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mercredi 31 août 2016

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Musique de chambre à Giverny 2016 : programme du 27 août (soirée)

Ce programme a été joué samedi 27 août en soirée, à l'auditorium du musée des impressionnismes de Giverny, sous le générique « La chanson de Solveig »

Pēteris Vasks, Quatuor avec piano : 1. Preludio : Moderato, 2. Danze : Allegro, 3. Canti drammatici : Andante, 4. Quasi una passacaglia : Allegro, 5. Canto principale : Cantabile, 6. Postludio : Adagio. Composé en 2000-2001, créé le 16 mai 2004 dans le cadre du « Chiemgauer Musikfrühlings » (Printemps musical du Chimgau), à Traunstein en Bavière, par l'ensemble Raro.

Jean-Claude Vanden Eynden (piano), Kaja Nowak (violon), Xavier Jeannequin (alto), Cameron Crozman (violoncelle).

Kaja Nowak (violon), Jean-Claude Vanden Eynden, Xavier Jeannequin, Cameron Crozman. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Pēteris Vasks est né en 1946 à Aizpute en Lettonie. Il a étudié le violon et le piano à l'Académie de musique de Riga, et la contrebasse à l'Académie de Musique de Lituanie de Vilnius. À partir de 1970, il joue dans plusieurs orchestres symphoniques et de chambre : orchestre de l'opéra de Lettonie à Riga, orchestre philharmonique de Lituanie, orchestre de chambre de la philharmonie de Lettonie, Orchestre symphonique de la radio de Riga. De 1973 à 1978, il a la possibilité d'entreprendre des études de composition avec Valentin Outkine au Conservatoire d'État letton. Après quoi il mène une double carrière de compositeur et de professeur. Il est membre honoraire de l'Académie des sciences de Lettonie, de l'Académie royale de musique de Suède. Il est très apprécié des salles de concert allemandes et suédoises, et naturellement en Lettonie où il est le plus important des compositeurs.

Pēteris Vasks à Giverny. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

On caractérise souvent sa musique, comme celle d'Arvo Pärt, de nouvelle simplicité ou de minimaliste, de réaction contre l'académisme soviétique, etc. On peut entendre les choses d'une autre oreille : dans la seconde moitié du xixe siècle, le monde artistique russe se rebelle. D'abord les peintres en 1853, suivis des musiciens du Groupe des Cinq une vingtaine d'années plus tard. Ils ne sont pas à la recherche d'un art qui serait national, mais plutôt d'un art libéré des salons aristocratiques et des académies monopolisés par l'art français, italien et allemand. Dans la bonne société, on ne parle pas russe, la langue des rustres, mais français. Ils commencent donc à introduire la rusticité, de leur point de vue, dans la musique savante. De son côté, Tchaïkovski, formidable compositeur, réussit à introduire des idiomes russes en évitant la rusticité, et deviendra l'emblème musical de l'Union soviétique. Curieusement, mais pas tant que cela, quand le bloc socialiste s'effondre et que les frontières s'ouvrent, des compositeurs, au lieu de s'occidentaliser, semblent remettre  radicalement sur le métier le projet du Groupe des Cinq, qui par ailleurs n'a jamais été tout à fait abandonné, comme dans les œuvres de Chostakovitch.

C'est un art de l'icône, lequel, à partir d'une technologie simple, révèle l'imagination, l'habilité, et humanité de la facture.

Dans ces six mouvements, on perçoit des accents populaires, accentués par l'écriture modale ou les intervalles ouverts à l'harmonie indéterminable, des pulsions lyriques, une passacaille intense en émotions, des épisodes chorals opposés à du fugato, des traitements en cantus firmus, l'apogée du « Canto Principal » avec ses cadences solistes. Le tout servi par une imagination débordante. Une oreille dira « voyage spirituel », l'autre « art brut ».

Pēteris Vasks, Quatuor avec piano, extrait du second mouvement.

 

Magnus Lindberg, Ljud stort, ljud (Sonne bien, son), 1er mouvement du trio, pour piano, clarinette et violoncelle, composé en 2008, créé le 2 juin 2008, à Bergen (Logen Teater), en Norvège, par Magnus Lindberg (piano), Anssi Karttunen (violoncelle), Chen Halevi (clarinette).

Yun-Yang Lee (piano), Bogdan Sydorenko (clarinette), Anastasia Feruleva (violoncelle).

