lundi 13 décembre 2010
______________________________ Fréquentation en hausse aux Trans Musicales
La 32e édition des Trans Musicales de Rennes s'est achevée dans
la nuit de samedi à dimanche sur une fréquentation en hausse, 58.000 personnes au total étant venues
assister au festival breton qui a réussi son pari artistique en révélant le jeune Belge Stromae.
En incluant tous les projets des Trans Musicales (y compris la tournée,
les conférences...), le festival « a accueilli 58.000 personnes, dont 52.000 sur les trois jours (du 9 au 11
décembre) à Rennes », a déclaré la co-directrice du festival Béatrice Macé
lors d'une conférence de presse.
La fréquentation totale, en hausse de 8.000 personnes par rapport à
l'année dernière, a retrouvé son niveau de 2008, année de la 30 édition, a-t-elle ajouté.
Le nombre de spectateurs payants a quant à lui augmenté de 4.000
par rapport à l'année dernière, à 28.000, avec deux soirées complètes le vendredi
et le samedi au Parc Expo.
D'un point de vue financier, « on était parti pour une édition
difficile », en raison d'une baisse des subventions publiques et de la fin du partenariat avec Sony-Ericsson qui a
revu sa stratégie marketing au niveau mondial, a rappelé la co-directrice.
Toutefois « en billetterie, les chiffres sont légèrement
supérieurs au prévisionnel. On n'arrivera peut-être pas à l'équilibre, mais presque »,
a-t-elle avancé.
Cette année, le festival réputé comme le plus pointu de
France, avait fait le choix d'ouvrir — tout relativement — sa programmation au grand public, avec des artistes
comme MIA, Janelle Monae ou Stromae.
Ce dernier, à qui le programmateur des Trans Jean-Louis Brossard avait
confié la création du festival, restera comme la découverte de cette 32e édition.
Le jeune Belge, qui a été numéro un dans plusieurs pays
d'Europe cet été avec « Alors on danse », a prouvé qu'il n'était pas l'homme d'un
seul tube et a fait taire les sceptiques qui voyaient en lui un produit commercial sur la foi d'un son très dance.
Ses premiers pas sur scène, dans un show très visuel proche de
la performance théâtrale mettant en valeur la qualité de ses textes et de son interprétation,
ont été unanimement salués par la critique.
« Jean-Louis Brossard a eu les c... de faire venir un mec populaire, donc
forcément mauvais dans l'esprit de certains. Il m'a rendu un grand, grand service », a déclaré
Stromae à la presse.
« Je pense avoir essayé de faire le mieux pour présenter
mon travail. Je ne pouvais pas avoir une meilleure opportunité et je crois que j'ai établi quelque chose »,
a-t-il estimé.
Parmi les autres concerts marquants de cette édition, l'Anglo-srilankaise
MIA n'a pas déçu, délivrant une performance en forme d'agression sonore et visuelle. L'artiste et activiste,
reine de la provocation, a impressionné par la fureur et la puissance avec laquelle elle mélange hip-hop, techno,
dancehall...
Comme à son habitude, le festival a aussi permis de faire un tour du
monde de la création musicale, de la cumbia des Colombiens de Systema Solar, au pop-rock américano-cambodgien
de Dengue Fever, en passant par l'électro éthérée de Salem ou le dubstep de Magnetic Man.
La 32e édition des Trans Musicales de Rennes se poursuivait tard dans
la nuit de samedi à dimanche, avec notamment le musicien américain Gonjasufi, dont l'album a été
élu comme un des meilleurs de l'année par la critique.
Pour l'année prochaine, Béatrice Macé a indiqué
songer à un retour du festival sur le premier week-end de décembre.
lundi 13 décembre 2010
______________________________ Agnès Varda fait visiter le musée d'art contemporain de Vitry-sur-Seine
La cinéaste Agnès Varda a animé dimanche une visite au
MAC/VAL, le musée d'art contemporain de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) où elle expose deux de ses œuvres, en
compagnie de son « ami » le peintre Pierre Soulages.
Dès 16h00, Agnès Varda, en violet de la tête aux pieds,
a emmené les nombreux visiteurs, toutes générations confondues, vers la première de ses deux
œuvres récemment acquises par le musée.
Intitulée « La mer immense et la petite mer immense », il
s'agit d'une photographie de Noirmoutier, l'île que son mari Jacques Demy lui a fait découvrir et qui lui a
inspiré un documentaire.
« J'avais un petit appareil de rien du tout. Je suis arrivée sur
la plage et je n'en ai fait qu'une (photographie), et c'est celle-là », explique la cinéaste, dévoilant
au public ce tirage original ainsi qu'un agrandissement.
