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Instrument cordophone (luth) à long manche. La caisse est très arrondie, ovale (Égypte, Espagne, Afrique du Nord) ou piriforme (Asie centrale). Les cordes, de six à neuf, sont pincées.
Il s'agit en fait d'un terme assez générique désigant une grande diversité de factures d'instruments de deux cordes à six et plus, qui ont divers noms, y compris selon les lieux.
Musiciennes turques. Dans le sérail, Costumes de la cour et de la ville de Constantinople », dessins exécutés par un artiste turc en 1720, estampe colorée. Une Kemanche, un tanbur et un tambourin.
François-René Tranchefort a tenté d'en faire un classement1
I. Le tanbûr à deux cordes, ou dotâr (appellation persane : do = deux ; târ = cordes). De nos jours, on ne situe l’instrument qu’en Ouzbékistan (le dotâr afghan possède trois cordes).
la dambura, répandue en Afghanistan et au Pakistan, au Kazakstan, instruments sans frettes qui soulignent l’accompagnement du chant ou sont intégrés dans des ensembles;
le cifteli albanais, luth de grande virtuosité;
le bouzoq, instrument avec frettes qui figure dans la musique populaire de tout le Proche-Orient, appelé tanbûr quand il est accordé à l’octave.
Nuri Karademirli, Rast Tanbur Taksimi
II. Le tanbûr à trois cordes, ou setâr : bien que setâr, ou sehtâr, désigne trois cordes, ce luth en possède actuellement quatre en Iran, il est un des instruments les plus raffinés de la musique savante persane.
Le dutâr, ou dotâr, d’Afghanistan instrument de musique populaire fréquemment soliste, qui peut s’intégrer néanmoins à des ensembles ;
le saz, couramment répandu en Azerbaïdjan, en Arménie et en Turquie; ses trois cordes sont doubles et peuvent être augmentées jusqu’à douze ;
la tanboura du Kurdistan, instrument soliste identique au précédent;
la tanboura grecque petit luth populaire;
le chourague, ou choudourghou, de Mongolie.
III. Le tanbûr à quatre cordes, ou tchahartâr : ce terme est persan, mais n’est plus guère usité.
la baglama turque, petit luth également usité en Grèce;
le bouzouki grec, plus grand que le précédent, très employé dans la musique populaire principalement pour l’accompagnement de danses ;
la sarkiya yougoslave, sorte de baglama utilisée dans des ensembles populaires;
la, tanburica, répandue dans les contrées sub-balkaniques, qui possède parfois six doubles cordes;
la dotara bengali, instrument sans frettes qu’emploient les bardes bengalis;
le, tanbûr kabîr turkî, utilisé en soliste dans la musique savante (confréries des Mevlevis turcs ou des Ahl al-Haqq d’Iraq);
le tunbur, ou tambur, d’Afghanistan, instrument soliste également.
Femme jouant du Tamburi. Extrait d'un recueil de dessins originaux de costumes ottomans (152) rapportés de Constantinople par le colonel bressan Joseph Gabriel Monnier officier du génie en mission à Constantinople (Legué à la Ville de Bourg-en-Bresse).
Pouriya Raisi, Bi Zamani.IV. Le tanbûr à six cordes et plus ; les plus courants sont :
le bozuk, instrument des nomades turcs et turkmènes, qui est à six cordes;
le meydan saz, de la famille des saz, qui existe en Turquie comme en Yougoslavie : le nombre des cordes varie entre huit et douze; il se joue en soliste ou dans des ensembles.
François Tranchefort y appartente également, au Maroc, le gunbri, luth populaire qui s’oppose au suissen de la musique classique. De même, le gurumi et le kountigui sont des luths pratiqués par des populations d’Afrique noire.
Özgür Baba, Dertli Dolap.1. Tranchefort François-René, Les instruments de musique dans le monde [2 v.]. « Point musique » (Mu 4-5), éditions du Seuil, Paris 1980, p. 158-159.
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Mercredi 18 Décembre, 2019