numéro sans.

Un spectacle quasi musical donc, bien rythmé, qui se rejouera, le 17 septembre prochain.

Alain Lambert
Saint-Lô, 11 juin 2016