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mardi 9 décembre 2014

 

La fabrique de la « diversité » en musique, entre world music et patrimoine culturel immatériel.

Colloque international
Appel à communication

9 décembre 2014, Amphithéâtre EHESS 105 Bd Raspail, 75006 Paris

En 2005, le « samba de roda » du Brésil est déclaré « Patrimoine Culturel Immatériel de l'humanité » par l'UNESCO. Cinq ans plus tard, il commence à être reconnu dans les réseaux internationaux de la World Music. Sa présentation sur le site internet de la foire internationale World Music Expo (Womex) ne diffère pas sensiblement de celle qui a justifié son inscription au PCI : « in danger of dying out, catch it while you can ! ». En 2012 le Nord du Mali est frappé par un conflit armé, où les expressions musicales sont prises pour cible d'interdictions et d'attaques destructrices. Alors que l'UNESCO active de nouveaux programmes d'archivage et de sauvegarde, les groupes actifs dans la World Music se font désormais porte-paroles de ce « patrimoine en danger » sur les scènes festivalières.

Ces échantillons témoignent d'un extraordinaire foisonnement d'initiatives culturelles aux quatre coins de la planète, qui ont en commun le recours à la « diversité » du monde pour façonner et promouvoir des pratiques d'identification et de sauvegarde patrimoniale, des politiques culturelles, des stratégies de marketing, des productions artistiques, des esthétiques nouvelles dans le domaine musical. Malgré les dimensions interconnectées et le succès certain de ces initiatives, peu de travaux scientifiques ont été consacrés jusqu'à présent aux manières de fabriquer et d'entendre la « diversité » en musique à partir de ses manifestations concrètes dans nos sociétés. Encore moins d'attention a été dévouée aux imaginaires pluriels véhiculés par les mises en scène d'un concept qui, lui, se veut singulier et consensuel. Pourquoi se saisit-on d'objets musicaux pour représenter le monde comme « divers » ? Comment les festivals, les musées et les programmes de sauvegarde culturelle des organisations nationales et internationales mobilisent-ils le concept de « diversité » et quelles représentations du monde ces institutions attachent-elles au concept ? Qu'est-ce qui fait une World Music sur les scènes festivalières et quelles sont les frontières qui séparent cette « musique des Autres » du « Patrimoine Culturel Immatériel » classé par les institutions comme l'UNESCO ? Comment rendre compte tout à la fois de la singularité du concept et de ses manifestations plurielles ?

Dans ce colloque nous privilégierons une perspective ethnographique centrée sur des festivals, des évènements musicaux, des programmes de sauvegarde, des instruments, des répertoires, des politiques culturelles institutionnelles. Interroger le concept de la « diversité » à partir de ses manifestations contemporaines nous aidera à cerner les modèles de société qui le forgent et qui s'y jouent sans nier les tensions qui peuvent se produire du fait de formulations hétérogènes, expressions de différentes « manières de faire des mondes » (Goodman, 2006) sur des arènes culturelles mondialisées. La réflexion sera articulée selon les trois axes suivants :

AXE 1 – La world music comme fabrique d'un monde « divers »

Dans cet axe, nous nous intéressons aux multiples stratégies par lesquelles la World Music fabrique de la « diversité ». Il s'agira de mettre en lumière le rôle des acteurs qui font vivre les réseaux de la World Music – les artistes, les producteurs, les programmateurs, les journalistes, le public – ainsi que les répertoires et les supports musicaux, pour réfléchir à la profusion d'un « gout des Autres » mobilisé par la musique. Comment la circulation des « musiques des Autres » assume le rôle politique de promotion de la « diversité » ? Si nous pensons à l'histoire des contacts entre cultures, largement débattue autour des musées ethnographiques, les réseaux de World Music en général, et les festivals en particulier, ne semblent pas mobiliser l'intérêt du monde académique concernant la « diversité » qu'ils produisent et mettent en scène. L'objectif de cet axe est de prendre au sérieux les festivals et les scènes de la World Music, d'interroger leur histoire et leur actualité, pour les situer dans un débat plus large sur les relations entre cultures.

AXE 2 – La « diversité » patrimoniale en question

Le regard sur l'autre s'insère également dans le mouvement contemporain de constitution des patrimoines culturels de l'humanité. Depuis quelques années, la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) s'est affirmée comme une référence fondamentale pour certifier les identités culturelles et pour cerner les cultures. Ce nouveau modèle de politique « tutélaire » se distingue par une attention portée aux fragments de cultures qui peuvent encore évoquer l'abondance des manifestations et identités du monde. Quelques années plus tard, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) s'ouvre sur une considération de même ordre : la diversité culturelle constitue un patrimoine commun de l'humanité et doit être célébrée et préservée au profit de tous. Ces deux instruments normatifs nous amènent au plus haut degré des politiques de patrimonialisation où la diversité devient une fin en soi ; elle devient elle-même « patrimonialisable ». Comment construire une diversité culturelle qui ne se réduise pas à un jugement dogmatique porté sur le psychisme d'autrui ? Dans cet axe du colloque, nous discuterons de quelle manière la perception d'autres cultures comme pièce précieuse dans la reconstitution de l'histoire humaine est mobilisée dans les processus de construction des patrimoines culturels. Comment faire en sorte que la défense d'une effervescence des cultures et la promotion des patrimoines ne viennent pas durcir un conservatisme qui se figerait dans une perspective fixiste des cultures humaines ?

