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Actualités musicales

lundi 7 octobre 2013

 

Techniques et pratiques du studio audio, un colloque du CIRCEC

 

7 et 8 octobre 2013, Saint-Étienne

Sous la direction de Laurent Pottier (UJM) et de Georges Bloch (Université de Strasbourg)

Lundi 7 octobre 2013

9h30. Laurent Pottier, maître de conférence HDR en musicologie, responsable du Master 2 professionnel RIM (Réalisateur en Informatique Musicale) à l'université Jean Monnet de Saint-tienne. Introduction : le mixage, un maillon essentiel dans le métier du RIM

9h45. Roey Izhaki, maître de conférence au département Audio Engineering à l'institut SAE de Londres (Angleterre). Analogique vs numérique – point de vue expérimental (d'un utilisateur)

10h30. Nicolas Debard, responsable des projets audio-pro chez Focal-Professional /Pro Audio Product Manager. Développements technologiques récents pour la conception de haut-parleurs

11h200. Pause.

11h30. Georges Bloch, maître de conférence à l'université de Strasbourg, ancien responsable du département son du CNSMDP si de la formation « Métiers du son » de Strasbourg. De la synthèse FM au Synclavier.

12h15. Rémi Adjiman, maître de conférences, chercheur au laboratoire ASTRAM, directeur du département SATIS (Sciences, Arts et Techniques de l'Image et du Son) de l'université Aix-Marseille, responsable de la spécialité « Son à l'image », L'évolution de la bande sonore au cinéma.

13h00. Repas.

14h30. Emmanuel Favreau, responsable développements logiciels GRM, « Libertés et contraintes dans le développement d'outils de traitement sonores »

15h15. Ivan Cohen, concepteur et développeur de logiciel, Two-Notes audio engineering, Modélisation et simulation des amplificateurs guitare à lampes pour le temps-réel »

16h00. Jean Taxis, ingénieur du son, L'évolution des techniques et les reports de décisions artistiques.

16h45. Paude.

17h00. Jean-Marc L'Hôtel, chef opérateur du son Broadcast, Qu'entendons-nous par là ? Du preneur de son au Marcheur sensible.

17h45. Diego Losa, compositeur, professeur de la classe d'électroacoustique au CRR de Saint-Étienne, membre du GRM, Préparer une pièce électroacoustique (sons fixés ou musique "Live") de musique concrète.

18h30.Concert.

Musique électroacoustique diffusée sur l'acousmonium de Jean-François Minjard

  • Jean-Marc Duchenne, Bibelots agrandis, 2006
  • Jean-Jacques Girardot, Nowhere Bells, 2012
  • Jean-Marc L'Hotel, Marche et Rêve… une introduction, 2013
  • Diego Losa, Sortie d'un rêve dans une nuit étrange… très loin d'ici, 2012

20h30. Repas.

Mardi 8 octobre 2013

9h00. Nicolas Hoste, ingénieur du son à Ohmnibus Studios (Saint-Étienne), La séance d'enregistrement au casque et ses points de difficultés.

9h450 Greg Aliot, ingénieur du son, responsable des studio du FIL (Saint-Étienne), Du home studio au studio pro »

10h30. Paul McGeechan, maître de conférence à l'université UWS (Ecosse), La seule limite est votre imagination. L'impact des technologies sur la création, la capture et la consommation de la musique.

11h15. Pause.

11h30. Bruno Preynat, ingénieur du son, studio E de Montbrison, Les avantages controversés du mastering durant le mixage..

12h15. Pascal Besnard, ingénieur du son Radio-France, Choix et esthétiques de mixages multicanal appliqués aux musiques actuelles.

13h00. Reoas.

14h30. Victor Lazzarini, maître de conférence à l'université NUI Maynooth (Irlande), Des générateurs Faust pour Csound6 : l'intégration des deux systèmes.

15h15. Jean-Marc Duchenne, compositeur, L'espace du studio et l'espace de la projection : entendre ce qu'on compose et composer ce qu'on va entendre.

16h00? Pause.

16h15. Table ronde avec David Fierro, Diego Losa, Laurent Pottier, Marc David Sanchez, et Dominique Skorny, Applications des nouvelles technologies audionumériques dans les établissements spécialisés d'enseignement musical.

17h15. ans Tutschkun professeur de composition et responsable des studios à l'Université d'Harvard (USA), L'espace entourant - l'espace personnel, quelques concepts spatiaux dans mes œuvres » visio-conférence.

18h30. Concert.

Musique électroacoustique diffusée sur l'acousmonium de Jean-François Minjard, œuvres et études réalisées par les étudiants de deuxième année de licence de musicologie et par les étudiants du Master PRO RIM.

Danyèl Waro et son nouvel album Kaba

Danyèl Waro publie Kaba, un album enregistré en public lors de sa dernière tournée en mars 2012.

Chanteur-poète créole, il est l'artisan de la reconnaissance du maloya, une musique faite de rythmes, chants et danses qui servait d'exutoire aux esclaves noirs venus d'Afrique et de Madagascar pour couper la canne à sucre à la Réunion.