Le premier - « une petite photographie précieuse, comme une gravure
» - et l'agrandissement - aux « mêmes proportions que si on était à la mer » - justifié
selon elle « parce que la mer est immense », montrent l'évolution de la discipline, de « la photographie
proche de la gravure » aux « agrandissements géants ».
Jouant pleinement son rôle de guide d'un jour du MAC/VAL, qui vient de
fêter ses cinq années d'existence, Agnès Varda a ensuite déambulé au milieu des œuvres
de l'exposition « Nevermore », une exposition autour de la mémoire et du souvenir.
Elle s'est notamment arrêtée devant celles de Christian Boltanski,
Annette Messager ou Pierre Soulages.
« Si on regarde avec les yeux, on s'aperçoit que c'est autre chose
que du noir. La véritable matière de cette toile, ce n'est pas le noir, c'est la lumière », a
expliqué aux visiteurs le peintre Pierre Soulages, invité surprise ce dimanche.
« On continue ? », questionne ensuite la réalisatrice de
« Cléo de 5 à 7 » et des « Plages d'Agnès ». « J'ai un petit chat à
vous montrer », poursuit-elle, avant de mener le public devant sa seconde œuvre exposée au MAC/VAL, un film
d'animation en hommage à son chat Zgougou.
« A l'endroit même de sa tombe, j'ai fait un petit tombeau et je
l'ai filmé », se souvient Agnès Varda, commentant les images de Zgougou en « lion de Belfort »
ou les prises de vue « hollywoodiennes » de l'île de Noirmoutier en hélicoptère, une fleur
rouge accrochée à la cime d'un arbre « pour la reconnaître » d'en haut.
lundi 13 décembre 2010
______________________________ « Le Narcisse noir », de1947, à nouveau sur les écransomptueux
pied-de-nez au réalisme et au numérique
Technicolor flamboyant, Népal magnifiquement recréé en
studio, clairs-obscurs savants: « Le Narcisse noir », réalisé en 1947 par Michael Powell et Eymeric
Pressburger, est un somptueux pied de nez au réalisme glauque et aux effets spéciaux numériques, si
présents dans le cinéma actuel.
Le film, qui ressort mercredi sur les écrans français en version
restaurée, est le récit d'un échec, celui de cinq nonnes d'une congrégation de Calcutta chargées
d'installer école et dispensaire dans une région reculée du Népal.
Le seigneur local leur a cédé son ancien harem bâti au bord
d'une falaise dans un paysage majestueux et dont les salles un peu décrépites portent encore des fresques suggestives.
Très vite, les difficultés s'accumulent : solitude, incompréhensions
avec la population locale et surtout, affrontement avec un agent britannique censé les aider, mais dont le franc-parler
et le comportement trouble les sœurs. Ces tensions révèlent bientôt les failles et les non-dits de cette
petite communauté.
Pour conter cette histoire de passion et de désir refoulé, le
tandem britannique a choisi de tourner entièrement en studio. Aucune vue réelle de l'Himalaya: les rares extérieurs
ont été filmés dans les jardins exotiques de Leonardslee dans le Sussex.
Le palais est reconstitué dans les célèbres studios de
Pinewood, près de Londres. Powell et Pressburger font appel à Poppa Day, un des plus grands spécialistes
des trucages photographiques. Comme aux premiers temps du cinéma, celui-ci utilise des peintures sur verre de paysages,
superposées aux images filmées.
Sa maîtrise est impressionnante, comme en témoigne un des lieux
symboliques du film : la cloche du palais et son portique installés juste au bord d'un à-pic vertigineux donnant
sur la vallée.
Les réalisateurs utilisent en virtuoses toutes les ressources du technicolor:
bleu turquoise des murs de l'ancien palais, violet des crépuscules, blancheur des robes et des visages des nonnes,
particulièrement celui de sœur Clodagh, responsable de la mission, incarnée par Deborah Kerr. Le décorateur
et le directeur de la photo du film recevront d'ailleurs chacun un Oscar.
Le vent qui ne cesse de souffler sur ces solitudes perchées agite tentures
et volets dont les ombres se profilent sur les personnages. Bientôt la passion débouchera sur la violence, contraignant
les religieuses à abandonner le palais et leurs illusions.
Quant au Narcisse noir, c'est le parfum entêtant porté par le fils
du maharadjah. Il rappelle aux sœurs le monde auquel elles ont renoncé.
Michael Powell et Eymeric Pressburger, qui ont réalisé une quinzaine
de films avec leur maison de production The Archers (les Archers), ont signé ensemble « Les Contes D'Hoffman
» et « Les Chaussons rouges », œuvre culte vénérée par Francis Ford Coppola et Martin
Scorsese, dont elle suscita la vocation.
