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Musique de chambre à Giverny 2016 : concert du 28 août

Igor Stravinsky, L'Oiseau de feu, suite pour orchestre, d'après le ballet en 10 tableaux composés en 1910. Réduction pour piano de Guido Agosti (1934) : 1. Danse infernale, 2. Berceuse, 3. Finale.

Yun-Yang Lee (piano).

Yun-Yang LeeYun-Yang Lee. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

Igor Stravinsky est né en 1882 dans une famille musicienne. Son père est un chanteur renommé, lequel, pensant que son fils est une erreur de la musique, le pousse vers des études de droit avant de mourir en 1902. Igor Stravinsky prend alors des cours de composition avec Rimski-Korsakov. En 1909 une de ses compositions enthousiasme l'imprésario Serge Diaghilev. Il lui passe commande pour les Ballets russes qu'il vient de fonder. L'Oiseau de feu, dédicacé à son maître Andreï Rimski-Korsakov est créé le 25 juin 1910, à Paris. C'est un coup de maître, comme le seront à la suite Petrouchka et Le Sacre du Printemps, qui fit scandale en 1913. Le « Primitivisme » musical était né et la gloire de Stravinsky établie.

Stravinsky a publié une réduction pour piano de L'Oiseau de feu avant la version orchestrale, afin de faire travailler les danseurs, et a tiré trois suites, à l'orchestration peu différente, du ballet initial, en 1911, 1919 et 1945.

En 1934, Guido Agosti, un élève du célèbre pianiste et arrangeur Ferruccio Busoni, a réalisé une version pour le piano et bravoure des trois derniers numéros du ballet de Stravinsky.

Pēteris Vasks, Viatore, pour orchestre à cordes. Composé en 2001, dédicacé à Arvo Pärt, créé le 9 décembre 2001 au centre De Doelen de Rotterdam, par l'ensemble I Fiamminghi, sous la direction de Rudolf Werthen.

Kaja Nowak, Solenne Païdassi, Camille Fonteneau (violons 1), Nikita Boriso-Glebsky, Fedor Rudin, Aylen Pritchin (violons 2), Vladimir Percevic, Kei Tojo, Xavier Jeannequin (altos), Anastasia Feruleva, Cameron Crozman, Joris van den Berg, Lisa Strauss, Michel Strauss (violoncelles).

Musique de chambre à Givezrny

Né à Aizpute en Lettonie en 1946, Pēteris Vasks, après avoir été contrebassiste dans divers orchestres nationaux et de la radio, est devenu le plus important compositeur de son pays. Sa musique est particulièrement appréciée en Allemagne et en Suède. Qui parle aujourd'hui de primitivisme à propos des premières œuvres de Stravinsky risque de manquer de mots pour ce qui concerne la musique de Pēteris Vasks. Mais il y a de cela. On parle certainement à tort de « nouvelle simplicité » ou de musique minimaliste. Si Vasks utilise échelles modales et moyens de composition au premier degré, comme de la matière brute, de manière la moins dégrossie qui soit, il développe et organise les événements et les épisodes avec tout ce qu'on peut d'habileté et de goût.

Viatore, n'est pas celui qui pilote l'avion, c'est le voyageur. Qui naît sur terre, y grandit, se développe, tombe amoureux, y fait le plein et s'en va. Ce voyage est illuminé par l'univers sans fin, étoilé.

D'un seul mouvement, cette œuvre oppose deux images sonores. Celle du voyageur qui est soumis à la croissance et au développement, alors que le thème de l'éternité, pianissimo, ne change pas.

Pēteris Vasks et Michel StraussPēteris Vasks et Michel Strauss. Photographie Jean-Marc Warszawski.

Camille Saint Saëns, Le carnaval des animaux, pour orchestre, composé en 1888.