Dans les « servis kabar », des réunions pouvant compter plusieurs centaines de personnes, cette communauté y exprimait sur des rythmes ternaires sa douleur, sa révolte et ses rêves, en dialoguant avec les ancêtres.

« Marco Polo » entre père et fils aux Ballets Nice Méditerranée

 

plume Par Jean-Luc Vannier ——

Fondé sur « Les villes invisibles », ouvrage du romancier Italo Calvino publié en 1972, le ballet en deux actes « Marco Polo » dont l'Opéra de Nice présentait la première, vendredi 4 octobre, en réouverture de saison des Ballets Nice Méditerranée, se déroule à la cour de l'empereur Kublaï Khan. Cette version profite d'une triple influence : celle d'une chorégraphie de Luciano Cannito, remontée par Luigi Neri, celle des arrangements musicaux de Marco Schiavoni inspirés par les partitions de Francis Poulenc, celle enfin des décors, des costumes et des lumières de Jean-Pierre Laporte.

Éric Vu-An (Kublaï-Khan) et Alessio Passaquindici (Marco-Polo).
Photographie © D. Jaussein.

Tout le monde connaît la fabuleuse légende de Marco Polo. Mais le fil rouge du ballet se concentre sur le déroulement d'un duel complice : celui du célèbre explorateur vénitien et de son hôte l'empereur Kublaï Khan l'invitant à sa cour pour écouter le récit de ses périlleuses aventures. La chorégraphie revêt alors la forme d'un dialogue compulsif sur fond d'une inexorable tension entre les deux protagonistes. Et où la relation expressive du corps à l'espace construit l'architecture des arguments ponctuant cette frénétique conversation. À la gestuelle martiale, géométrisée et sous contrôle du vindicatif Khan s'oppose l'évanescence douce, onduleuse, aérienne et sans entrave des évolutions scéniques de « Marco Polo ».

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Feuilleton : Le voyage au Castenet (2) : le récit de celui qu'on nomme l'Auteur

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Après une accalmie trompeuse pendant laquelle il a sournoisement repris des forces, l'orage se déchaîne à faire trembler les Cévennes jusqu'aux racines des châtaigniers.

Bruno vient de sortir. Il a rendez-vous avec un camisard de ses amis. J'imagine son corps malingre, sec, nerveux, agité dans le tumulte des éclairs, du tonnerre, des trombes d'eau, de tout ce que le vent peut arracher, emporter et en canarder les airs comme autant de projectiles meurtriers. Bruno suit un chemin qu'il est seul à connaître, si jamais il le connaît ! Il maugrée, peste, injurie. Ce n'est pas assez, il bave l'impatience. Celui qui apostrophe Dieu avec tant d'assurance est bien de taille à affronter les éléments déchaînés.

Je reste donc seul dans cette bâtisse lugubre, assis à la grande table poisseuse tâchée de gras, devant un cahier qui fait comme un trou vertigineux. Je mâchonne un crayon. Dans la cheminée, un pauvre feu empeste plus qu'il ne chauffe. Je ne sais quoi écrire. Je suis ému par ces derniers instants pendant lesquels il est encore possible de s'exprimer au présent. Je n'ai pas grand temps ; mon récit devra être achevé avant son retour.

— L'écriture donne tous les droits, lève toutes les règles, m'a dit Bruno. Prends seulement garde à ne pas écrire un carnet intime. Parce que ça n'intéresse même pas l'intimité.

— Frère, par quoi commencer ? Le monde n'est-il pas infini ?

— Raconte tout ! ne te turlupines pas tant ! Comprenne qui lira, comprenne qui pourra. Tu confonds les infinis, Frère !

— C'est toi qui le dis ! Même différent à lui-même, l'infini reste infini, sans bout par lequel on saurait le saisir !

— Arrête donc de jouer le couillon ! En chaque être et chose, en chaque événement, il y a de l'universel infini et du petit particulier fini. Quand tu chies, tu produis de la merde. De la merde c'est universel de la merde... Ta merde à toi est particulière. Mais ta merde à toi, conçue dans les pestilences de tes entrailles pécheresses est aussi de la merde en général. Le particulier fini est dans la généralité infinie, donc il y a l'universel dans la singularité.

— On ne peut être plus clair frère. Mais comment départir l'universel du particulier qui est en nous ?

— On ne peut pas, Frère ! On ne peut pas ! C'est pourquoi il faut tout raconter comme tu le sens en te tâtant les intérieurs. À chacun ses découvertes. Tiens, dis notre rencontre, notre voyage… Oui notre voyage tiens ! Retrace-le en sens inverse...

— Jusqu'à la création du monde ?

