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lundi 19 octobre 2015

Une cité de la musique pour le London Symphony Orchestra ?

Mark Boleat, président du Comité des politiques et des ressources de cité de Londres a déclaré devant le Conseil de la Corporation de la Cité, que le projet concernant le déménagement du musée dans les bâtiments historiques du marché (General Market) et de la Maison rouge à West Smithfield était faisable. La place laissée vacante serait remplacée par un centre musical et une nouvelle salle de concert pour le London Symphony Orchestre.

Le nouveau musée serait prévu pour accueillir plus de deux millions de visiteurs à l'année, travailler plus étroitement avec les écoles et exposer une plus grande partie des collections qui sont pour le moment stockées dans les magasins.

Selon Mark Boleat, « Le Centre pour la musique ne serait pas seulement un espace pour de superbes performances, mais servirait aussi la promotion de l'apprentissage, de l'éducation et de la découverte pour tous ».

Simon Rattle prendra la direction du London Symphony Orchestra en 2017. les négociations avec le chef d'orchestre semblent avoir accéléré un projet déjà en discussion, mais qui semble acquis, bien que la date de 2020 pour la fin des travaux semble quelque peu optimiste.

L'actuel musée de Londres. Photographie D. R.

Warner Classics rend hommage à Jon Vickers en deux cédés

Warner Classics s'apprête à rendre hommage au célèbre ténor Jon Vickers (1926-2015), décédé en juillet dernier.

Deux cédés comprendront des enregistrements inédits recueillis par le documentariste Jon Tolansky.

On y retrouvera le Winterreise de Schubert enregistrée en 1984 avec Geoffrey Parsons (disponible en France), et un entretien du chanteur avec Jon Tolansky, enregistrée dans un cinéma du Barbican Center de Londres, en 1998.

Jon Vickers, « Vesti la giubba », extrait de Pagliacci (Paillasse) de Ruggero Leoncavallo (version filmée 1955).

Le conservatoire de Calais annule tous ses concerts

Selon la Voix du Nord du 18 octobre, « en raison de sa situation financière dégradée, Cap Calaisis impose à tous ses services une cure d'austérité »

Le conservatoire à rayonnement départemental a été obligé de cesser les activités de son son pôle diffusion et d'annuler tous les concerts prévus (quoi de plus pédagogique que les concerts ?). Jusqu'à nouvel ordre, l'orchestre symphonique du Calaisis n'existe plus.

Guillotine également pour le Jardin des arts, qui assurait une vingtaine de projets de sensibilisation artistique en milieu scolaire. 12 000 euros le projet sont jugés trop onéreux !

Lire dans La Voix du Nord

Acquerir, intérioriser, incorporer  la  musique : objets, cadres et acteurs des socialisations musicales

Colloque international

19-20 mai 2016, Paris

En 1586, Annibale Guasco, après avoir enseigné le solfège, le chant, la viole de gambe, le clavicorde et le contrepoint à sa fille Lavina, lui écrit une lettre restée célèbre. Dans cette correspondance, son père lui rappelle les efforts qu'ils ont déployés ensemble tout au long de son parcours musical et lui énonce les préceptes qui suppléeront à son autorité et lui permettront de conserver ses aptitudes musicales lorsqu'elle sera éloignée de lui et occupera la fonction de dame de compagnie au service de la sérénissime infante duchesse de Savoie.

Septembre 2015, Prashan, un étudiant indien, écoute un Ghazal dans le salon de sa colocation.Étonnés, ses amis l'interrogent sur cette musique. Il leur explique donc le fonctionnement en sher de la structure poétique de cette forme musicale et leur parle bien rapidement de l'instrumentarium associé à l'interprétation de ces poèmes amoureux d'origine perse. Regroupés autour de l'ordinateur, les colocataires cherchent sur Google des photographies d'harmonium, de sarangi et de tabla, puis, passant sur Youtube, se lancent alors dans plusieurs heures d'écoute durant lesquelles Prashan s'ingénie à attirer leur attention sur tel ou tel râga et s'attèle à leur faire découvrir et aimer les grands interprètes de ce répertoire.

Ces exemples, malgré la double distance historique et culturelle qui les sépare, offrent des prises à des questionnements similaires : Comment vient-on à la musique ? Quelles aptitudes musicales sont développées ? Quels supports soutiennent ces apprentissages ? Qui en sont les passeurs ? Les modalités de ces incorporations varient-elles selon les époques, les lieux, les pratiques ?

