Il y a presque quarante ans, en 1976, Nassim Maalouf ajoutait un quatrième piston à sa trompette, lui permettant ainsi de jouer les quarts de ton et d'interpréter les mélodies traditionnelles arabes. Un instrument occidental récupéré par la culture arabe.
Nassim Maalouf qui a aujourd'hui 72 ans, est né en 1941 dans les montagnes libanaises paysannes, ses parents ne peuvent lui offrir des études longues, ce dont il se plaignait. Un de ses oncles lui offre alors un oud.
Il étudie la trompette à Paris et sirtira en 1970 de la classe de Maurice Aandré. Il est de retour au Liban dans les années 1970, en pleine guerr. Il sera professeur de trompette au Conservatoire de Beyrouth et première trompette solo.
Son fils aîné, également trompettiste et adepte à ses heures de la quatre pistons, est aujourd'hui un soliste mondialement connu. Nassim, qui reconnaît perdre un peu de souffle espère que ses plus jeunes fils suivront : Tarab 11 ans, avec lequel il vient de se produire à Alger, Mawal, 10 ans, et Tartyl, 9 ans.
Le Boléro revisité par Sidi Larbi Cherkaoui
ARTE —
Pour sa première création pour le ballet de l'Opéra de Paris, Sidi Larbi Cherkaoui n'a pas craint de s'attaquer à un mythe : le Boléro de Maurice Ravel, dont la chorégraphie imaginée en 1961 par Maurice Béjart n'en finit pas de triompher sur les scènes du monde entier. Un défi, donc. Voire deux, car Cherkaoui au Palais Garnier, c'est un peu le choc des cultures : on attend beaucoup de la rencontre entre l'univers mystique et déjanté de ce fils d'immigré marocain, né en Belgique, ancien danseur de shows télévisés puis élève de l'école de danse d'Anne Teresa de Keersmaeker avant de devenir l'une des stars de la danse belge, et celui de l'Opéra. Un reportage de Frédérique Cantù.