Actuallités musicales du 18 octobre 2012

Franz Schreker et son temps

Colloque international
Appel à communications

du jeudi 18 au samedi 20 octobre 2012 à Strasbourg
Organisation : Mathieu SCHNEIDER (Labex GREAM)

Franz Schreker (1878-1934) est un compositeur auquel la musicologie s'est, dans son ensemble, trop peu intéressée. De son vivant toutefois, sa carrière fulgurante de chef d'orchestre et de compositeur, le succès de ses opéras et l'apologie qu'écrivit à son sujet Paul Bekker en 1919 après la première de Die Gezeichneten, le comparant à Wagner, témoignaient d'un réel talent et d'une acuité certaine à écrire pour son époque et pour son public. L'attention qu'il accorda, dans les années 1920, aux avancées technologiques, particulièrement aux nouvelles possibilités offertes par la radiophonie et le cinéma, ne font que corroborer cela. Affectée par la crise financière des années 1920 et les déboires que connurent consécutivement les maisons d'opéra, puis tombée en disgrâce sous le régime national-socialiste, la musique de Schreker ne parvint plus réellement à s'imposer, que ce soit auprès des musiciens ou des musicologues. Un colloque lui fut consacré en 1980 à Berlin, sous le patronage scientifique d'Elmar Budde et Rudolf Stephan ; un autre fut organisé à Vienne en 1999 autour d'une approche croisée des écoles viennoises représentées par les musiques de Schreker et Zemlinsky. En France, sa musique est aujourd'hui quasiment oubliée.

Le colloque international « Franz Schreker et son temps » sera le premier en France sur ce compositeur. Il entend aborder l'oeuvre de Schreker sous deux aspects : Schreker, le compositeur et Schreker, le chef d'orchestre et directeur artistique. Il s'agira ainsi d'essayer de mieux comprendre les enjeux de la création musicale dans la Vienne du début du 20e siècle. Ces enjeux, d'ordre esthétique, politique et sociétal, ramènent inéluctablement la problématique aux relations que Schreker entretint avec les compositeurs de son époque et ceux des époques qui, directement, le précédèrent et le suivirent.

En plus des questions de fond sur les rapports entre Schreker et son époque, qui sous-tendront l'ensemble du colloque, une attention toute particulière sera portée à ses opéras, puisque le colloque coïncidera avec la première d'une nouvelle production strasbourgeoise de Der ferne Klang sous la baguette de Marko Letonja, à l'Opéra National du Rhin. Le colloque, divisé en six sessions, abordera les thématiques suivantes :

Les opéras de Schreker,
Schreker et Schönberg,
Schreker, chef d'orchestre et directeur artistique,
Schreker et les nouveaux médias (film, radio),
Le langage musical de Schreker,
Schreker et le judaïsme.

Sur l'ensemble du colloque, il est prévu d'entendre une vingtaine de communications de 25 minutes chacune, suivies d'une discussion-débat. Les propositions de communication sont à envoyer, avant le 29 février 2012 (délai de rigueur), à :

Mathieu Schneider – mathieu.schneider@unistra.fr

Ces propositions seront accompagnées d'un titre provisoire, d'un abstract de 300 mots maximum (dans l'une des trois langues du colloque) qui sera distribué aux participants en début de manifestation, et d'un bref CV (également dans l'une des trois langues du colloque). Il est prévu de publier les actes du colloque selon des modalités qui seront précisées ultérieurement.

Langues du colloque : français, allemand, anglais

Comité scientifique : Mathieu SCHNEIDER (Université de Strasbourg), organisateur ; Beat FÖLLMI (Université de Strasbourg) ; Christopher HAILEY (Franz Schreker Foundation, Pennington, NJ) ; Pierre MICHEL (Université de Strasbourg)

Partenaires : Labex GREAM « Groupe de Recherches Expérimentales sur l'Acte Musical » ; EA3402 – Approches Contemporaines de la Création et de la Réflexion artistiques ; Institut Franz Schreker (Paris) ; Franz Schreker Foundation (USA) ; Ville de Strasbourg ; Opéra National du Rhin ; Ensemble musical « Les voix étouffées » (dir. : Amaury du Closel).

Arts and Ethics

The 6th Verge Conference at the School of the Arts, Media + Culture Trinity Western University, Langley, British Columbia, Canada.

There is long history surrounding the relationship between the arts and ethics. The arts affect individual identities, communities, and relationships between people and their environments. Each theory of the relation between arts and ethics leads to different views of the ways the arts are experienced and gives rise to different responsibilities for producers and experiencers of the arts.

This conference explores the relations between arts and ethics through questions including :

Do artistic forms enact ethics? If so, are some artistic forms Œmore ethical¹ than others?
Are there ethical responsibilities to art?
What ethical responsibilities do artists have?
Do arts educators have ethical responsibilities?
What is the distinction (if there is one) between Œarts and ethics¹ and Œarts and morals/morality¹?
Can the arts make communities Œmore ethical¹?
Can the arts help or harm the development of ethical reasoning?
How do the arts present ethical responses to real life situations?
How have discourses about the arts ignored issues pertaining to ethics?