L'étude des socialisations musicales – la « socialisation » étant entendue au sens de M. Darmon comme « la façon dont la société forme et transforme les individus » (Darmon, 2006, p. 6) – constitue un angle particulièrement intéressant pour l'analyse et la compréhension du domaine musical. La musique se situe en effet, de manière peut-être plus marquée que d'autres domaines artistiques, à l'intersection de plusieurs instances socialisatrices. Si elle est présente dans les institutions scolaires (via les cours d'éducation musicale au collège ou les établissements spécialisés d'enseignement musical tels que les conservatoires notamment), elle fait aussi l'objet d'un travail de socialisation par la famille, les groupes de pairs et les médias. Si bien que pour comprendre ce que les individus font avec la musique, il nous apparaît indispensable de comprendre comment ils sont venus à la musique ou comment la musique est venue à eux. L'objectif de ces journées est alors, pour paraphraser Sylvie Octobre (Octobre, 2010), de s'interroger sur les transmissions, les appropriations et les représentations à l'œuvre dans ces socialisations musicales. Ce champ de recherche a récemment été investi par plusieurs travaux (Detrez, Merklé et Berthomier, 2010 ; Bonnery, 2013a ; Bonnery, 2013b ; Pegourdie et Messina, 2013 ; Kirchberg et Robert, 2014) et ces journées ont précisément pour objectif de faire le point - tant du point de vue théorique que méthodologique - sur les avancées réalisées dans ce domaine, d'identifier les principaux points de convergence, de discussion ou de controverse, et d'identifier les questions restant encore à ce jour principalement à explorer. Dans cette optique, il s'agira tout autant de porter son attention sur les pratiques musiciennes (composition, interprétation…) que d'analyser les pratiques musicales (trajectoires d'auditeurs, stratification des publics…). Les contributions à ce colloque, qu'elles relèvent de la musicologie, de la sociologie, de l'histoire, de l'anthropologie, de la didactique, etc. devront traiter des socialisations musicales, tant du côté de la réception que de la production, en croisant plusieurs axes complémentaires.

Qui socialise ? Les instances des socialisations musicales

Un premier axe entend décrire et analyser les différents cadres de socialisations musicales. Qui sont les acteurs, les agents qui initient, façonnent, transmettent le goût pour la musique et sa pratique ? Comment envisagent-ils, ou au contraire n'envisagent-ils pas, leur action socialisatrice ?

Un pan de cet axe invite alors à se pencher sur les institutions d'enseignement et d'éducation musicale. Comment ces institutions entendent-elles transmettre la musique et quels résultats visent-elles, implicitement ou explicitement ? Il pourrait aussi s'agir d'interroger l'histoire et l'évolution de ces institutions pour voir comment, au fil du temps,  ces dernières ont modifié leur perception de l'enseignement et de sa finalité (que l'on pense par exemple à la réforme du solfège, devenu formation musicale, en 1982 ou encore à l'injonction faite au conservatoire de former aussi des amateurs).

Mais il convient aussi de se pencher sur les caractéristiques des instances de socialisation moins formelles que constituent la famille, les pairs ou les médias. Si l'idée que les pairs ou les médias participent de la construction du goût musical adolescent fait l'objet d'un consensus, que sait-on réellement des caractéristiques sociales des prescripteurs ? Qui a le pouvoir de prescrire et pourquoi ? (Roueff, 2013 ; Pasquier, Beaudouin, Legon, 2014)

Comment se déroule la socialisation ? Les socialisations musicales à l'œuvre

Un deuxième axe propose de décrire et d'analyser la manière dont s'organisent et se déroulent précisément ces socialisations selon les instances socialisatrices qui les engagent. Comment s'opèrent concrètement les socialisations musicales ? Si ce questionnement assez large peut donner lieu à des analyses diverses, on peut tout de même proposer quelques pistes de réflexion à titre d'exemple.

Dans la perspective des travaux de S. Faure sur la danse, il serait ainsi intéressant de se pencher sur les différentes modalités d'incorporation à l'œuvre selon les contextes de socialisation (Faure, 2000). Ce deuxième axe pourrait inviter à creuser la question des liens entre le goût, en tant qu'auditeur, et la pratique musicale. La pratique développe-t-elle le goût pour la musique et si oui, comment ? A l'inverse, à quelles conditions le goût amène-t-il à la pratique (Perrenoud, 2008 ; Dubois, Méon et Pierru, 2010) ? Dans ce cadre, on pourrait se pencher sur la façon dont les publics sont approchés par les grands organismes de diffusion de la musique (Philharmonie, Opéra de Paris) s'interroger sur les modalités et les effets de ces activités de médiations musicales entre opéras participatifs et concerts conférences.

