Daniel Barenboim: « la fin de la guerre froide n'a pas résolu tous les problèmes »Le 3 octobre est le jour de commémoration de l'absorption de la République démocratique allemande par l'Allemagne fédérale. À cette occasion, Daniel Barenboim a dirigé à l'Opéra national de Berlin, dont il est directeur musical depuis 1992, « Les maîtres chanteurs de Nuremberg » et a répondu aux questions de l'Agence de presse allemande (DPA). DPA. Vous êtes à la tête de l'Opéra national de Berlin depuis 23 ans. Comment la maison a-t-elle survécu après le changement ? DB. Les Berlinois avaient de la chance. À l'Ouest, ils payaient moins d'impôts et avaient des conditions de vie spéciales, la partie est était une vitrine pour l'Ouest. La Staatskapelle (Orchestre national) était la formation la mieux payée en Allemagne démocratique. Après la réunification, elle est tombée à la 23e place. Cela a été une rude bataille de rattrapage. Mais nous sommes toujours vivants. DPA. La réunification ouvre un nouveau chapitre... DB. Il y a un côté que je ne veux pas surévaluer, mais qui ne quitte pas mon esprit. L'Ouest est entré un peu trop triomphalement vers l'Est. Ce ne devrait pas être une grosse question politique maintenant, mais on a longtemps fait comme si le capitalisme était parfait. Bien sûr, la chute du mur a été un grand moment de l'histoire.Sans aucun doute. Cela a libéré des millions de personnes. Néanmoins, la fin de la guerre froide n'a pas résolu tous les problèmes. L'équilibre entre les grandes puissances assurait un certain équilibre. Après le conflit est-ouest, nous sommes confrontés à des problèmes qui n'existaient pas auparavant. DPA. Quel rôle voyez-vous pour l'Allemagne ? DB. L'Allemagne a un rôle de premier plan à jouer. Pas militairement, mais économiquement, politiquement, culturellement. Il est le seul pays à avoir travaillé en profondeur avec son passé — sans quoi, comme Juif, je ne pourrais pas vivre à Berlin —, mais l'Allemagne ne doit pas rester dans l'ombre du passé en ne pesant pas quelque peu de son influence sur le conflit Isreaélo-Palestinien. Déjà les Allemands ont une obligation morale envers les Juifs. Leur principal souci pourrait être aujourd'hui d'œuvrer à un accord avec les Palestiniens. Cependant, je ne vois aucune volonté de paix d'un côté ou d'un autre. Revue de presse musicale(Toutes les nouvelles) Les journées Ravel fêtent leurs 20 ans (Blog Médiapart) L'hybridité musicale et les défis du colonialisme (Le Temps, Suisse) Kazuki Yamada entre éclat et douceur
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