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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte.

I. De la Renaissance au premier xviie siècle

Allemagne et Pays-Bas

La musique instrumentale de Michael Praetorius (1571-1621)

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Né Schultheiss, ce fils de pasteur luthérien latinisa son nom en Praetorius et s'imposa rapidement comme un esprit universel : grand érudit, théoricien réputé, expert recherché, organiste et compositeur, il fut tout cela à travers une vie bien remplie qui le conduisit à voyager beaucoup sur les terres germaniques et à occuper des postes enviables dans diverses régions allemandes. Il fut surtout un compositeur extrèmement prolifique, et qui plus est très éclectique.

Bien sûr, ce saint homme – il était profondément religieux et, avant de disparaître, souhaita que l'essentiel de sa fortune aille à une fondation pour les pauvres - a surtout œuvré pour la musique vocale sacrée : pour ne prendre qu'un exemple, nous citerons son recueil Musae Sionae qui réunit la bagatelle de plus de mille deux cents chorals luthériens. Mais, Dieu merci, bien avant de mourir à la tâche, il eut le temps d'écrire quelques œuvres instrumentales marquantes.

Terpsichore (1612)

Dans ce vaste recueil, cinq ans avant le Banchetto musicale de Schein, Praetorius fait déjà « acte de mémoire vis-à-vis d'un répertoire ancré dans les traditions chorégraphiques de la Renaissance finissante. Plus précisément, Terpsichore est un codex qui renvoie à des pratiques musicales en passe de disparaître au moment de la publication de l'ouvrage . »1

Il y regroupe en effet , à travers un travail de collecteur quasi-encyclopédique, plus de trois cents danses (Bransles, Gaillardes, Passamezzi, Volte et autres Ballets) écrites pour quatre, cinq et six voix, et parvient à en faire une somme chorégraphique étonnante, d'où émane un enivrant parfum rustique. On comprend mieux à leur écoute le soin que mettent certains commentateurs à souligner que Praetorius est un compositeur non seulement fécond et imaginatif, mais en même temps nullement rébarbatif.

Michael Praetorius, Danses extraites de Terpsichore par le New London Consort, sous la direction de Philip Pickett
Michael Praetorius, Bransles doubles 2 & 3 (6) à 5 ; Bransle Gentil (13) à 4 ; Passamezze pour les cornets (288) à 6 ; La Rosette (59) à 4 ; Courante (47) à 5; par La Fenice, sous ladirection de Jean Tubéry
Michael Praetorius, Pavane de Spaigne (30) à 4 ; Spagnoletta (27) à 4 ; La Canarie (31) à 4 ; La Bouree (32) à 5, Ricercar Consort, sous la direction de Philippe Pierlot.
Michael Praetorius, Ballet de la Reine (253) à 4, par La Bande des Luths, sous la direction de Philippe Malfeyt.

Pièces pour orgue

Publiées en 1610 et 1611, ces pièces sont au nombre de dix seulement : quatre sur des chorals allemands et six sur des hymnes latines. Ces dernières, caractérisées par une belle polyphonie, n'ont rien de spectaculaire qui puisse « épater le bourgeois », sauf peut-être l'impressionnante conclusion du huitième verset de l'hymne A Solis ortus cardine. En revanche, si elles exigent parfois beaucoup de l'auditeur, les quatre pièces sur des chorals luthériens –  surtout Christ unser Herr et Ein' feste Burg - en imposent vraiment par leur gigantisme et leur puissance.

Notes

1. Roger Tellart, dans « Diapason » (485) octobre 2001.

Biographie de Michael Praetorius

Michel Rusquet
2012


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Dimanche 14 Mars, 2021