Il pourrait aussi s'agir d'interroger le rôle des objets, des supports de la pratique instrumentale et/ou de l'écoute ainsi que leurs évolutions (que l'on pense au développement du format MP3 ou de la MAO) dans les processus de formation et de transformation de corps musicalisés. Transposant la réflexion proposée dans le champ de la littérature enfantine par Stéphane Bonnery, on pourrait chercher à retracer les conditions matérielles de possibilité de ces socialisations musicales et, par exemple, les usages qui sont faits des jeux éducatifs musicaux, des livres sonores, etc.

Prolongeant les pistes ébauchées par Typhaine Pinville (Pinville 2013) il serait également possible de s'interroger sur les modalités des socialisations au sein des familles entre socialisations musicales inversées (des enfants vers les parents et grands-parents) et horizontales (entre membres d'une même fratrie).

Pour quels résultats ? Les produits des socialisations musicales

Un troisième axe souhaite analyser et décrire les effets de ces socialisations diverses, et potentiellement divergentes. Quels savoir-faire précis, quelles dispositions musicales ces socialisations construisent-elles ?

Peut-on, dans le prolongement des travaux réalisés par Sylvia Faure ou par Loïc Wacquant (respectivement auprès des danseurs/euses et de boxeurs), se pencher sur l'incrustation dans les corps de dispositions, d'habitudes, de schèmes spécifiquement musicaux ? Les communications pourront être consacrées à l'analyse de la « rhétorique musicale » (Mabru, 1999) des corps des interprètes et à l'analyse historique des postures musiciennes  qui  donnent  à  voir  ces  socialisations.  Elles  pourront  aussi  interroger        la « socialisation de l'oreille » (Kirchberg, 2015) des auditeurs et l'évolution des formes d'écoute (Delalande, 2013) à l'échelle historique (Kaeltenecker, 2010 ; Szendy, 2001 ; Revue de Musicologie, 2002) ou à l'échelle d'une vie.

Cet axe pourrait, par exemple, amener à analyser les appropriations hétérodoxes (Passeron, 1991) ou encore les appropriations plurielles (Lahire, 2004) auxquelles donnent lieu les différentes socialisations. Il pourrait aussi s'agir de se pencher sur les identités qui émergent de ces socialisations, qu'il s'agisse de l'opposition entre les auditeurs experts et profanes ou entre les musiciens et les squares (Becker, 1985).

Comment se saisir de la socialisation ? Enquêter sur les socialisations musicales

Ce dernier axe se propose de se pencher sur des considérations méthodologiques liées à l'étude des socialisations musicales. Comment le chercheur peut-il se saisir de la socialisation ? Cela amène à se pencher sur plusieurs questionnements qui traversent, plus ou moins explicitement, les travaux de sciences sociales sur la musique. Faut-il être musicien ou musicologue pour étudier les socialisations musicales? L'étude des processus de socialisation musicale passe-t-elle nécessairement par l'ethnographie (Buscatto, 2008) ? Ou bien peut-elle également opérer à partir de sources historiques et de documents d'archives ?
On pourrait aussi s'interroger sur la manière dont le chercheur choisit d'utiliser ou de mettre à distance ses goûts ou ses pratiques pour appréhender les socialisations musicales (Le Guern, 2005).

Programme de ces deux journées

Ces deux jours de colloque international, outre les 14 communications de 20 minutes retenues par le comité scientifique, seront rythmés par les conférences du sociologue Bernard Lahire et de l'ethnomusicologue Lothaire Mabru. La première journée de conférence sera close par la projection d'un documentaire scientifique portant sur Le jeu perlé commenté par son réalisateur le musicologue Rémy Campos suivie d'une collation.

Modalités de soumission

Le comité de sélection statuera sur la base d'un résumé (de 3000 à 6000 signes, notes et bibliographie comprises) décrivant l'objet de la communication, la méthodologie, les matériaux empiriques mobilisés, les hypothèses et les résultats principaux.

Les résumés sont à soumettre pour le 15 Décembre 2015 à l'adresse suivante :

socialisationsmusicales2016@gmail.com

Les résultats de la sélection seront diffusés au plus tard début février.