Keynote Speakers

Prof. Terry Lindvall, Virginia Wesleyan College

Prof. Lambert Zuidervaart, Institute for Christian Studies and University of Toronto

The deadline for proposals is June 15, 2012. For more information, visit our website at :
https://www.twu.ca/vergeconference

JEFF R. WARREN, Ph.D.
Assistant Professor, Music School of the Arts, Media + Culture, Trinity Western University jeff.warren at twu.ca, www.twu.ca/samc, www.jeffrwarren.com

Collection Meyer : dispersion définitive

Un manuscrit inédit de Beethoven ayant appartenu à Chopin a été adjugé mercredi 252 750 euros lors de la vente par Sotheby's à Paris de la collection musicale d'André Meyer. Ce feuillet d'exercices et d'ébauches de Beethoven, avait été acquis par Aloys Fuchs après la mort de Beethoven en 1827. Il l'avait offert à Chopin.

Un manuscrit autographe du Quatuor à Cordes n° 2, opus10 d'Arnold Schönberg a été acquis contre 240 750 euros.

Un exemplaire de la La première édition des Six Partitas pour clavier de Johann Sebastian Bach, a été vendu 228 750 euros.

Au total, le produit de la vente a atteint 3,3 millions d'euros.

Lulu au théâtre de la Monnaie à Bruxelles, avec ballet et vidéo

Lulu, L'un des chefs-d'œuvre, d'Alban Berg (avec son autre opéra culte, Wozzeck), sommet musical de l'expressionnisme, est jouée au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, dans une mise en scène de Krzysztof Warlikowski, avec la soprano Barbara Hannigan, le baryton Dietrich Henschel, la mezzo Natasha Petrinski, sous la direction musicale de Paul Daniel.

Histoire tragique de la déchéance d'une belle et fascinante femme, assassinée par son dernier client, Jack L'Éventreur.

Jusqu'au 30 octobre au théâtre de La Monnaie à Bruxelles, https://www.lamonnaie.be

Les Musiciens du Louvre ont 30 ans

Mark Minkowski et son ensemble, les Musiciens, ouvrent Salle Pleyel à Paris la saison anniversaire de leurs 30 années d'existence.

Âgé de 19 ans, Mark Minkowski, bassoniste, crée « Les Musiciens du Louvre », avec des amis.

Depuis 1996, ils sont en résidence à Grenoble, mais ont joué dans le monde entier et ont élargi leur répertoire au départ baroque, aux romantiques. Ils seront dans les mois qui viennent à Moscou, Tokyo, Hong Kong, Shanghai, et dans de nombreuses salles européennes.

Marc Minkowski a été nommé directeur artistique de la semaine Mozart de Salzburg. Il y dirigera début 2013 Lucio Silla.

Pour l'année Wagner en 2013, il prépare deux versions du Vaisseau Fantôme, celle de Wagner, et celle de Louis Dietsch. Les deux opéras seront joués à Grenobe et à l'Opéra de Versailles.

Venus et Adonis à Caen (11,12 et 13 octobre 2012) avant la tournée à ne pas manquer

Par Alain Lambert —

venus et adonis Vénus (Céline Scheen), Cupidon (Romain Delalande)
les enfants de la Maîtrise et les Grâces.
Phtographie © Philippe Delval,théâtre de Caen

D'où la bonne idée de l'introduire par l'Ode à Sainte Cécile de 1684, une petite merveille de chant, de musique et de danse.

Il semble que Venus et Adonis ait été composé, au sortir d'une longue période d'austérité puritaine, six ans avant le Didon et Enée de Purcell.

Mais il a été lui-même précédé de sept années par Athys de Lully (deux pièces que les Arts Florissant ont fait revivre, avec une sobriété presque austère pour l'une, avec brio pour l'autre). On retrouve de nombreux accents de cette dernière dans la forme (ouverture, prologues, danses, pastorale), mais aussi la musique et le chant, particulièrement l'air final de Venus pleurant la mort d'Adonis, presque avec culpabilité, comme Cybèle celle d'Athys, qu'elle a, elle, volontairement provoquée, alors que Vénus n'a fait qu'entendre la suggestion de Cupidon de le faire souffrir pour mieux le retenir. [+... lire la suite]

Heinrich [Ignaz Franz von] Biber (1644-1704)

Par Michel Rusquet —

ohémien de naissance, ce violoniste et compositeur fit une brillante carrière dans différentes cours (il fut notamment au service de Leopold 1er qui lui fit l'immense honneur de l'anoblir) et mourut à Salzbourg où il avait officié de longues années au service des princes-archevêques avant d'y obtenir en 1684 le titre envié de Kapellmeister.

Les témoignages les plus anciens, en particulier certains écrits du grand musicologue itinérant que fut Burney, donnent de lui l'image d'un violoniste aussi fabuleux que fantasque. Si, avec le recul, on voit en lui le plus grand représentant de l'école allemande de violon de l'époque, c'est qu'il « fut sans doute non seulement le plus grand virtuose de son temps, mais aussi le plus inventif des compositeurs pour violon. » [+... lire la suite]