Anastasia Feruleva et Yun-Yang LeeAnastasia Feruleva et Yun-Yang Lee. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Né à Helsinki en 1958, Magnus Lindberg étudie le piano et la composition à l'Académie Sibelius d'Helsinki avec Einojuhani Rautavaara, décédé il y a exactement un mois, puis se choisit des maîtres à Paris, Sienne ou Darmstadt. En 1977, il fonde l'association « Korvat auki ! » (Ouvrez vos oreilles !), notamment avec Esa-Pekka Salonen et Kaija Saariaho que « Musique de chambre à Giverny » a eu l'honneur d'accueillir en 2012. En 1982, il fonde l'ensemble instrumental Toimii. Il s'intéresse à tous les courants modernistes de Boulez à Stockhausen, du sérialisme à l'électronique en passant par la musique spectrale, le jazz ou le rock… aux musiques du passé. Il fait son miel de tout ce beurre et inversement.

Bogdan Sydorenko et Anastasia Feruleva.Bogdan Sydorenko et Anastasia Feruleva. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Le premier mouvement a été commandité par le Fond culturel suédois (Svenka kulturfonden) pour son centenaire, il a été créé en mai 2008, c'est une pièce autonome. Les deux mouvements suivants ont été composés pour le Festival international de Bergen de 2008.

Comme toutes les compositions de Lindberg, ce trio déborde d'énergie de bout en bout, en vélocité, escarmouches, esquives, bombardement d'accords, glissandos, vrombissements de trémolos telluriques. S'il se laisse aller au lyrisme sentimental, ce n'est que fatigue passagère, ou une concession à l'approche de la double barre de fin.

Magnus Lindberg, Ljud stort, ljud (Sonne bien, son). Fin du premier mouvement.

 

Edvard Grieg, Peer Gynt, extrait des suites orchestrales no 1 et no 2, opus 46 et 55 : 1. Au matin, 2. Sérénade, 3. La mort d'Åse, 4. Danse de la fille du roi de la Montagne, 5. La chanson de Solveig, 6. Dans le repaire du Roi de la montagne. Composées en 1888 et 1891, arrangement pour cordes de Steven L. Rosenhaus et Thierry Pélicant.

Fedor Rudin, Camille Fonteneau, Aylen Pritchin (violons 1), Nikita Boriso-Glebsky, Solenne Païdassi, Kaja Nowak, (violons 2), Vladimir Percevic, Kei Tôjô, Xavier Jeannequin (altos), Anastasia Feruleva, Cameron Crozman, Lisa Strauss, Michel Strauss (violoncelles).

Camille Fonteneau, Solenne Païdassi, Kei Tôjô, Xavier, Lisa Strauss.Camille Fonteneau, Solenne Païdassi, Kei Tôjô, Xavier, Lisa Strauss. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

En janvier 1874, Henrik Ibsen demande à Edvard Grieg de composer la musique de scène pour sa comédie philosophique Peer Gynt. Bien que projetant la création d'un opéra avec le poète Bjørnstjerne Bjørnson, Grieg accepte ce travail qui lui semble facile à réaliser. Une rente conséquente gouvernementale tombe à point, le compositeur peut composer en toute quiétude. Il s'installe à Sandviken au nord de Bergen. Le projet d'opéra disparaît des radars, au profit de cette musique de scène qui est livrée en juillet 1875, la pièce d'Ibsen est créée au cours de l'hiver suivant.

Treize ans plus tard, Edvard Grieg remet l'ouvrage sur le métier pour en faire deux suites orchestrales. Il ne garde que 8 numéros sur les 22, sans tenir compte de l'ordre original, celui du déroulement du récit.

C'était la bonne idée. Avec ces merveilleuses miniatures rhapsodiques dont chacune brille d'un éclat particulier, Grieg sera à la fin du XIXe siècle, le compositeur le plus programmé par les salles de concert.

Edvard Grieg, « La mort d'Åse », extrait de Peer Gynt.

Jean-Marc Warszawski

Les concerts, programmes, photographies, extraits sonores

18 août ; 19 août ; 20 août après-midi ; 20 août au soir ; 21 août ; 24 août ; 25 août ; 26 août ; 27 août après-midi ; 27 août au soir ; 28 août ; article.

(Le démocrate Vernonnais) Musique de chambre : quel avenir pour le festival ?

Musique de chambre à Giverny.

 

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bouquetin

Vendredi 2 Septembre, 2016 1:37