Comité scientifique

Alten Michèle (IReMus), Campos Rémy (Haute Ecole de Musique  de Genève), Darmon Murielle (CSE) Deslyper Remi (ECP) Duong Yvonne (IReMus) Eloy Florence (CIRCEFT), Faure Sylvia (Centre Max Weber) Gervasi Flavia (OICRM) Kirchberg Irina (DPMQ/OICRM) Terrien Pascal (MUSECO),Lahire Bernard (Centre Max Weber) Legon Tomas (CEMS), Mabru Lothaire (Bordeaux 3) Madurell François (IReMus) Perrenoud Marc (LabSo), Prévost-Thomas Cécile (CERLIS) Ravet Hyacinthe (IReMus) Robert Alexandre (IReMus), Sorignet Pierre-Emmanuel (PRISSMH)

Comité d'organisation

Deslyper Remi (Univ. Lyon 2, ECP), Duong Yvonne (Univ. Paris Sorbonne, IReMus) Kaelblen Pascal (Univ. Paris-Sorbonne, IReMus) Kirchberg Irina (Univ. de Montréal, OICRM) Legon Tomas (EHESS, CEM), Robert Alexandre (Univ. Paris-Sorbonne, IReMus)

Bibliographie

Becker H. S. (1985), Outsiders. Étude de sociologie de la déviance, Métaillé, Paris.

Bonnery S. (coord.) (2013a), « Culture et pratiques musicales. Quelle perspective éducative pour tous ? », Diversité-VEI, n°173-3.

Bonnery S. (coord.) (2013b), « L'enseignement de la musique entre institution scolaire et conservatoire », Revue française de pédagogie, n° 185.

Buscatto M. (2008), « L'art et la manière. Ethnographies du travail artistique », Ethnologie française, vol. 38, p. 5-13.

Darmon M. (2006), La socialisation, Armand Colin, Paris.

Delalande F. (2013), Analyser la musique, pourquoi, comment ?, INA Éditions, Paris.

Dubois V., Méon J.-M. et Pierru E. (2010), « Quand le goût ne fait pas la pratique », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 181-182, p. 106-125.

Faure S. (2000), Apprendre par corps. Socio-anthropologie des techniques de danse, La Dispute, Paris.

Deutsch C. (2015), « De père en fille » dans Giron-Panel C., Granger S., Legrand R. (dir.),Musiciennes en duo. Mères, filles, sœurs ou compagnes d'artistes, PUR, Rennes, p. 37-50.

Kaltenecker M. (2010), L'oreille divisée. Les discours sur l'écoute musicale aux XVIIIe  etXIXe siècles, MF, Paris.

Kirchberg, I. (2015), « Ecouter la musique par gestes pour faire équipe. La socialisation de l'oreille en natation synchronisée », Culture et musées, n°25.

Kirchberg I. et Robert A. (2014), Faire l'art. Analyser les processus de création artistique, L'Harmattan, Paris.

Lahire B. (1995), Tableaux de famille. Heurts et malheurs scolaires en milieux populaires, Le Seuil/Gallimard, Paris.

Lahire B. (2004), La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, Paris.

Le Guern P. (coord.) (2005), « Musiciens-sociologues. Usage de la réflexivité en sociologie de la culture », Volume !, vol. 4-1.

Mabru L. (1999), « Donner à voir la musique : les techniques du corps des violonistes », Musurgia, vol. VI/2.

Monnot C. (2012), De la harpe au trombone. Apprentissage instrumental et construction du genre, PUR, Rennes.

Octobre S., Detrez C., Merklé P. et Berthomier N. (2010), L'enfance des loisirs. Trajectoires communes et parcours individuels de l'enfance à la grande adolescence, DEPS, Paris.

Pasquier D., Beaudouin V., Legon T. (2014), « Moi je lui donne 5/5 ». Paradoxes de la critique amateur en ligne, Presse des Mines, Paris.

Passeron J.-C. (1991), Le raisonnement sociologique. L'espace non-popperien du raisonnement naturel, Nathan, Paris.

Pegourdie A. et Messina M. (2013), « L'art à l'épreuve de la pédagogie. Ethnographie de deux classes de formation musicale » in M. Perrenoud (dir.), Travailler, produire, créer. Entre l'art et le métier, L'Harmattan, Paris, p. 75-92.

Perrenoud M. (2008), « Passage à l'acte. De la réception active à la pratique musicale chez les jeunes amateurs » in F. Gaudez (coord.), Les arts moyens aujourd'hui, T. 2, L'Harmattan, Paris, p. 305-314.

Ravet H. (2011), Musiciennes. Enquête sur les femmes et la musique, Autrement, Paris. Revue de Musicologie (2002), T. 88/1.

Roueff O. (2013), Jazz, les échelles du plaisir. Intermédiaires et culture lettrée en France au XXe siècle, La Dispute, Paris.

Szendy P. (2001), Écoute. Une histoire de nos oreilles, Minuit, Paris.

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