AXE 3 – World Music et PCI en miroir

Dans le dernier axe, nous croiserons les perspectives pour analyser la fabrique de la « diversité culturelle » au prisme de représentations musicales qui, sur les scènes des festivals, sont regroupées sous l'identifiant World Music et qui, au sein d'institutions nationales et internationales, supportent des politiques de sauvegarde du « patrimoine immatériel ». Quelles frontières et quelles passerelles entre ces deux champs de définition de la catégorie « musique » dans nos sociétés ? Quelle place pour la création musicale dans les dispositifs de sauvegarde patrimoniale, et quel rôle pour les festivals de World Music dans les mises en scène des patrimoines du monde ? Etudier les relations, souvent non apparentes, entre ces deux champs de désignation de la « diversité culturelle » nous permettra d'interroger les processus contemporains de « festivalisation » et de « patrimonialisation » sans en occulter les frictions, les tensions et les exclusions, et sans oublier les rôles assumés par les acteurs, musiciens, directeurs de festivals, médiateurs culturels, journalistes, qui s'emparent des catégories instituées pour créer, diffuser, promouvoir la musique dans nos sociétés.

Soumission de la candidature et délais :

Ce colloque s'inscrit dans une perspective pluridisciplinaire. L'appel à communication s'adresse aussi bien à des chercheurs qu'à des doctorants relevant de l'ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales, de la musicologie, de l'histoire de l'art, des sciences politiques etc.

Les propositions de communications sont attendues avant le 25 septembre 2014 à l'adresse email suivante : colloque.diversité.musique@gmail.com

Les propositions de communication ne doivent pas excéder les 2000 signes et devront être accompagnées d'une courte présentation de l'auteur.

Les candidatures retenues seront annoncées au plus tard le 10 octobre 2014.

Comité scientifique :

Marta Amico – Post-doctorante Labex CAP/ Musée du Quai Branly – Centre Georg Simmel Lúcia Campos - Doctorante EHESS – Centre Georg Simmel Maria Laura Cavalcanti – Professeur à l'Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) Benoît de l'Estoile - Directeur de recherche CNRS Denis Laborde - Directeur d'études EHESS / Directeur de recherche CNRS Marina Mafra – Doctorante EHESS – Centre Georg Simmel Emmanuelle Olivier – Chargée de Recherche CNRS Carlos Sandroni – Professeur à l'Université Fédérale du Pernambouc (UFPE)

Comité d'organisation :

Marta Amico – post-doctorante Labex CAP / Musée du Quai Branly – Centre Georg Simmel Lúcia Campos - doctorante EHESS – Centre Georg Simmel Marina Mafra – doctorante EHESS – Centre Georg Simmel.

Le facteur d'orgues Schuke de Leipzig ne fermera peut-être pas ses portes

Le 16 novembre dernier, nous relations les difficultés de la maison historique de facture d'orgues Schuke de Leipzig vieille de deux siècles. Elle s'était en effet déclarée en cessation de paiements, mettant en avant des impayés de clients russes et ukrainiens.

Selon le liquidateur, de nouvelles commandes qui ont été enregistrées ou qui sont depuis en discussion, pourraient permettre à la trésorerie de l'entreprise d'être de nouveau positive au cours del'année prochaine. Le facteur emploie directement 21 personnes.

RBB online

Daniel Barenboïm ouvre sa saison d'adieu à la Scala de Milan avec Fidelio

Devant le gratin en salle et à l'abri des manifestations à l'extérieur du bâtiment contre le nouveau plan d'austérité du gouvernement italien, Daniel Barenboïm à ouvert sa dernière saison, après 9 ans de service, à la Scala de Milan avec l'unique opéra de Beethoven, un hymen contre le despotisme et à la femme, Fidelio.

Cette année, peut-être pour éviter de se faire huer, le Président Giorgio Napolitano et son premier ministre Matteo Renzi ont boudé l'événement.

Daniel Barenboïm est également directeur musical de l'Opéra national de Berlin. À Milan, c'est Riccardo Chailly qui lui succèdera.

Jean-Claude Casadesus récompensé

Jean-Claude Casadesus, chef fondateur de l'orchestre national de Lille, vient d'être récemment récompensé de deux prix :

La médaille d'or de la Renaissance Française, institution au service de la culture créée par Raymond Poincarré.

Le prix in honorem Classique de l'Académie Charles Cros aux côtés de Jeanne Cheral, Arthur H, Jean Guidoni, René Urtreger ou encore Tristan Murail…

Stravinsky et Bach apolliniens

Le SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg. Photographie © SWR, Klaus Polkowski.

Par Eusebius ——

Le programme, donné à Freiburg le 2 décembre, associe Bach à Stravinsky, dont on connaît l'admiration pour le Cantor. Michael Gielen devait diriger le SWR Orchester Baden-Baden, dont il fut le chef principal jusqu'en 1999, et avec lequel il a si longtemps tissé des liens étroits. Tous deux sont indissociables de tant de créations ou d'interprétations d'œuvres du XXe siècle qui sont des références. À 87 ans on comprend sa défection. C'est Reinbert de Leeuw, connu comme fondateur et directeur du Schönberg Ensemble, qui le supplée. Lui aussi fort âgé, mais parfaitement droit, étique, d'une minceur fragile, les traits émaciés, le visage buriné. Sa direction surprend, la battue, sans baguette, symétrique, sobre est efficace. L'attention, la concentration sont celles d'un familier de la musique du XXe siècle. Le regard suffit à des musiciens d'excellence pour que la précision de mètres et de rythmes d'une complexité redoutable paraisse toujours naturelle.

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