Fedor Rudin (violon 1), Solenne Païdassi (violon 2), Vladimir Percevic (alto), Michel Strauss (violoncelle), Szymon Marciniak (contrebasse), Yun-Yang Lee (piano), Jean-Claude Vanden Eynden, Irina Stachinskaia (flûte), Bogdan Sydorenko (clarinette), Corentin Aubry (percussions), Édith Baudoin (mime).

Édith Baudoin dans Le Carnaval des animaux. Photographie © Jean-Marc Warszawski.

On garde de Saint-Saëns (1835-1921) l'image d'un bougon rétrograde, empirant avec l'âge. Mais c'est un immense virtuose du piano, demandé dans le monde entier, un compositeur des plus admirés. Il est le dernier des classiques, maître en clarté architecturale et pureté des lignes, à une époque où on aime les effets exaltés et les décors surajoutés.

En 1886, après s'être fait siffler en Allemagne en raison de son anti-wagnérisme maladif, Saint-Saëns passe des vacances près de Vienne en Autriche, où en quelques jours il compose son Carnaval des animaux. La pièce est jouée deux fois en privé, chez un violoncelliste du nom de Joseph Lebouc, une facétie dans la facétie, puis en l'honneur de son ami Franz Liszt de passage à Paris. Saint-Saëns en interdit ensuite l'exécution de son vivant, à l'exception du Cygne. Les animaux seront libérés à sa mort en 1921.

Il s'agit d'une suite de 14 numéros, dans une instrumentation rare : un quintette à cordes, 2 pianos, flûte, clarinette, harmonica (célesta), et xylophone : Introduction et Le lion, Poules et coqs, Les hémiones, qui sont des ânes sauvages d'Asie, Les tortus, Les éléphants, Les kangourous, le génialissime Aquarium qui évoquera quelque chose aux adeptes du jeu Mario-Bross, Personnage à longues oreilles (l'âne), Le coucou, La volière, Le pianiste, Les fossiles, Le cygne et le Final qui est une récapitulation, ou une strette, d'une grande virtuosité d'écriture.

L'œuvre est truffée de citations amusantes : les tortues sont évoquées par le french cancan d'Offenbach, les éléphants, par la légère « Danse des sylphes » du Faust de Berlioz, parmi les fossiles sont évoqués la Danse macabre (de Saint-Saëns), J'ai du bon tabac, Ah vous dirais-je Maman, Au clair de la Lune, Partant pour la Syrie, un succès du Second Empire, un air de Rosine (« una voce poco fa ») du Barbier de Séville de Rossini.

Jean Sibelius, Valse triste, opus 44 no 1, pour orchestre, d'après la musique de scène de Kuolema (la mort), pièce d'Arvid Järnefelt [beau-frère du compositeur]. Composée entre 1903 et 1904, créée le 25 avril 1904 à Helsinki.

Kaja Nowak, Solenne Païdassi, Camille Fonteneau (violons 1), Nikita Boriso-Glebsky, Fedor Rudin, Aylen Pritchin (violons 2), Vladimir Percevic, Kei Tôjô, Xavier Jeannequin (altos), Anastasia Feruleva, Cameron Crozman, Joris van den Berg, Lisa Strauss, Michel Strauss (violoncelles).

Cette pièce a universalisé le nom de Sibelius, mais en a aussi donné une image déformée de compositeur de charme et de salon. Lui-même n'attendait rien de cette musique, cédée pour une modique somme à l'éditeur Fazer et Werterlund qui fit fortune. La pièce raconte un rêve de la mère mourante de Paavali, le personnage principal. Cette œuvre, premier numéro sur les six composés pour la pièce, peut évoquer la tristesse du départ et la gaité du souvenir.

Jean-Marc Warszawski

Les concerts, programmes, photographies, extraits sonores

18 août ; 19 août ; 20 août après-midi ; 20 août au soir ; 21 août ; 24 août ; 25 août ; 26 août ; 27 août après-midi ; 27 août au soir ; 28 août ; article.

(Le démocrate Vernonnais) Musique de chambre : quel avenir pour le festival ?

Musique de chambre à Giverny.

 

 

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