En 1960, Powell réalise seul un classique du cinéma d'épouvante,
« Le Voyeur » (Peeping Tom), où un cinéaste fou filme les réactions de terreur de femmes
tuées par un dispositif installé sur le pied même de la caméra.
lundi 13 décembre 2010
______________________________ Le cinéma irakien fait le plein au festival de Salonique
Avec le film « Mandoo » en compétition et une rétrospective
du jeune cinéaste Mohamed Al-Daradji, le 51e festival international de Salonique, clos ce week-end, a montré
la vitalité d'un cinéma irakien en pleine renaissance, qui se joue de la politique.
« Entre 2005 et 2008, quasiment aucun film n'a été produit
en Irak en raison des violences, mais aujourd'hui les choses changent », raconte à l'AFP Mohamed Al-Daradji,
auteur du très beau « Son of Babylon », tourné en Irak dans des conditions acrobatiques et produit
pas plusieurs pays européens et moyen-orientaux.
Ce film, qui représentera l'Irak pour l'Oscar du meilleur film étranger
le 27 février à Hollywood, dépeint la quête d'une vieille paysanne kurde partie vers le sud du
pays, trois semaines après la chute de Saddam Hussein, avec son turbulent et truculent petit fils Ahmed, à
la recherche du père du petit garçon, soldat de l'armée de Saddam pendant la première guerre
du Golfe en 1991.
Montré en projection le 6 mai à Bagdad, il a accumulé depuis
une vingtaine de récompenses dans des festivals du monde entier, de Berlin au Caire en passant par Edimbourg.
« Pendant le tournage, vingt fois je me suis dis, c'est trop dur, j'arrête
», ajoute le cinéaste, âgé de 34 ans, qui a mis plus de quatre ans pour terminer son film, en bravant
aussi bien la violence quotidienne de la rue irakienne, que les tentatives de censure.
Un mois de tournage rien que pour une scène de quelques secondes, où
l'on voit un vieux bus brinquebalant traverser un des grand ponts métalliques de Bagdad.
« Pour accorder un financement, le gouvernement irakien avait exigé
que le personnage principal -la grand-mère- soit arabe et non kurde. Dans le même temps, les responsables de
la province autonome du Kurdistan demandaient, quant à eux, à ce qu'elle change de nom, car Ibrahim (mère
d'Ibrahim, Ndlr) était considéré comme trop arabisant », s'amuse M. Al-Daradji qui a refusé
ces aides financières.
L'un des objectifs du cinéaste, récemment nommé réalisateur
moyen-oriental de l'année par la revue américaine Varie, est de susciter des vocations dans son pays natal
et de rouvrir les 275 cinémas détruits par la guerre.
Au festival de cinéma de Salonique, ses autres films ont été
projetés devant des salles combles, notamment le documentaire « Irak, guerre, Dieu et Folie », décrivant
les conditions extrêmes du tournage de son premier long métrage « Ahlaam » (dreams) en 2003 : on
y suit le combat quotidien pour filmer dans une ville occupée, les hésitations et l'extraordinaire énergie
du jeune cinéaste face aux bombardements, interrogatoires et même arrestations de membres de son équipe.
Avec « Mandoo », le cinéma irakien était aussi pour
la première fois en compétition officielle dans ce festival. Tourné par le réalisateur kurde
Ebrahim Saeedi, le film montre une famille kurde iranienne déplacée en Irak, qui veut ramener son père
malade dans son pays de naissance, l'Iran, pour y finir ses jours.
La caméra voit par les yeux du vieil homme. L'essentiel du film est tourné
en huis clos, de l'intérieur de la camionnette, dont les fenêtres découpent autant d'écrans sur
la brutalité ou la folie du quotidien juste après la chute de Saddam Hussein : les voitures piégées
fumantes après avoir explosé, les champs de mines ou les sirènes hurlantes, mais aussi une mariée
surréaliste dans la montagne kurde.
Pour évoquer son film, qui parle de l'interminable exil du peuple kurde,
le réalisateur confie à l'AFP qu'il voit « une relation entre le genre choisi (road movie) et le peuple
kurde toujours en mouvement, écartelé ». « Deux à trois longs métrages sont désormais
produits au Kurdistan chaque année » dit-il.
Le succès international du film « Les chats persans » en
2009, du réalisateur kurde iranien Bahman Ghobadi a également suscité des vocations, ajoute M. Saeedi.
lundi 13 décembre 2010
______________________________ Ouverture du Festival international du film de Dubaï
L'acteur britannique Colin Firth a fait le déplacement pour présenter
son nouveau film « Le discours d'un roi », réalisé par Tom Hooper, qui a ouvert le festival.
La septième édition du Festival international du film de Dubaï
(Diff) s'est ouverte dimanche soir avec une participation remarquée de nouveaux talents arabes, en particulier égyptiens.