— Mais non !... Voyons ! Quelles sornettes ! Attends, tu vas voir ! Concentre-toi sur les événements que tu viens de vivre. Essaie d'en faire surgir les détails, d'entrer dans leur être, de te planter en leur milieu sans carabistouille. Tu sais Frère, le sésame ouvre-toi s'encabane toujours quelque part. Dans un geste, un regard, dans un mot ou une image, dans une douleur, un rai de lumière ou une concrétion imaginaire. Là est aussi le début, le vrai, la plus parfaite expression de ce qui fut avant et advint ensuite. Non, tu vas voir ! Pense donc Frère à ces événements, et laisse venir à toi ce qui va t'enchaîner à ton histoire. Ce sont les racines desquelles tu vas t'étirer vers le ciel. C'est cela un début...

Il s'interrompit brusquement.

– Bon, c'est bien joli tout ça, mais j'ai un rendez-vous. Je pense que tu auras fini à mon retour !

— Mais il s'agit de vérité, pas d'un roman !

— Justement Frère ! la vérité ne peut s'écrire. C'est trop extravagant, trop tout ensemble dans tous les sens. La vérité n'est pas un fil de soie que l'on peut filer et tisser ou tendre sur le manche du luth. La vérité n'est possible que si le monde cesse de produire des mystères, qui s'il ne se passe plus rien qui peut te démentir ou intriguer. Active donc ta comprenette : un monde qui ne produit plus de mystères est un monde qui a cessé de se mouvoir… Qui est mort Frère, un monde qui a figé ses atomes. Alors là on pourrait enfin atteindre la vérité, toute la vérité si nous n'étions pas pétrifiés nous aussi.

En sortant, Bruno avait braillé :

— Ô, âmes noyées dans l'océan des corps ténébreux. Ô esprits enfoncés dans l'obscurité des corps à trois dimensions. Insoucieux de la résurrection et déviés du droit chemin ! Souvenez-vous de l'engagement pris au moment du pacte quand Dieu juste nous a dit : « Ne suis-je point votre seigneur ? » La foule répondit « Oui ! nous en témoignons. » Nous avons craint que vous ne disiez, au jour de la résurrection que nous avons été insoucieux de cela, ou que nos ancêtres ont donné des associés au prophète antérieurement. Nous sommes leur descendance, dans l'espace étroit des tombes. Souvenez-vous de votre monde spirituel, de votre séjour de vie et de votre place lumineuse !

Avant qu'il claque la porte et disparaisse derrière l'épais rideau de la pluie battante, il ajouta :

— Surtout, n'écris pas de telles choses ! Ce serait ridicule sous ta plume !

Bruno a raison. Je connais le début de cette histoire. J'étais étudiant en biologie évolutive et activiste révolutionnaire. Je n'étais pas encore amoureux d'Angéla, la cousine de Sivo, l'un de mes bons amis qui devint un homme de la pire des espèces, s'il en est. Je m'étais entiché de Mélisse. Avec le recul, je peux dire sans aucun doute qu'elle était une connasse de première. Mais qui pourrait prendre intérêt à une telle banalité ? C'était un été que nous avions en partie passé au Maroc, Mélisse et moi. Elle m'avait vraiment gonflé, tapé sur la nervosité volubile centrale, je l'avais laissée marchander des bibelots de merde dans les souks, tandis que je gagnais seul l'Espagne.

En vérité, certaines choses m'attiraient dans l'Espagne. Je désirais, visiter la maison où Anabella (qui se souvient d'elle ?), fut tour à tour rasée, violée et tuée, pour avoir joué la finaude avec chacun des membres de la famille, un homme d'affaires, un religieux et un militaire. Des loups, une vraie trinité symbolique. Dans cette même maison, bien des années plus tard, la Mama, comme on appelait la mère aussi dictatoriale qu'elle était obèse, fut assassinée le jour de son centième anniversaire. La rumeur rapportait qu'elle était faite pour en vivre deux cents, mais elle ne voulait pas vendre son domaine, la famille ne pouvait s'encombrer d'un tel fardeau.

La propriété avait été démolie, les plantations d'oliviers rasées, un parc d'attractions effaçait dorénavant les traces de cette histoire relativement récente mais absolument passée.

Une autre maison légendaire, cette fois à Madrid, dressait toujours sa façade un peu prétentieuse. Derrière elle, un soir, une petite fille avait versé quelque produit de jardinage dans le verre de lait de son beau-père : le général mourut dans la nuit d'une crise cardiaque.

Confortablement assis sur un banc public, je contemplais des heures durant cette maison en retournant tant et plus cette question essentielle : est-il criminel d'empoisonner un général la nuit de sa mort ?

Ainsi, jour après jour, sur le même banc, devant cette même maison, je m'enfonçais toujours plus avant dans cette importante méditation. Accaparé par une seule conjugaison, je ne pris garde au fait que je négligeais d'autres verbes et temps. Enfin, c'est ainsi que je m'explique la dérive à la godille de mes rêvasseries. Quand je m'en rendis compte, il était trop tard. Cette profonde méditation n'avait été qu'une chausse-trappe du destin : j'étais en fait obsédé, talé, par une fenêtre que j'apercevais non loin de là.

 

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