L'acteur britannique Colin Firth a fait le déplacement pour présenter
son nouveau film « Le discours d'un roi », réalisé par Tom Hooper, qui a ouvert le festival.
« La septième édition du festival sera spéciale,
surtout en raison de la plus large sélection au monde de films arabes de qualité », a assuré le
directeur du festival, Abdulhamid Juma. Au total, 157 films de 57 pays seront présentés cette année,
et la programmation fait la part belle au nouveau cinéma arabe.
Douze longs métrages sont en compétition pour le muhr (étalon)
du meilleur film arabe, dont des films d'Egypte, du Liban, de Syrie, d'Irak et du Maroc.
Sept d'entre eux sont présentés en première mondiale à
Dubaï, notamment le tout nouveau film de l'Egyptien Mohammad Diab, « Six, Sept, Huit », qui aborde le problème
du harcèlement sexuel en Egypte.
Un autre film égyptien, « Exit » de Hesham Issawi, évoque
les difficultés d'un couple mixte islamo-chrétien qui décide de fuir le pays. « Microphone »,
de l'Egyptien Ahmad Abdallah, sur le monde des troupes musicales de jeunes à Alexandrie, qui vient d'être sacré
meilleur film arabe au Festival international de cinéma du Caire.
Le Liban présente « balle perdue », premier film de Georges
Hachem, qui raconte l'histoire d'une jeune femme tiraillée entre un prétendant qu'on lui impose et un amour
perdu, sur fond de début de guerre civile.
Le jeune réalisateur syrien Mohammad Abdel Aziz présente «
Damas, mon amour », l'histoire d'une juive syrienne qui effectue un retour dans le passé.
« Le point commun entre tous ces films est qu'ils reflètent les
différents aspects de la réalité dans le monde arabe d'aujourd'hui », a affirmé Erfan Rachid,
directeur des programmes arabes au festival.
L'acteur et cinéaste américain Sean Penn, connu pour son activisme
politique, doit recevoir un prix spécial pour son œuvre au cours du festival.
Le festival de Dubaï est le premier à avoir été organisé
dans la région du Golfe, en 2004, avant d'être suivi par Abou Dhabi en 2007 et Doha en 2009.
lundi 13 décembre 2010
______________________________ Côte d'Ivoire : Tiken Jah Fakoly demande à Gbagbo de quitter le
pouvoir
La star ivoirienne de reggae Tiken Jah Fakoly a demandé dimanche à
Laurent Gbagbo de « reconnaître sa défaite et de quitter le pouvoir » au profit de Alassane Ouattara
dont la victoire à la présidentielle ivoirienne du 28 novembre est reconnue par la communauté internationale.
« Il faut être démocrate », a déclaré
au cours d'une conférence de presse le musicien, installé au Mali depuis la crise ivoirienne de 2002.
« Tous les candidats ont pu librement faire campagne au Nord, au Sud,
à l'Est et à l'Ouest du pays. (Alassane) Ouattara a gagné. Gbagbo doit partir. Il ne faut pas tricher
», a-t-il dit.
« Il faut lui (Gbagbo) trouver une porte de sortie. Nous sommes aujourd'hui
dans un village planétaire et quand le monde entier vous parle, vous devez écouter. Il y a eu trop de morts
en Côte d'Ivoire. Nous ne voulons plus que le sang coule », a ajouté l'artiste.
Selon lui, Laurent Gbagbo « n'a plus » le soutien de toute l'armée
ivoirienne.
« Le seul soutien de Gbagbo aujourd'hui, c'est la télévision
(publique) ivoirienne qu'il contrôle. Le jour où il ne contrôlera plus la télé, c'est terminé
».
Se disant « inquiet », Tiken Jah Fakoly souhaite que « tout
le peuple ivoirien œuvre pour la paix et le respect des urnes ». S'adressant au « président élu
Alassane Dramane Ouattara », il a déclaré: « Il ne doit pas s'éloigner du peuple. Nous serons
là pour toujours dire ce qui ne va pas ».
Très engagé depuis le début de sa carrière en 1991,
Tiken Jah Fakoly se veut « la voix des sans-voix » grâce au reggae qui permet selon lui « l'éveil
des consciences ».
Dans sa célèbre chanson « Quitte le pouvoir », il
poussait vers la porte de sortie les chefs d'Etat africains au pouvoir depuis de longues années.
La Côte d'Ivoire est dans la tourmente depuis la présidentielle
du 28 novembre : M. Ouattara a été désigné vainqueur par la Commission électorale indépendante
(CEI) avec 54,1% des suffrages, mais le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats
et proclamé le sortant président avec 51,45%.
Les deux hommes ont depuis lors formé chacun leur propre gouvernement.
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